L’adaptabilité est la qualité première attendue dans un monde qui innove. Dans le sport, ce n’est pas la première des qualités où on n’applique de nouvelles chances à la condition qu’un aventurier l’ait essayé au préalable, sans oublier d’y mettre un gros consensus, lui faisant perdre beaucoup de valeur innovante.

En France, à chaque nouveauté, on entend ceux qui perdent avant d’écouter ceux qui y gagnent. Adaptes historique de l’égalité, on voudrait du changement qui ne change rien.

Visiblement du côté british et suédois, les voilà sorties des JO par l’instauration d’une nouvelle compétition que sur l’ancien système, elles étaient royalement qualifiées, occupant les deux place réservées aux équipes européennes en sus de la France pays hôte. Explications.

Espagne, Royaume-Uni et Suède qualifiées selon l’ancien système.

La qualification européenne aux Jeux Olympiques se faisaient habituellement au Mondial qui le précédait d’une année. On prenait les deux meilleures équipes européennes à cette compétition, le calendrier UEFA empêchant de passer par un autre système de qualifications.

Pour les JO de Paris, la France rajoutait un membre de l’UEFA comme pays hôte.

A ce jeu, l’Angleterre, vice-championne du monde, aurait qualifié le Royaume-Uni (Pays de Galles, Ecosse, Irlande du Nord, Angleterre), unique correspondant des quatre nations aux JO. Ce serait ajouté l’Espagne, championne du monde 2023 (1-0) contre l’Angleterre et la Suède, troisième du mondial, vainqueur (2-0) de l’Australie, pays hôte en 2023, nouveau numéro 1 mondial.

Allemagne, Espagne, Pays-Bas et France qualifiables avec la Ligue des Nations.

La qualification se fait maintenant après une nouvelle compétition : la Ligue des Nations Féminines (qui se joue tous les deux ans).

En 2023, l’UEFA a crée une nouvelle compétition ; la Ligue des Nations féminines avec trois niveaux : Ligue A, B et C pour réduire les oppositions trop hétérogènes. Les équipes européennes se trouvent en Ligue A, B et C et jouent, chaque année, leurs qualifications pour l’Euro et le Mondial et, lors des années JO, celles pour les jeux Olympiques pour les seize meilleures équipes européennes.

Pour la première édition en 2024, seront qualifiés les deux finalistes de la compétition qui s’opposeront après un play-off à quatre (février 2024), issus de quatre groupes (Ligue A) où seul le premier s’est qualifié pour le Final Four ou play-off.

L’Espagne (2e mondial), les Pays-Bas (7e mondial), l’Allemagne (6e mondial) et la France (5e mondial). Voilà les quatre équipes qualifiées. Une nette différence avec l’ancien système.

Plus d’équipes dans l’avenir ?

Le format des JO impose un nombre limité d’équipes qualifiées : en l’occurrence douze contre trente-deux pour le mondial. Chaque fédération n’amène qu’une (Océanie) ou deux équipes (Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique) et trois pour l’Europe au sein duquel s’intègre un pays hôte.

Difficile d’imaginer plus d’équipes pour un tournoi qui dure quinze jours quand un mondial fait le mois complet. Au mieux, comme pour les hommes, on viendra à seize équipes, soit quatre par groupe de quatre, qualifiant directement les deux premiers quand aujourd’hui, deux troisième passent en quart.

Les effets de cette Ligue des Nations Féminines.

Une nouveauté qui sort le Royaume-Uni (vice-championne du monde), quatrième mondiale et la Suède (médaille d’argent en 2020 et 2016 aux JO de Tokyo et de Rio), numéro 1 mondial.

Un nouveau système qui donne sa chance à des challengers.

Pas un mot des deux nations sur le changement de système. On aurait pu attendre le pire avec les suédoises, devenues numéro 1 mondial. Comme d’habitude, elles prennent les événements comme ils doivent venir : avec les bons comme les mauvais moments.. Là, elles finissent 3e, derrière l’Espagne et l’Italie et prennent un (5-3) contre les championnes du monde.

Elles s’en fichent, depuis les Jo de Rio et 2016 (Argent), elles glanent les médailles (3e du Mondial 2019), Argent aux JO de 2020, 3e au Mondial 2023.

William Commegrain Lesfeminines.fr