La 9e Coupe du monde sera la première d’une nouvelle génération. Une mise en lumière exceptionnelle pour 736 joueuses à des dates qui correspondent « pile poil » à la reprise des clubs.

Huit pays supplémentaires au programme

Les joueuses n’ont jamais été aussi sont nombreuses. La compétition passant de vingt-quatre équipes à trente-deux, sept cent trente six joueuses seront vus et/ou lus en l’espace d’un mois !

L’édition française s’était jouée avec vingt-quatre équipes, soit cinq cent cinquante-deux joueuses. Là, cent quatre-vingt-quatre joueuses supplémentaires vont jouer le mondial.

Le Mondial est une mise en lumière exceptionnelle : chacun cherche à être la bonne pioche !

Certaines vont percer et trouver des solutions d’expatriation et de vie dans bon nombre de pays où la vie quotidienne est difficile quand, sans cet apport nouveau, elles seraient restées bien plus anonymes sur le plan international.

Ce n’est pas neutre et un des exemples pourrait revenir à Christiane Endler (31 ans), la gardienne du Chili, pas qualifiée en 2023, dont la nation n’avait jamais connu de qualifications au Mondial et qui a confirmé tout son talent lors du Mondial 2019. Une équipe nationale chilienne qui faisait seulement deux matches par saison ! Impossible à connaître pour cette pratique où les joueuses restaient « at home » pendant très longtemps.

Dans la continuité des joueuses de talent ne pouvant jouer un mondial faute d’ouverture à des équipes nationales plus modestes, la costaricaine Shirley Cruz (37 ans), reconnue comme une des meilleures milieux de terrain de la décennie 2010-2020 n’ayant réussi qu’une seule qualification au Mondial en 2015, bénéficiant de l’opportunité faite que le Canada, pays hôte laissait une place supplémentaire après celle habituellement prises par les américaines.

Ces deux exemples sont, dans les faits, loin d’être totalement exacts puisque Christiane Endler est venue au Paris Saint Germain en 2017, bien avant sa qualification au Mondial pour ensuite être titulaire à l’Olympique Lyonnais en 2021.

Il reste que le Chili n’est pas que Christiane Endler et pour une qui soit passée entre les mailles du filet, combien de chiliennes de qualité, sont restées dans les affres de leur championnat balbutiant ? Idem pour les Costaricaines, même si comme les mexicaines, elles vont s’expatrier dans les universités américaines.

Mais prenons une joueuse comme Pernille Harder (30 ans), considérée comme une des meilleures européennes de la période (2015-2020) voire plus -de nationalité danoise-, obligée de regarder l’écran du Mondial 2015 et 2019 sur un canapé. Le Danemark, vice-champion d’Europe en 2017 quand elles passent les qualifications, absente des Mondiaux en 2011, 2015 et 2019 du fait d’une UEFA très compétitive sur le Top mondial.

Aucun mondial n’a brassé autant de joueuses sur un mois (20 Juillet-20 Août). Dans cette « orgie de football féminin » faite de 62 matches, des joueuses inconnues vont trouver une lumière inespérée.

Les gens seront au balcon ! Mais aussi les clubs car mi-juillet, ils reprennent tous la pré-saison.

Le football féminin est médiatisé (1 milliard de personnes verront au moins plusieurs minutes), les filles jouent dans des clubs « prémium » du football masculin et elles touchent des salaires tels qu’un grand nombre de joueuses voient dans leur avenir, un avenir financier quand il n’était qu’un avenir sportif.

Comme pour le premier argument essayons d’être juste. Ce ne sont pas les supporters comme les fans qui feront le salaire des joueuses. Dans l’immédiat, qu’il y ait ou non du public, le support des grands clubs va donner de bons salaires voire de très bons salaires.

La chance est ailleurs et assez inattendue.

La Coupe du Monde tombe exactement au moment de la reprise de la saison des clubs qui commencent leur début de compétition en septembre pour les terminer en Juin. Soit la totalité des championnats européens, asiatiques, africains et de l’Amérique du Sud.

Cela veut dire que tous les matches, s’ils ne sont pas regardés par le grand public, vont être vus par les professionnels du football féminin. En l’occurrence, les futurs employeurs. Et cela, c’est une véritable opportunité professionnelle pour toutes celles qui jouent dans des championnats secondaires, à la recherche d’un meilleur emploi et surtout d’un meilleur salaire.

Dans un marché où la demande de joueuses de haut niveau est constante. C’est une très bonne nouvelle professionnelle pour les joueuses.

La finale de 2019 s’est jouée un 12 Juillet. Auparavant, pas une joueuse non-sélectionnée ou non-qualifiée pour le Mondial n’allait couper ses vacances pour regarder les matches du Mondial. En 2023, pas mal de matches sont accessibles et comme un club de haut niveau est fait de nombreuses joueuses de nationalité différente, chacune aura un peu plus à cœur, de regarder le match qui concerne la co-équipière ou l’amie attendue.

Coaches et joueuses vont être devant l’écran.

Ce mondial et ces dates vont ouvrir d’autres portes.

L’opportunité de briller est telle que les joueuses iront au bout d’elles-mêmes. Il y a tant à gagner en contrepartie de tant d’efforts fournis pour être dans celle liste que le talent ne suffira pas.

A mon avis, on doit se préparer à de grandes surprises.

William Commegrain Lesfeminines.fr