Rummenigge n’a pas le talent d’un Uli Hoeness
Tout le monde a vu les faits, incompréhensibles même s’ils sont humains car présentés comme tels par Karl Heinz Rummenigge. Dans un moment d’émotions, on peut avoir ce genre d’attitude dit l’ex-buteur allemand, tant redouté par la France et aux ambitions de direction assumées comme dirigeant du Bayern de Munich pendant très longtemps, pour aujourd’hui, avoir abandonné son poste à Oliver Kahn, en Juin 2021.
Déjà, une surprise.
L’ex-buteur allemand défend un espagnol qui s’accroche à l’impossible. Il n’a pas le talent d’un Uli Hoeness (ex-Président du Bayern), reconnaissant ses implications fiscales, acceptant ses années de prison, pour revenir « clair » en disant : j’ai accepté le prix à payer.
Le monde entier a vu qu’Hermoso a été contrainte à subir le baiser.
Luis Rubiales embrasse à pleine bouche une joueuse star de la sélection espagnole, Jennifer Hermoso, championne du monde au moment de la remise des médailles et de la Coupe du monde 2023.
La fille sur le moment en rigole sur twitter, pris par l’énergie positive du moment puis se ravise en se rendant compte de l’impact d’un tel geste, le condamne et demande des sanctions que le droit lui accorde. L’ensemble des médias internationaux comme des joueuses demandent, à travers, la FIF PRO, le syndicat international, des sanctions. Les politiques espagnols emboitent le pas.
La Fédération espagnole (RFEF) organise une assemblée générale d’urgence, le 25 Août 2023 et l’ensemble de la planète football attend la démission qui s’impose. L’homme ne peut pas rester Président d’une fédération en embrassant une joueuse qui ne le demande pas, alors qu’il n’y a pas de raisons « amicales » à cela entre eux.
Une décision franquiste : où va la démocratie espagnole quand le droit n’est pas respecté ?
Aujourd’hui, le Président sort de cette assemblée générale sous les applaudissements, en disant : « je ne démissionnerais pas ! »
Cela veut dire, que pour lui, moralement déjà, il n’y a pas de reproches à formuler !!! Et secundo, il se considère si important pour s’octroyer un siège en tant que propriétaire.
On est dans un événement mondial, dans un sport, le football, qui réunit un milliard de téléspectateurs au moment de ses mondiaux, d’un Président qui s’octroi un acte non-sollicité par la joueuse et visiblement pas partagé, par une quelconque amitié qui aurait pu le susciter.
Il y a rien que le désir de l’un vers un autre, en état de subordination. Une pulsion non partagée.
Comment peut-on laisser un tel homme à la tête d’une fédération ? Alors que sa place n’est due qu’à des votes, sans titre de propriété lui garantissant le siège comme un actionnaire principal.
Le gars dit au monde : j’ai le droit d’avoir fait cela -alors que le droit lui dit non- et ma fédération doit supporter mon acte comme le monde entier l’a vu.
On disait que Castro avait ce genre de réaction à la tête d’un Cuba dominé. On disait que les Présidents chinois avaient ce type de réactions, notamment avec l’affaire de la joueuse de tennis Peng Shuai. On le dit de Poutine. On le voit avec Trump. Mais l’ex-Président américain doit ferrailler fort avec le droit américain, actuellement condamné et en liberté contre caution.
Sauf que l’Espagne est en Europe. Et l’Europe a des valeurs sociales fortes.
L’Espagne est-elle une démocratie ou ce pays européen, signataire de la Charte européenne de Maastricht obligeant à des règles démocratiques, sociales autant qu’économiques, se trouve sous l’ancien régime dictatorial Franquiste, avec les bavures que l’Histoire connaît : soyez avec moi ou attention à vous !
C’est une vraie question. Espagne, réveille-toi et si tu ne te réveilles pas, Europe réagit.
Le football pète un câble
Qui va laisser ses filles aller dans un sport où le pouvoir s’octroie des libertés si fortes qu’elles transgressent le droit et se valident, de peur, par les autres ? Où va aller le football féminin ?
Sur le plan de la FIFA, c’est autant une question quand on se souvient de l’expulsion émotive du gardien argentin, Emiliano Martinez, avec son gant d’Or lors de la cérémonie FIFA 2022, l’exhibant au yeux du monde comme un sexe en érection.
Sérieusement, le football, au plus haut niveau, pète un câble ! A quand une « partouze » dans un stade justifié par la pulsion de l’émotion ?
Le baiser de Luis Rubiales est un baiser de la Mort pour le football féminin
La question est où va le football ? et la FIFA se doit de prendre en charge la question ?
Si on accepte cela des principaux acteurs alors comment condamner le quidam qui dans un stade, commet le pire des dégâts et, devant la barre du Tribunal, explique avoir réagi sur le compte de l’émotion. Pardonnez-moi mais sortant avec une interdiction et une sanction.
Comment comprendre la sanction de l’un et l’impunité de l’autre, donné par le pouvoir.
La FIFA doit réagir à cette question car l’événement s’est passé au cours de son organisation. C’est son image qui est touchée.
C’est un impératif dont elle se ferait l’honneur, afin de ne pas laisser la responsabilité à Jennifer Hermoso d’une plainte pénale, mais en la soulageant d’une action qu’elle doit prendre.
Car qui est concernée par cette question, deux fois à une année près : le football et la FIFA.
Jennifer Hermoso a fait une superbe coupe du Monde
Voilà factuellement une joueuse, Jennifer Hermoso, victime, qui prend mentalement une charge médiatique énorme alors qu’elle a juste fait un super travail pour lequel elle a rêvé et qui s’est matérialisé : gagner sa coupe du monde.
Cela se transforme en cauchemar.
Elle a fait une superbe Coupe du Monde 2023. Comme celle de 2019 où les espagnoles avaient failli éliminer en 1/8e les américaines. Elle plante un super but.
Je l’ai vu jouer sous le maillot du PSG. Elle sortait, mécontente, quand Patrice Lair la rappelait vers la 60′. Il y avait du sang de torero dans son jeu. Elle esquivait la passe, surprenait l’adversaire, jouait de l’espace, les yeux pointés vers les trente mètres de sa future passe.
C’était une torero comme l’américaine Tobin Heath était une Pirate du dribble.
Ce sont des filles uniques.
Lesbiennes. C’est peut-être ce pourquoi il s’est permis cela. L’aurait-il fait si Jennifer Hermoso avait été mariée à un homme ? Pas évident. Certainement, non.
Puisque l’Espagne ne fait rien. La FIFA doit prendre des mesures contre cette situation. C’est une obligation espérons juridique et surtout morale, même si on apprend qu’ils ont eu une relation éventuelle.
Sinon de la Coupe du Monde féminine, il ne restera que cela : le baiser de Luis Rubiales aura tout d’un baiser de la Mort fait par un Naja noir.
William Commegrain Lesfeminines.fr