Les demi-finales et finales du football féminin ont montré une vérité commune : le gain du match se fait sur la réalisation d’une opportunité avec des scores de (0-1) pour les demi-finales entre l’Espagne et l’Allemagne, bronze Olympique et de (1-0) pour la finale Olympique entre le Brésil et les USA, pour un 5e titre historique depuis 1996.

Rater le moins d’opportunités et surtout en scorer au moins une, a de bonnes chances de donner le gain et le titre à l’équipe scoreuse.

L’Allemagne, en mettant son pénalty de la 65′ par Gwinn le sait certainement, comme Hervé Renard l’a compris, quelques jours plus tôt, lorsque Sakina Karchaoui rate le sien à la 12′ contre le Brésil, en quart de finale. De la même manière, l’Espagne le comprend, quand Alexia Putellas, double meilleure joueuse FIFA des années 2021 et 2022, rate l’égalisation pour le Bronze à la 90’+9, dernière minute du jeu.

Des pénaltys qui ne sont pas ratés d’ailleurs, mais de plus en plus arrêtés par les gardiennes : la brésilienne Lorena, d’une horizontale à droite face à Karchaoui pour le Brésil ; l’excellente Ann-Katrin Berger, d’une autre horizontale sur la gauche, pour l’Allemagne.

J’étais plutôt partant pour le style désordonné du Brésil, bousculant les règles et relançant toujours verticalement à l’anglaise, pour percuter les défenses adverses, laissant l’Espagne (2-4) à ses espoirs en demi-finale, avec dix occasions nettes non-réalisées par le Brésil.

La première mi-temps brésilienne de la finale me donnait raison (0-0). Les USA subissaient les vagues offensives du Brésil, voyant même un but brésilien refusé pour un petit hors jeu (16′) de Ludmila, auteure d’une belle ocassion de duel à la 2′, et des occasions nettes de but par la faiblesse technique du Brésil de cette année.

La mi-temps intervenait laissant les fans américains interrogatifs, avec Megan Rapinoe et Tobin Head dans les tribunes du Parc des Princes.

Les USA peuvent remercier Emma Hayes pour le gain de ce cinquième titre (1996, 2004, 2008, 2012, 2024). Intronisé coach durant 2023, ne voulant s’intégrer qu’après la fin de saison de Chelsea, fin mai 2024, c’est elle qui, à la mi-temps, renverse le jeu américain, bien trop loin des brésiliennes, pour serrer le jeu américain en défense, et récupérer 75% des passes brésiliennes, instaurant une présence américaine, donnant des certitudes aux coéquipières de Lindsey Horan (Ol) et Albert Korbin (PSG).

Sans elle, les USA, têtes baissées à la mi-temps, ne seraient pas revenues, faute aux trios d’attaquantes, Rodman, Smith et Swanson, d’avoir assez d’occasions pour en valoriser au moins une.

Emma Hayes : « Je suis très émue. C’est un rêve pour moi et je dois remercier mon père. C’est lui qui m’a poussé à occuper ce poste et c’est la raison pour laquelle j’entraîne ce groupe de joueuses incroyables, qui m’ont si bien accueillie et qui ont pris en compte tout ce que je leur ai demandé. Ce sont des personnes, des joueuses et des modèles extraordinaires, et je les aime. Je porte le collier de mon père, avec un aigle américain, et il était avec moi aujourd’hui, ce qui m’a aidé. Le public était formidable. Le Brésil a été formidable. Je suis sans voix. Je suis sous le choc. »

Est-ce pour autant des USA galactiques qui sont venues reprendre le titre olympique que les Allemandes avaient pris en 2016, le Canada en 2020. Non ? Mais les américaines s’en fichent dès lors que l’histoire se termine avec une médaille.

Les Titres se joueront sur des détails, le but américain relève d’un hors jeu de position (ancienne règle). Les occasions américaines sont rares ; la gardienne Naeher sort deux belles occasions américaines cadrées.

Conclusion : le football féminin est devenu, d’un football offensif à un football stratégique qui se gagne sur une seule réussite.