Rien ne ressemble plus à un match de leader dans le football féminin hexagonal quand l’affiche annonce OL-PSG ou PSG-OL.
Il s’agit de la 7e rencontre européenne en 10 ans entre les deux clubs français avec deux victoires parisiennes (2014 et 2021) et une finale perdue en 2017. Le reste pour l’OL.
Vingt deux joueuses sur le terrain. Un peu moins sur les bancs. Des joueuses qui se connaissent du bout des doigts ! Endler a été la gardienne du PSG, Perle Morroni et Alice Sombath ont longtemps porté le maillot du PSG chez les jeunes, Sara Dabritz (vice-capitaine de la Mannschaft) et Lindsey Horan (capitaine des USA) ont découvert le croissant au PSG, Diani et VIcky Becho ont chanté « ici, c’est Paris ! » plus d’une fois. Pour le PSG, seule Sakina Karchaoui a fait une pige dune année sur le Rhône.
L’OL de Jean-Michel Aulas ou l’Olympique Lyonnais féminin
En remontant l’histoire, lors des premiers RDV de 2012 à 2016, il y avait un esprit de challenger face à la réussite lyonnaise. Le PSG prenant la place que Juvisy s’était octroyé ; même si l’état d’esprit n’était pas le même. Du côté de la capitale, il s’agissait de lutter contre la suprématie lyonnaise qui gagnait déjà le championnat (2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012), avait remporté deux fois la coupe d’Europe (2011 et 2012), sans arriver à prendre réellement la Coupe de France (2008 et 2012).
Douze saisons plus tard, personne n’aurait signé ou parié sur un tel palmarès lyonnais en 2024.
Lyon attaqué, vilipendé, aligne quinze championnats de France consécutifs (sauf 2021), huit Coupe d’Europe et dix Coupes de France.
Nul ne sait si c’est Lyon qui gagnait ou si c’était l’Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas qui le réalisait ? Une interrogation qui mérite que la question soit posée.
Aujourd’hui, une autre histoire s’écrit.
Michèle Kang vient de racheter. La propriétaire récente des Washington Spirit ne sait pas encore si elle a fait l’acquisition d’un diamant ? ou d’un futur boulet ! Devant s’expliquer, en se référant à chaque fois à son passé. Elle, qui porte son regard et son temps sur l’avenir.
Michele Kang doit réfléchir. La nouvelle propriétaire espère ne pas subir le sort de John Textor, ayant vu l’OL masculin basculer dans les dernières lignes du championnat de France de L1, pour revenir à flot et espérer remporter une finale de Coupe de France face au PSG de Kylian M’Bappé.
Ou alors, il faudrait être convaincu que l’américaine, soucieuse de la santé des être humains (business model de sa société), aime aller se faire peur sur les grandes roues des parcs d’attraction. A la voir, … difficile de lui prêter le goût de cette sensation « de petite mort ».
Pour la réussite olympienne, il va falloir que le pool de décideurs qu’elle a mis en place réussisse une sorte d’alchimie puisqu’elle a décidé de donner la direction mais de laisser les décisions à Vincent Ponsot, ancien DG de l’OL et nouveau de l’OL féminin, comme à Sonia Bompastor (43 ans) sur le terrain depuis 2021 (81v, 9n, 8d), que la presse envoie à Chelsea, remplacer Emma Hayes, future sélectionneuse des USA pour un salaire annuel d’1 million de dollars.
Si c’est vrai, le bateau décisionnel tangue. Un homme à la barre dans un univers « très femme », c’est risqué.
Le PSG tient bien la mer
Du coté du PSG, le bateau a tangué en début de saison (défaites en championnats et en coupe d’Europe) avec le départ précipité du père Gérard Prêcheur, pour donner le manche au fils, Jocelyn (41 ans), tout heureux d’apprendre qu’il a été sélectionné pour le futur diamant du BEPF (formation 2024-2025), source de salaire à 20.000 € mensuel de moyenne quand un poste est pris.
Aujourd’hui, le bilan parisien est positif si on se réfère aux défaites. Aucune depuis 24 rencontres (TCC toutes compétitions confondues). La dernière étant face à l’Ajax. Il l’est moins si on inclut les matches nuls (4 en championnat) quand l’Olympique Lyonnais n’en affiche qu’un nul (face au PSG), sans défaite.
L’idée est de jouer le détail. Des deux côtés. La force actuelle de l’OL vient de Lindsey Horan, la capitaine américaine, ex-joueuse du PSG à ses débuts (2012-2016). La force du PSG est le retour de Marie-Antoinette Katoto, celle qui avait marqué le but de la victoire en Coupe de France face à l’OL, en 2018.
Il faudra une MVP (Most Value Player) !
Chez les hommes, les derniers matches de Coupe d’Europe nous ont montré que c’était le collectif qui avait fait briller l’équipe. Le niveau des hommes est bien plus homogène que celui féminin.
Pour les filles, il faut un ou deux talents pour faire la différence. La notion de MVP a bien plus d’importance.
Qui sera la MVP de cette double soirée européenne ? A l’aller, samedi 20 au soir sur DAZN (19h) devant un peu plus de 30.000 spectateurs au Groupama Stadium ; et pour le retour au Parc des princes, dimanche 28 à 16 heures.
Au PSG, il y a une candidate, Tabitha Chawinga ! Meilleure buteuse du championnat avec 18 buts devant Ada Hegerberg (12 buts). La malawite, sans équipe nationale pour briller, n’a pas raté l’occasion de se faire remarquer pour sa première saison dans l’hexagone (Wuhan Jianghan University prêtée à l’Inter de Milan, puis prêtée au PSG pour une saison).
Elle a faim, elle ne ratera pas la scène européenne, c’est certain.
Elle veut s’asseoir à la table familiale, même en poussant les une ou les autres.
William Commegrain Lesfeminines.fr
L’autre demi-finale opposera Barcelone à Chelsea (Samedi 20, 13h30)