Laurent Bonadei vient de communiquer sa première liste dans le style qu’il demande à l’équipe. Tranquilité et humilité. Quelques caractéristiques : il puisera dans une liste U23, poussée à 25 ans pour avoir plus de possibilités en cas de blessures de joueuses. Le gap international demandant de l’expérience que les jeunes de 23 ans ont moins. Ses choix sont diversifiés sur le plan des clubs, sans savoir si le niveau de jeu détecté sera au même niveau sur le plan international.

Tactiquement, il jouera dans un style qui lui est propre et attend des joueuses une implication dans le groupe, espérant que les nombreuses dissensions connues et inconnues entre joueuses disparaissent. Visiblement, il va vers un choix réfléchi sur le plan défensif et cherche un 9 très physique.

Il le dit lors de sa première conférence de presse au siège de la Fédération française : il a discuté avec quarante-neuf joueuses pour faire une première liste de vingt-quatre, mettant de côté un nombre conséquent de joueuses blessées : Amel Majri (OL) et Marie-Antoinette Katoto (OL) pour les dernières, Selma Bacha (OL), Griedge M’Bock (PSG), Sandie Toletti (Real Madrid), Ouleymata Sarr (Spirit Washington) et Melvine Malard (Manchester United).

En évoquant, sans que la question soit posée, ces deux dernières dont la dernière sélection remonte au 21 février 2023 pour Ouleymata (France-Norvège), et la réunionnaise Melvine Malard (5 décembre 2023, France-Portugal), internationales toutes deux dans le courant de la période de Corinne Diacre (2017-2023), il donne du corps à l’idée d’un élargissement des sélectionnables, comme l’avait fait Corinne Diacre à l’ouverture de son mandat. Beaucoup moins Hervé Renard (2023) qui s’était beaucoup appuyé sur les cadres habituelles des Bleues, la Coupe du Monde 2023 venant très rapidement -dans les quatre mois suivants sa nomination-.

Dans ce cadre, il ne manqua pas de parler de Léa Le Garrec, partie très récemment en Arabie Saoudite comme de la liste des pays où les possibles internationales évoluent : Espagne, Allemagne, Angleterre, Italie, Etats-Unis, Arabie Saoudite etc …

Sur cette liste large, il ouvre la porte à de nombreuses joueuses du Paris FC (Clara Mateo, Lou Bogaert, Margaux Le Mouël), « Parlant de critères sportifs plus que politiques ».

Ayant pris part au staff précédent, il faut -peut-être- y voir un environnement précédent lourd, obscur ou en demi-teinte, pour les personnes extérieures ? Fort sur le plan de l’intérieur ?

Par exemple, Kelly Gago, 24 ans, formée à Saint-Maur et Saint-Etienne (six saisons) est l’image même d’une sélection inattendue. Inconnue pour la plupart, bien que meilleure buteuse de la D2F en 2019, (20 buts), partie de Saint-Etienne la saison dernière sans avoir scoré aussi fort au niveau de la D1F (cinq buts) pour arriver à Nantes, sixième du championnat, mais ne marquer qu’une seule unité pour les quatre premières journées.

Il faut plutôt y voir là un profil proche de celui de Marie-Antoinette Katoto, avec ses 1m78 et un physique similaire à la célèbre jamaicaine, Khadija Shaw, connue en France sous les couleurs de Bordeaux (2019-2021), faisant actuellement le bonheur de Manchester City, favori de la coupe européenne 2025.

La place de numéro 9 étant visiblement devenue, une place plus physique que technique.

L’idée du sélectionneur est d’avoir le plus de choix. « Je vais utiliser la possibilité d’avoir cinq joueuses de moins de 25 ans dans le groupe ». En nommant de tête les joueuses concernées, il montre qu’il connait son environnement : Kessya Bussy (paris FC), Léna Goetsch (Dijon), Ouchène Sonia (Montpellier), Julie Dufour (Paris FC) et Le Moguedec Anaele (à quelques jours de dépasser 23 ans).

Ce seront les adversaires de la France qui donneront un premier crédit aux nouvelles Bleues. Avec un choix tactique précis de pouvoir jouer avec une défense à quatre comme en utilisant l’opportunité d’être à trois, le nouveau sélectionneur parle défense plutôt qu’il ne parle attaque.

Dans ce cadre, avec la Jamaïque (42e FIFA, vendredi 25 Octobre à Sochaux) et la Suisse (24e FIFA, mardi 29 Octobre, Genève) comme prochains adversaires, éloignés au plan FIFA par rapport à une équipe de France descendue de la 2e à la 10e place, une difficulté sur ce premiers parcours ferait glisser les Bleues dans le groupe des « actrices » après avoir été dans celui des « challengers », voire quelques fois dans le rôle de « favori ».

Dubitatif. Aujourd’hui les médias regardent cette équipe de France en étant mi-séduit comme mi-circonspect. Le fruit du passé, le fruit des excès, le fruit des attentes et de l’émotion rangée quand son rôle est celui de l’exubérance et de la joie.

Peu importe où se situe actuellement les Bleues ! Le plus important est plutôt qu’elles s’améliorent et qu’elles avancent, laissant de côté des situations conflictuelles, évoquées dans la conférence de presse, mais qui ont toujours existé depuis leur explosion à la Coupe du Monde 2011.

Les Bleues peuvent-elle être seulement Bleue ou l’ambition, les agents et la stratégie individuelle des sportifs de haut niveau sont des ingrédients que les sélectionneurs des Bleues n’arriveront jamais à associer ensemble ?

C’est ce que nous dira le parcours de Laurent Bonatei, en place pour un premier contrat de trois ans et dont la première compétition se fera du 2 au 27 Juillet 2025 (Euro).

La liste des Bleues A

La liste des Bleues U23.