Le Paris Saint Germain au féminin envoie du lourd sur ses quatre derniers matches. Le groupe d’Olivier Echouafni a mis trois fois cinq zéros en l’espace de deux mois. Le 13 décembre face au modeste Havre à domicile (5-0) pour la 11e journée. Le 23 janvier (13e journée), les joueuses parisiennes renouvelaient la performance à Guingamp (0-5) montant d’un cran et le 5 février, c’était à Fleury (0-5).

Si le match contre Bordeaux de la 12e journée s’est terminé sur un (1-0) au Camp des Loges ; les parisiennes ont réalisé une performance qu’elle n’ont pas l’habitude de réaliser. Un programme assez proche de celui lyonnais donnant une légitimité à cette première place actuelle et future en juin 2021.

Le leader, ce sont des principes spécifiques fédérateurs

Est-ce si facile de réaliser une telle performance ? J’ai posé la question à Sébastien Joseph, ex-coach de Soyaux et de Rodez, qui a souri à l’évidence … Il n’avait jamais eu le bonheur d’en mettre cinq à un club de D1F.

Sébastien Joseph. Coach ASJ SOyaux Charentes participe à un jeu d'équipes. Crédt ASJ Soyaux Charentes. Lesfeminines.fr

Sébastien Joseph. Coach ASJ SOyaux Charentes participe à un jeu d’équipes. Crédt ASJ Soyaux Charentes. Lesfeminines.fr

A la base, quelque soit le niveau de l’équipe adverse, pouvoir marquer cinq buts de manière répétitives est une réelle performance du simple fait que les équipes du milieu de tableau, quand elles s’opposent au PSG ou à l’OL joue bas, regroupées laissant peu d’espaces aux leaders.

« la difficulté est d’en mettre un ». Lorsque les leaders trouvent le chemin des filets, la suite arrive. Son constat est clair. Il y trouve « une raison psychologique. « Les joueuses se donnent tellement pour ne pas en prendre que lorsque la chose arrive, elles descendent mentalement ».

Je me souviens d’une première journée de la saison 2019-2020, au lendemain du mondial. Soyaux en avait pris 7 à Jean Bouin. Un premier but à la 1′ de Marie-Antoinette Katoto. Les filles n’avaient craqué qu’une demi-heure après. A la 33′. Après tout s’était enchaîné.

Si il est difficile d’en mettre un, pourquoi est-de si difficile d’en mettre cinq ? La réponse de Sébastien est claire : « les filles face au leader se battent pour ne pas prendre une valise ! ». En effet, en football féminin, quand les scores deviennent lourds, il faut quatre matches pour s’en remettre et dans un championnat à 22 matches, c’est beaucoup trop. Alors elles se battent pour ne pas en prendre.

Des fois, cela marche. D’autres fois non. Le FC Metz en a pris 18 (2018-2019) en deux matches face à Montpellier et 26 en 2014-2015. Issy FF, en a pris 14 sur une rencontre contre le PSG cette saison. Quand cela ne marche pas, c’est qu’elles n’ont rien pu faire face à la rapidité de transmissions des joueuses. « Les leaders ont un jeu très rapide, sans déchet, en confiance ».

La 3e raison est liée à la qualité des leaders. « Ces deux équipes veulent montrer qu’elles sont les meilleures du championnat ». Et cette saison, le Paris Saint Germain veut plus le montrer que l’Olympique Lyonnais. Depuis sa première place de novembre, quand l’OL pousse au score, les parisiennes suivent et même les dépassent.

Enfin, « les leaders ont des capacités physiques supérieures aux autres » ce qui leur permet d’accélérer en fin de rencontre quand les autres commencent à sentir le poids des minutes qui se sont écoulées.

Les scores lyonnais du PSG ont donc quatre raisons :

  • ‘intensité pour en mettre un rapidement ;
  • un jeu de transmission rapide, puissant et pratiqué en confiance
  • la volonté mentale d’imposer un score et une puissance à l’adversaire ;
  • des capacités physiques supérieures aux autres qui dépassent la notion du temps.

On reconnait un leader à ses qualités sur le terrain. Je dirais à Sébastien Joseph qu’il faut rajouter la cohésion du groupe. Concentrée sans excès mais avec réalité sur l’objectif, en confiance avec le travail et la vision du staff d’Olivier Echouafni pour atteindre l’objectif, même avec l’OL comme adversaire.

Il confirmera.

Que cela plaise ou non, le Paris Saint Germain mérite son titre si elles l’obtiennent. L’Olympique Lyonnais, si elles devaient le prendre sur l’opposition directe, ferait en quelque sorte un « hold-up ».

William Commegrain Lesfeminines.fr