Passer de la seconde nation mondiale avant les JO, performance réussie pour la première fois de leur histoire, pour se trouver 10e FIFA et faire la pire des descentes (-91.92) de ce nouveau classement de toutes les équipes mondiales, après un contenu sans émotion lors des JO de Paris à la maison, je ne sais pas s’il y a pire pour les Bleues !?

Alors que la France réalise le record de 64 médailles dont 16 d’Or, sans que le football féminin n’y participe. Tout en étant le sport le mieux rémunéré pour les filles, puisque payé tous les mois, tous frais pris en charge et de plus, le plus médiatisé.

Il y a eu des contre performances féminines aux JO : la gymnastique, le tennis, l’aviron mais rien au niveau du football féminin avec les moyens qu’on lui connait. C’est ainsi.

Un Comex qui avait validé la position des trois joueuses, Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto de ne plus continuer en Equipe de France sous le coaching de Corinne Diacre, pour se retrouver, seize mois plus tard, fin Juillet 2024, avec rien en Coupe du Monde (quart de finale), rien aux JO à la maison (quart de finale) et pour seuls mots positifs, une finale perdue contre l’Espagne en Ligue des Nations et une seconde place mondiale inédite et incompréhensible. Vite perdue.

Dans un environnement médiatique déjà remué par l’affaire Hamraoui -non encore résolue-, pour ensuite, une démission d’Hervé Renard ou une fin de contrat bizarre, en plein JO. Sans parler de la pige supposée et surtout de son intérêt à la CAN.

Le tout se concluant par un bilan émotionnel des bleues en plein dans le rouge médiatique. Plus aucun média ne croit en cette équipe de France dont le mot clé est, dans l’esprit du plus grand nombre, « déception ».

Jean-Michel Aulas, le patron français du football féminin, présent dans les choix avec d’autres ; en vacances des médias sur ce bilan factuel et sociétal quand on parle de l’EDF.

Dans un monde du football féminin, très dépendant du football masculin et de ses finances.

Finances masculines pour les quatre prochaines années qui font tirer la langue à de nombreux présidents de clubs. A se demander si Noël Le Graet, sorti sous les huées en février 2023, n’est pas entrain de tirer la langue au football français. Y compris celui féminin.

Après plus de quarante années dans le football, l’homme avait certainement des cartes pour empêcher un tel fiasco.

Les budgets se serrent, taille mannequin. Difficile de penser qu’ils s’élargiront, autrement que pour des cas ponctuels de « grossesse ». A l’unité et pour des périodes courtes ne concernant que certaines joueuses. A l’évidence, les joueuses partiront,

Voyons les choses positives, les Pays-Bas ont été 12e avant 2017 et sont passés 3e mondial avec l’Euro 2017 dans la poche. Aujourd’hui 11e.

Le Canada a été 10e mondial en 2023, après l’Or de 2021 qui l’avait trouvé à la 8e place avant les JO de Tokyo, aujourd’hui en 2024, elles sont redevenues 6e.

Voyons les choses négatives. L’Australie, dans le TOP 10, plonge maintenant à la 15e place. La Norvège est définitivement dans le Top 20 mondial (16e).

Dire qu’il y avait un tel talent ! D’ailleurs, où est la sororité maintenant ? Le nombre de personnes qui ont utilisé le football féminin pour grandir et obtenir ailleurs ….

La sororité compte ses sous et s’en tire plutôt bien. Les joueuses « se fichent » des classements comme des titres – même si c’est un peu moins-. Elles ont compris que le salaire tombe avec ou sans récompense. Leur attention est plutôt d’avoir une place en club.

Les joueuses et l’environnement sont bien loin des classements. Elles ont pris le même train que les hommes. Celui de la mensualisation, un salaire qui tombe avec certitude tous les mois, encadré par un contrat protecteur. Elles sont dans l’esprit d’une assurance « revenu » que d’autres sportifs individuels n’ont pas et pour des montants, que d’autres sports collectifs n’ont pas.

Il y a un plafond de verre sur lequel bute la motivation et l’envie de faire le plus que d’autres feront.

Le football est devenu un métier qu’elle pratique avec une forme de mécanisation. Le système veut cela, avec un RDV tous les WE, des compétitions qui se répétent.

La génération passée n’avait rien et a produit un football et une mentalité qui méritaient tout.

La génération d’aujourd’hui a tout en comparaison et n’a pas à justifier d’une mentalité sportive exceptionnelle. Elle remplit un contrat de travail, avec ses joies et ses peines. Ses longs déplacements, sa vie en collectivité, ses règles et ses principes.

Je ne serais pas surpris, que dans les dix années à venir, on ait des joueuses qui arrêtent pour des burn-out féminin. Envie de changer d’air.

Les véritables problèmes que les Bleues devront surpasser sont :

  • on ne croit plus en elles. A l’exception de la communauté LGBT+ qui revendique la propriété sociale du football féminin. Trop de déception dans les médias et auprès du grand public.
  • Les adversaires savent qu’elles sont prenables et friables.
  • Les joueuses de maintenant ont un mental sans aucun doute mais n’ont pas la mentalité. La conservant pour leurs clubs et leurs carrières.
  • Les bonnes joueuses partiront à l’étranger, le championnat va se réduire.
  • Les erreurs sont en train de se payer, il faudra le temps pour les écouler.

Pour autant, les françaises peuvent revenir. Au pire, cela va tomber bas (20e-25e).

Difficile de trouver une génération capable de remonter. Il faudra du temps. Cela dépendra des adversaires.

A mon avis, actuellement, le football féminin français n’a plus de jus à donner mais ce n’est pas grave, tout est encadré par des contrats et le marché étranger ouvre ses portes à de nombreuses internationales.

Je ne sais pas si un jour on verra les Bleues faire la même finale incroyable que celles du Basket face aux USA pour l’Or olympique ?

Il faut le souhaiter.

A l’écriture que je reprends, je cherche le dernier moment d’émotions des Bleues. Pas le dernier match, le dernier moment d’émotion. Pas facile.