Qui aurait pu imaginer que les athlètes s’opposent pour être porte-drapeau de sa nation ? On est loin de la notion de sport à moins que le poids de l’emblème soit si important qu’il puisse être, déjà, l’annonce d’une performance.

Si sur le plan des principes olympiques, on ne trouve pas de raisons ; alors il convient de rechercher dans la psychologie individuelle comme celle liée à la foule, l’importance d’une telle position.

A l’image de l’élu ou l’élue, la lumière se pose sur le ou la sportive, qui entend son nom représenter les sportifs de sa nation. Symbole qui le ou la glorifie et l’identifie.

Beaucoup ont choisi le sport pour cela.

Un scénario psychologique très loin des « Chariots de feu » qui ont enflammé beaucoup de jeunes sportifs. Mais assez proche de ce qui fait l’univers de ce siècle : l’identité individuelle portée aux nues, comme une marque d’entreprise.

A l’annonce de cette dissolution imprévue et du remaniement prévisible, il faut s’interroger sur un futur Ministre des Sports.

On s’aperçoit que les porte-drapeaux français, depuis 1992, ont souvent été Ministre des Sports ou dans une fonction liée au sport.

Cela a commencé avec Jean-François Riboud, porte-drapeau en 1992 à Barcelone et Ministre des sports sous le gouvernement Raffarin (3e) et celui de Villepin (mars 2004 et mai 2007) puis David Douillet, porte-drapeau à Sydney (2000), ministre des sports de septembre 2011 à mai 2012 sous le 3e gouvernement Fillon.

Laura Flessel, porte-drapeau à Londres en 2012, deviendra Ministre des Sports sous le gouvernement d’Edouard Philippe de mai 2017 à Juillet 2020 et dans un autre domaine, Tony Estanguet dirige les Jeux Olympiques de 2024, porte-drapeau de la France aux JO de Rio en 2016.

Faut-il trouver dans les porte-drapeaux du passé, le futur Ministre des Sports d’un gouvernement du Rassemblement National ?

Une question qui déjà, pose la question de l’identité politique. Il faudrait avoir le courage ou le risque de s’identifier avec une politique dite « d’extrême droite » qui est décriée par la plupart des français, … mais acceptée par 40% d’entre eux quand même.

C’est ce que certains sportifs doivent se dire.

Surtout, lorsque les JO s’annoncent quasiment au même moment, dans la foulée !

A quelques jours près. Comme une forme de hold-up qui plait bien à l’esprit sportif dès lors qu’il se conjugue avec le mot « gagne ».

Quand on a vu « la bagarre » pour être élu porte-drapeau aux JO de Paris, on ne sera pas surpris de l’intérêt que représentera la fonction, pour certains sportifs, qui pourraient s’imaginer très facilement comme Ministre, même sous un gouvernement du Rassemblement National. A mon avis, des têtes doivent facilement émerger pour ceux qui les connaissent.

Dans un monde où être publiquement Rassemblement National était impossible ; il sera intéressant de voir qui se présentera.

Liste des porte-drapeaux de l’Equipe de France.

  • 1908 Saint-Louis : Emile Demangel (cyclisme)
  • 1912 Stockholm : Raoul Paoli (Athlétisme)
  • 1920 Anvers : Emile Ecuyer (Athlétisme)
  • 1924 Paris : André Géo (Athlétisme)
  • 1928 Amsterdam : Pierre Lewden (Athlétisme)
  • 1932 Los Angeles : Jules Noêl (Athlétisme)
  • 1936 Berlin : Jules Noël (Athlétisme)
  • 1948 Londres : Jean Séphériades (Aviron)
  • 1952 Helsinki : Ignace Heinrich (Athlétisme)
  • 1956 Melbourne : Jean Debuf (Haltérophilie)
  • 1960 Rome : Christian D’Oriola (Escrime)
  • 1964 Tokyo : Michel Macquet (Athlétisme)
  • 1968 Mexico : Christine Caron |première femme| Natation
  • 1972 Munich : Jean-Claude Magnan (Escrime)
  • 1976 Montréal : Daniel Morelon (cyclisme)
  • 1980 Moscou : pas de porte-drapeau
  • 1984 Los Angeles : Angélo Parisi (Judo)
  • 1988 Séoul : Philippe Riboud (escrime)
  • 1992 Barcelone : Jean-François Lamour (escrime)
  • 1996 Atlanta : Marie José Perec (athlétisme)
  • 2000 Sydney : David Douillet (judo)
  • 2004 Athènes : Jackson Richardson (Handball)
  • 2008 Pékin : Tony Estanguet (Canoé-Kayak)
  • 2012 Londres : Laura Flessel-Colovic (escrime)
  • 2016 Rio : Teddy Riner (judo)
  • 2021 Tokyo : Clarisse Agbegnenou (Judo) et Samir Aït Saïd (gymnastique)