La situation de l’OL et du PSG
La surprise du dernier match de championnat avec le match nul de l’Olympique Lyonnais face au Paris Fc (0-0) a permis à un Paris Saint Germain, souvent vainqueurs (5 victoires pour cinq journées) mais avec un contenu éloigné d’un leader de la nouvelle Arkema Première Ligue, d’avoir deux points d’avance sur les championnes d’Europe historique (huit titres).
Être devant l’Olympique Lyonnais en championnat de France, quelque soit son naming, relève du rare. Donc ce n’est pas insignifiant.

La jurisprudence M’Bappé. Quesaco ?
En résumé, c’est le fait de privilégier les intérêts du club employeur par rapport à l’équipe nationale, dans des cas bien précis. A l’opposé de la règle FIFA qui oblige le selectionné à répondre favorablement à la convocation, aux risques de sanctions, à moins d’une raison medicale, acceptée par l’équipe du sélectionneur.
Une forme de liberté a été donnée au capitaine français par le sélectionneur Didier Deschamps, qui comme pour toute jurisprudence, a accepté une autre lecture des obligations – ce qui est rare- en laissant Kylian M’Bappé se reposer quinze jours, quand on suppose que la demande a été aussi faite dans le cadre des intérêts du Real Madrid et des besoins de M’Bappé, à court de forme dans son nouveau club.
Une jurisprudence tournée vers le joueur qui semble être une tendance reconnue par le droit européen, sanctifiée par l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne du 4 Octobre dernier donnant le droit, à tout joueur européen -en l’espèce Lassana Diarra-, de démissionner d’un club à des conditions différentes de celles fixées par l’article 17 de la FIFA, soit le solde des salaires non-versés augmenté du prix du transfert initial non amorti (20 millions d’euros, ramené à 10 du côté du Lokomotive Sofia pour finir par rien au final).
Le choc OL-PSG à venir.
Rien ne serait grave si, dès le retour de cette fenêtre FIFA, les deux équipes -habituelles concurrentes- ne devaient pas se rencontrer pour un match qui sent la poudre entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain, un 3 novembre à 21 heures.
Le PSG n’est pas un leader tranquille ! Les supporteurs demandent la démission du nouveau coach, Fabrice Abriel, pris en groupe depuis l’élimination (5-2) en phase qualificative par une Juventus bien moins connue au féminin qu’au masculin. L’ex-capitaine Grace Geyoro, parisienne historique, s’épanche dans les médias pour un retrait de capitanat incompréhensible alors que Sakina Karchaoui semble dire que le poste convenu lors de son renouvellement est plus une histoire de paroles que de réalités. Là-dessus, le directeur sportif Angelo Castellazzi semble peu crédible quand Sabrina Delannoy, son adjointe, est très absente des médias.

Pour les lyonnaises, elles ne peuvent se permettre une défaite à domicile et encore moins un match nul tant que les parisiennes n’ont pas subi un échec dans leur progression arithmétique.
Même si le titre du championnat se joue maintenant avec un play-off entre les quatre premières équipes, obligeant chacune à ne pas descendre plus bas que la quatrième place, ce qui n’est jamais arrivé à l’OL et dont on peut penser que cela n’arrivera jamais. L’orgueil est là et il existe encore plus auprès des nouveaux arrivants que sont le coach lyonnais, Joe Montemurro comme parisien avec Fabrice Abriel : peu convaincants sur les grands matches de leur équipe respective.
En plus, en ligne de mire, tenant le fusil à lunette, Michele Kang, nouvelle propriétaire de l’OL féminin, n’aura pas une seule larme du cœur à de débarrasser d’un collaborateur qu’elle juge inutile.
Alors quand Sakina Karchaoui (PSG) se retire de la liste potentielle, cela grince un peu du côté lyonnais bien que Selma Bacha (OL) fasse de même ainsi qu’Amel Majri (OL). Les lyonnais rappelleront que Griedge M’Bock (PSG) est aussi au repos, avec en plus Marie-Antoinette Katoto (PSG). Des noms dans le football féminin, toutes au PSG.
Alors quand Elisa de Almeida (PSG) annonce son forfait en début de stage pour une douleur au pied, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase !
Les supporteurs lyonnais évoquent la jurisprudence M’Bappé d’autant qu’il s’agit de joueuses quasiment assurées de conserver leurs places chez les Bleues. Enfin, une chance pour elles, leurs moyens ne leur permettent pas des escapades en Suède à 100.000 euros (selon la presse) du week-end.
Vérité, es tu là ?
Il faut croire que la rumeur est passée dans les oreilles du club parisien, puisque le club s’est fendu d’un tweet montrant clairement que ses joueuses participent à la fenêtre internationale.
Les supporteurs ne sont pas là pour être les chantres de l’objectivité. Donc, si le sentiment peut s’entendre, il faut rappeler une liste longue de joueuses blessées pour ce premier rassemblement du nouveau sélectionneur Laurent Bonadei comme l’annonce d’Amandine Henry de son retrait des convocations internationales.
Les joueuses doivent savoir ce qu’ils en est et même si les informations qui circulent sont excessives, elles ont -tant du côté de l’Ol que du PSG, assez d’expériences internationales pour se concentrer au maximum de leur possibilité, le soir 3 Novembre voire d’en faire moins dans ce premier stage international.
Les clubs ont-ils intérêts à une telle manoeuvre ? On peut être affirmatif. L’Ol et le PSG évoluent dans un environnement nouveau qui nécessite de ne pas avoir trop de regards à porter sur les côtés et en 2024-2025, il y a de nouveaux et nombreux a-côtés, notamment le Paris FC et son projet avec LVMH.
Le contenu des matches de l’Equipe de France, avec ses remplaçantes, face à la Jamaïque (25 Octobre, 21h) et la Suisse (29 Octobre) dans la foulée donneront du sel à cette jurisprudence, jusqu’à la rendre immangeable pour l’un des deux clubs, en fonction du résultat du 3 Novembre prochain.
William Commegrain Lesfeminines.fr