Le Paris Saint Germain féminin sera favori face à la Juventus FC, pour leur premier match officiel de la saison et dernier tour qualificatif à la compétition européenne, en raison de plusieurs éléments factuels.

A travers le club français, habituel second du championnat et tête de gondole de la Premiere Ligue Arkema, il y a au fond de la gorge des suiveurs féminins, la déconvenue des JO de Paris 2024 et la sempiternelle rengaine du « on fera mieux la prochaine fois ».

La saison européenne 2024-2025 de l’Olympique Lyonnais comme du PSG aura pendant un certain temps cet arrière goût amer. A elle de changer les ingrédients.

Le premier concerne son antériorité européenne, commencée en 2013 lors du lancement de la section professionnelle par Fard Benstiti, gagnant la seconde place qualificative l’année précédente. Un parcours en Europe qui n’a connu qu’une seule défaillance, en 2018, lorsque Montpellier prend la seconde place du championnat, le PSG finissant troisième du championnat 2017.

Le second concerne le niveau de performance avec deux finales européennes en 2015 et 2017. Certes à un moment où les concurrents européens aux demis se limitaient à l’Allemagne et l’Olympique Lyonnais. La position parisienne est plutôt de se situer entre les quarts (2019, 2023) et demis finales (2020, 2021, 2022 et 2024). Une élimination à ce stade qualificatif serait historique.

La troisième raison concerne les joueuses de la Juventus, nombreuses, ayant joué au Paris Saint Germain. Des profils qui n’ont jamais réussi à constituer une base de titulaires, plus près de celles qui font le groupe et les rotations. L’italienne Sara Gama (35 ans), avec 13 matches sur deux saisons, Estelle Cascarino (27 ans), jumelle de Delphine, latérale gauche avec 17 matches dont 8 en titulaires sur deux saisons. Viola Calligaris (28 ans), suissesse, joueuse du PSG prêtée à la Juventus. Amélie Wangsgaard, attaquante au dans l’équipe nationale du Danemark, positionnée défenseur au PSG, certainement la joueuse la plus utilisée par Prếcheur Père et Fils, avec 27 matches sur les deux dernières saisons.

Une Juventus qui a pioché Bleu, Blanc Rouge avec la gardienne des Bleues, Pauline Peyraud Magnin (33 ans), ayant joué sous différents championnats (Français, anglais et espagnol) et commençant sa quatrième saison en Italie et où elle retrouve une autre compatriote, Lindsey Thomas (29 ans), italienne de coeur avec l’As Roma, l’AC Milan et maintenant la Juventus en cinq saisons.

Si la Juventus a une renommée platinienne chez les hommes au niveau européen, pour les féminines, le meilleur parcours se situe en quart de finale (2021-2022) pour être souvent éliminée en 1/8e et même en phase de groupe en 2023.

Dans un concert européen qui s’affirme avec les réussites anglaises (demi-finale et finale) et espagnoles (demi-finale, finale et titres) ; face à une équipe nationale française qui bafouille et se trouve à une place plus en phase avec ses performances en compétition (10e FIFA), l’Italie a besoin d’écrire une histoire européenne.

Il est difficile d’imaginer que l’Italie n’apparaisse pas dans ce concert féminin.

Un club français peut-être la bonne proie. Les joueuses citées plus haut ne seront pas revanchardes mais ont l’avantage de ne pas sublimer le PSG pour l’avoir connu de l’intérieur et de mieux identifier les points faibles parisiens. De plus, pour certaines françaises, revigorer un CV est un élément certain de motivation.

Je pense à Estelle Cascarino qui doit connaître avec précision la réussite et le plaisir de sa soeur Delphine qui s’éclate à San Diego en NWSL. Prise par Corinne Diacre et Hervé Renard, puis oubliée chez les Bleues, elle ne ratera pas l’occasion d’un bon match pour marquer le nouveau sélection, adjoint et maintenant à la tête de la sélection.

Aux salaires enclenchées au PSG, avec des pointes à 50.000 euros mensuels pour les plus payées et une moyenne haute à 28.000 mensuel pour les titulaires, il sera toujours reproché aux parisiennes d’être payées pour gagner.

Ce n’est d’ailleurs pas un reproche mais juste une réalité face à des adversaires percevant trois à quatre fois moins et ne bénéficiant pas des structures médicales et d’entraînement du PSG (17 personnes dans le staff).

Il reste à savoir si les départs de Sandy Baltimore (Chelsea), Jean-François (Chelsea), Chawinga, meilleure joueuse du championnat (Olympique Lyonnais), Clara Hunt (Tottenham), Amalie Vangsgaard (Juventus), Constance Picaud (Fleury) et les arrêts de la suissesse Ramona Bachmann et de la néerlandaise Lieke Martens (grossesse), toutes quasiment titulaires, n’ont pas réduit la compétitivité de l’équipe comme ses connexions dans un sport de passes d’abord.

Il se pose alors la question des nouvelles arrivées et leurs intégrations à un jeu plus physique proposé par le nouveau coach, Fabrice Abriel (ex-pro et tout nouveau BEPF).

La conférence de presse d’hier, à revoir sur le site du PSG, n’a pas répondu à ces interrogations.

La liste des joueuses arrivées, énoncée par le directeur sportif manquait d’arguments et de convictions, pour un football qui a une hiérarchie européenne bien connue. Ensuite les propos de Marie-Antoinette Katoto ont pu surprendre, disant qu’elle était motivée et remarquant que ceux qui ne croyaient pas en elles, n’étaient pas dans la salle.

Un argument en le prenant à revers, qui faisait constater que peu croyaient en elles. Une salle très clairsemée de quelques personnes, donnant peu de crédits à l’argument.

En fait, il faut retenir l’expérience de Griedge M’Bock, répondant à une question sur les JO et l’échec des françaises, que le moment n’était pas au passé mais de penser à l’optimisme avant tout.

Au final, le Paris Saint Germain a tout à prouver et beaucoup à perdre dans cette rencontre que l’Histoire lui impose de gagner.

Mercredi 18 septembre 2024. 19 heures. Juventus – PSG sur DAZN.