Les Bleues ont joué leur premier véritable match olympique avec les ingrédients que le public comme les athlètes associent à ces deux mots qui relèvent de l’Olympe : engagement des athlètes, enthousiasme dans le contenu pour donner un résultat, autant émotionnel que sportif.

Hervé Renard a fait partir son équipe avec une assise défensive concentrée sur Amandine Henry (109 sélections, 34 ans, Utah Royal), nommée pour l’occasion capitaine, en substitution d’une Wendie Renard (34 ans, 162 sélections, OL), musculairement gênée face au Canada, afin d’équilibrer une défense aux qualités individuelles mais aussi aux défauts de l’inconstance, dans les moments forts de l’adversaire, que Griedge M’Bock, (84 sélections, 29 ans, PSG) de caractère comme de volonté, ne peut pas, seule, équilibrer.

Une décision qui a garanti aux Bleues une assise dans les transmissions, avec très peu de pertes de balle, dans la construction d’une présence dans le camp adverse, donnant à l’équipe le calme et l’assise nécessaires pour, de temps en temps, s’envoler dans des mouvements à trois, idylliques, quand ils passent, dévastateurs et démoralisateurs sur la durée, quand ils sont récupérés par l’adversaire.

Dans ce jeu de trio, le côté gauche Bacha (OL, 23 ans, 35 sélections) latérale, Karchaoui (PSG, 28 ans, 78 sélections) milieu et Sandy Baltimore (24 ans, Chelsea, 32 sélections) s’est amusée à foison d’autant que les joueuses ont eu une totale confiance dans le bien fait d’incorporer Baltimore, l’a trouvant comme la cherchant de confiance, en appui.

Sur la droite, la future américaine de San Diego, Delphine Cascarino n’est pas loin de montrer les mêmes qualités de tirs qu’elle avait connu lors de son Euro U19. Deux poteaux à son palmarès, un tir croisé surprenant. Les brésiliennes, prochaines adversaires des Bleues en quart, pourraient avoir là, la buteuse du quart de finale.

Les deux ont joué de concert pour centrer. C’est d’ailleurs grâce à la qualité de ces centres que Marie-Antoinette Katoto (PSG, réalisé son quatrième et cinquième but des JO, meilleure buteuse française de l’histoire dans des JO mais assez loin du record détenue en 2021 (Tokyo) par Vivianne Miedema (Néderland), avec 10 buts.

Dans cette partie, tenue par le public, les Bleues n’ont jamais été inquiété même si l’égalisation néozélandaise a surpris le contenu de la rencontre, sur un tir de loin dont certains, pourraient reprocher à Pauline Peyrand Magnin, une réaction tardive.

Les jeux commencent pour les Bleues, avec un quart de finale contre le Brésil à Nantes, samedi soit à 21 heures.

Deux questions sont à résoudre pour les Bleues : démarrer avec quelle équipe compte tenu qu’Hervé Renard a tenu à faire rentrer tout le monde pour montrer que ses choix étaient plus ceux du moment, toutes les joueuses ayant participé et surtout oublier le Brésil d’hier pour se contenter de celui d’aujourd’hui, avec une équipe Bleue qui reste inconstante mais dont elle a l’avantage de jouer à domicile, avec l’état d’esprit qui va avec, pour ne pas revivre ce qui s’était passé lors de la Coupe du Monde 2019 en France : sortir en quart en s’apercevant après coup, que la finale n’est en fait pas si loin.

On ne peut que souhaiter qu’elles vivent ce qu’on vécu :

  • Les néerlandaises lors du gain de l’Euro à domicile en 2017,
  • Les anglaises lors du gain de l’Euro à domicile en 2022.

Cela sera plus difficile qu’avec la présence de Marta, suspendue pour un rouge (45’+6) face à l’Espagne, qui par sa notoriété, bloque le jeu brésilien et lui donne moins de vitesse à 38 ans passés, à l’instar d’un Ronaldo chez les portugais.

Les brésiliennes qui encaissent leurs buts en seconde mi-temps, ayant eu l’Espagne (0-2, 68′ et 90’+17), championne du monde 2023 dans leur groupe, et le Japon (1-2) égalisant à la 92′ sur pénalty, pour l’emporter à la 96′, bien que troisième de leur groupe, sont déjà dans la compétition.

Tournoi olympique Paris 2024 – Groupe A – Troisième journée
Mercredi 31 juillet 2024 – 21h00 (Diffusé sur France 3/2,150 millions de téléspectateurs en moyenne/11,9 %, PDA)
NOUVELLE-ZÉLANDE – FRANCE : 1-2 (1-1)
Décines-Charpieu (Groupama Stadium « Stade de Lyon ») – 24 000 spectateurs environ
Temps dégagé (33°C) – Terrain excellent
Arbitres : Edina Alves Batista (Brésil) assistée de Neuza Inês Back (Brésil) et Fabrini Bevilaqua Costa (Brésil). 4e arbitre : Shamirah Nabadda (Ouganda). Arbitres VAR : Daiane Muniz dos Santos (Brésil) assistée de Leodán González Cabrera (Uruguay)

Buts
0-1 Marie-Antoinette KATOTO 22′ (Action débutée par Baltimore couloir gauche dans le camp français qui joue en appui avec Katoto qui lui remet. Elle remonte le couloir, vient fixer et éliminer Bott et centre fort pour Katoto à 6 m au premier poteau qui pique le ballon de la tête et profite d’une faute de main de la gardienne)
1-1 Kate TAYLOR 42′ (Touche de Bott à 20 m côté droit qui trouve Taylor à 22 m qui contrôle de la cuisse droite puis enchaîne par une demi-volée du droit qui plonge et rebondit juste sur la droite de Peyraud-Magnin)
1-2 Marie-Antoinette KATOTO 49′ (Baltimore couloir gauche joue en dédoublant pour Karchaoui qui déborde en longeant la surface et vient centrer en retrait pour trouver plein axe aux 5,5m Katoto qui coupe en mettant son plat du pied gauche en opposition)

Avertissement : Ally Green 90+6′ pour la Nouvelle-Zélande

Nouvelle-Zélande
1-Anna Leat ; 4-CJ Bott, 14-Katie Bowen (cap.), 13-Rebekah Stott (5-Meikayla Moore 54′), 7-Michaela Foster (3-Mackenzie Barry 63′) ; 2-Kate Taylor, 20-Annalie Longo, 16-Jacqui Hand (6-Malia Steinmetz 73′), 11-Katie Kitching (17-Milly Clegg 54′) ; 10-Indiah Page-Riley (15-Ally Green 74′), 18-Grace Jale. Entr.: Michael Mayne
Non utilisées : 12-Victoria Esson (G), 9-Gabi Rennie

France
16-Pauline Peyraud-Magnin ; 5-Élisa De Almeida, 2-Maëlle Lakrar, 18-Griedge Mbock (21-Ève Périsset 83′), 13-Selma Bacha (14-Sandie Toletti 74′) ; 8-Grace Geyoro (15-Kenza Dali 63′), 6-Amandine Henry (cap.), 7-Sakina Karchaoui ; 10-Delphine Cascarino (9-Eugénie Le Sommer-Dariel 83′), 9-Marie-Antoinette Katoto (11-Kadidiatou Diani 63′), 17-Sandy Baltimore. Entr.: Hervé Renard
Non utilisées : 1-Constance Picaud (G), 4-Estelle Cascarino