Si le lien avec la future acquisition du Paris Fc par le groupe LVMH, par l’intermédiaire de sa holding Agache SCA (société en commandite par actions), en négociation exclusive pour être actionnaire majoritaire puis, propriétaire et sans opposition, avec plus de 85% des parts à l’horizon des trois prochaines années, est aisé ; il reste que le banc des lyonnaises alignait, pour prendre les plus renommées,

  • Marozsan Dzsenifer (111 sélections, 34 buts, ex-capitaine allemande, milieu offensif)
  • Sarä Däbritz (29 ans, 104 sélections, 17 buts, ex-capitaine allemande, milieu offensif),
  • Ada Hegerberg (Ballon d’or 2018, internationale norvégienne avec 75 sélections pour 42 buts, attaquante),
  • et Tabitha Chawinga, la malawite du PSG pour l’an dernier, meilleure joueuse de la saison dernière.

Du cinq étoiles au féminin.

Alors que le Paris Fc, a fait rentrer Melwen N’Dongala (premier contrat professionnel), Teninsoun Sissoko (Fleury Fc puis reléguée en Bundesliga la saison dernière sou sles couleurs de Turbine Potsdam), Kessya Bussy (6 sélections, 23 ans, appelée en U23) et la nouvelle appelée en A, Margaux Le Mouël (première convocation, 23 ans, Championne d’Europe U19 en 2019).

Dans un match où chacune des formations a eu sa chance et qui s’est terminé par un (0-0), la qualité du banc lyonnais aurait pu être une carte décisive à compter des premières entrées (71′). Cela n’a pas été le cas, signe de la première performance et d’une confiance que chaque joueuse parisienne semblait avoir.

Face à l’Olympique Lyonnais, alors que le Paris Fc (et ex-Juvisy) sort d’une série de plus de treize rencontres sans victoire face aux habituelles Championnes d’Europe (huit titres) depuis 2011, le mot confiance n’est pas la première idée qui vient à l’esprit d’autant que, un mois auparavant, Manchester City, nouveau prétendant européen, est venu mettre un (0-5) non-discutable à Charlety.

Pourtant, les parisiennes étaient l’équipe du championnat qui pouvait le mieux rivaliser face à l’OL de Wendie Renard. Stable et stabilisée depuis plusieurs saisons, immunisée contre la psychologie négative des défaites, semblant associer leur parcours sportif à la montée d’un col de montagne, avec ses temps forts et faibles, bien moins soumis aux velléités criardes révélées au Paris Saint Germain demandant la sortie du coach Fabrice Abriel, heureuses de l’avancée du club avec le futur propriétaire LVMH, source de stabilité plutôt que du contraire.

Face à City, le milieu de terrain parisien avait été englouti par des chemins de passes inattendus, des jeux de corps bien supérieurs et l’éclat d’une Vivianne Miedema, bien partie pour postuler au futur Ballon d’Or 2025. Elle avaient pris l’eau, bu la tasse et s’étaient coulées dès la sortie du port européen, prenant en plus un (3-0) en naviguant au large de l’Angleterre pour le retour.

Là, hormis les dix premières minutes où l’OL a pu marquer une intensité, faisant sa propriété, du terrain parisien, la franco-américaine Daphné Corboz (31 ans, 5e saison au Paris Fc) comme la plus jeune Kaja Korosec (21 ans, slovène) ont su s’imposer physiquement, récupérer un nombre conséquent de ballon, réussir à tenir la position du Paris FC au milieu du terrain, poser la défense au niveau axial, et lire avec justesse, la position de Gaetane Thiney, pour la servir libre, animatrice des mouvements de Julie Dufour et surtout Clara Mateo quand Maelle Garbino a eu plus de mal, à toucher les lignes de son rôle de déstabilisatrice.

On a pu voir trente minutes de jeu sans occasion lyonnaise, trouvant seulement dans les cinq dernières minutes, trois occasions et une puissance qui lui a manqué le reste du temps.

Ce n’était pas faute de voir la qualité de l’engagement physique d’Eugénie Le Sommer, la qualité de dribble de Dumornay, mettant à mal Célina Ould Hocine comme sa remplaçante, Melwen N’Dongala, toutes les deux sorties sur blessure, mais bien trop liée à des initiatives et un tempérament personnel de l’haïtienne quand l’Olympique Lyonnais a pour stratégie de jouer posément, avec calme, selon des circuits précis, avec des balles rapides, sachant trouver, à un moment, la faille par des centres en retrait assassins.

Ce jeu n’a pas permis la victoire lyonnaise pour deux raisons essentielles.

La première, c’est une défense parisienne qui s’est couchée sur tous les ballons, à l’image de Théa Greboval, goûtant par trois fois en fin de rencontre, la pelouse parisienne, allongée, bousculée, piétinée. Puis par Chiamaka Nnadozie, autrice d’un arrêt en toute fin de rencontre, faisant comprendre que le corps est aussi important que les mains, dans son rôle de gardienne.

Face à cela, les parisiennes ont compris qu’il était possible de faire quelque chose et que seule la malchance pourrait donner une chance aux lyonnaises.

Chacune s’est dit qu’elle ne viendrait pas d’elle.

A partir de ce constat où le football, s’il se joue sans erreur, devient un sport qui rend difficile les buts marqués ; les attaquantes ont joué un jeu offensif où chaque occasion était une occasion à tester, libérées quand bien même, elle ne donnerait pas le résultat escompté.

« On remet à chaque fois son ouvrage sur la table » et on a pu voir, Gaetane Thiney, Clara Mateo, Julie Dufour, se mordre les doigts d’un essai infructueux qui aurait pu aussi finir dans les filets.

Pour le Paris Fc, Clara Mateo est à deux doigts d’Endler, d’ouvrir le score dans les dix premières minutes de la rencontre. Elle part en contre, glisse un ballon intelligent dans un angle fermé, qui passe devant la gardienne lyonnaise, prenant le chemin du but, trouvant pourtant le réflexe de mettre la main ! Le tir était cadré, le but ouvert. Endler fait son arrêt.

Dans la toute fin de la rencontre, Chiamaka Nnadozie subit un centre fort de Carpenter (pas certain de la joueuse). Derrière la gardienne parisienne, une lyonnaise est seule, prête à mettre le pied pour ouvrir le score. La gardienne internationale nigérianne est battue du corps comme des mains. Elle sort un réflexe incroyable et, déplie au dernier moment, en extension, son tibia droit pour stopper ce ballon. Un mouvement qui lui créera, par la suite, la douleur d’un étirement. Sans elle, le but était lyonnais.

L’arbitre Maïka Vanderstichel, sifflera la fin du match en soulageant les parisiennes sans que l’Olympique Lyonnais ne puisse dire qu’elles avaient eu en mains le match.

Il y avait certainement une frustration lyonnaise pour une rencontre qui donne le lead au Paris Saint Germain et la troisième place au Paris FC, se disant qu’elles ont la capacité de gêner les grands européens, et pourquoi pas, de travailler pour que, lors du prochain PSG ou OL, le score se termine en leur faveur.

Du côté lyonnais, Wendie Renard possède le meilleur pied du championnat européen pour faire des transversales croisées. Moins rapide mais plus tenace, il n’y a qu’une manière pour la passer. Ellie Carpenter a une puissance incroyable quand elle monte mais sa technique ne lui permet pas de finaliser offensivement. Le milieu lyonnais n’a pas été assez travailleur pour récupérer le ballon, trop sereinement installé dans une habitude de domination. L’attaque lyonnaise demande une dernière passe de bien meilleure qualité, à moins d’un exploit personnel qu’elles n’ont pas été capable de faire.

La détente du coach lyonnais ne semble pas correspondre aux attentes compétitives de ses joueuses. Quand on voit que Lyon possède des fauves en attaques (Diani, le Sommer, Hegerberg, Dumornay, Chewinga et Becho), l’allure pesante de Diani quand elle a du sortir pour laisser sa place, qui disait volontairement « Pourquoi moi ? » dans son attitude corporelle et Ada Hegerberg qui ruminait, une entrée plus précoce sur le banc.

On se dit que cela va gronder à Lyon.

Les deux équipes, chercheront, en fin de match à s’octroyer les bénéfices de la rencontre (voir la photo). Chacune se disant, les mots qu’il faudra entendre, pour les prochaines rencontres.

Dimanche 20 octobre 2024 – 15h00 (FFF TV)
PARIS FC – LYON : 0-0
Paris (Stade Sébastien Charléty) – 5 626 spectateurs
Arbitres : Maïka Vanderstichel assistée de Mélissa Rossignol et Camille Comba. 4e arbitre : Sylvia Philion

Avertissement : N’Dongala 32′

PFC
Nnadozie ; Ould Hocine (N’Dongala 19′, Sissoko 76′), Davis, Greboval, Bogaert ; Corboz (Le Mouël 87′), Korosec ; Garbino (Bussy 76′), Thiney (cap.), Dufour ; Matéo
Banc : Marques (G), Hunter, Bourdieu

Lyon
Endler ; Carpenter, Gilles, Renard (cap.), Svava ; Horan (Däbritz 71′), Egurrola (Marozsán 78′), van de Donk ; Diani (Hegerberg 78′), Le Sommer-Dariel (Chawinga 71′), Dumornay
Banc : Belhadj (G), Huerta, Becho

Les deux équipes se réunissent en bloc après la rencontre. Une situation rare quand les deux le font de manière aussi intense et au même moment. (CW photo) signe d’une rencontre qui va laisser des traces.