On s’inquiète des résultats des français et françaises, à juste titre puisqu’aucune médaille ne reviendra visiblement à Paris avec l’abandon de Kevin Maier, mais en même temps, il faut savoir dessiner le nouveau cadre de l’athlétisme mondial avec une densité impressionnante et une évolution technologique qui ouvrent grande les bras de performances à des athlètes « challengers ».

Prenons le saut en longueur féminin avec une réussite des meilleures en qualifications mais aussi des surprises étonnantes avec le gain roumain d’une médaille de bronze.

36 participantes à la longueur

La longueur féminin qui n’est pas l’épreuve reine féminine est un exemple flagrant de la densité de l’athlétisme de haut niveau avec trente-six participantes aux qualifications pour un atterrissage automatique en finale à 6.80.

Vingt-quatre nations différentes, cela fait du monde, des moyens et des systèmes différents pour aider les athlètes à performer; Qu’il yt-il de commun entre les USA (argent), l’Or serbe et le bronze roumain ? Seulement des centimètres.

Les qualifications sont déjà une finale.

On voit la différence avec un meeting qui attaque directement par une finale d’athlètes sélectionnées et invitées.

Deux réalités s’imposent en 2023, en vue de 2024 à Paris. Des qualifications assez élevées qui ne qualifieront que trois candidates directement, et la qualification est devenue une finale, avec ses aléas et ses performances dont personne n’est certain de pouvoir les faire comme de les renouveler aux moment des finales.

L’américaine Tara Davis-Woodhall, la burendienne Marthe Kaola pour le groupe A et Irana Vuleta pour le groupe B, future championne du monde sont qualifiées directement. Il en manque un peu dans une épreuve qui demande douze participantes.

Les neuf autres seront cherchées au regard des neuf meilleures performances suivantes. La dernière, l’espagnole Fatima Diame, rentrera en finale avec 6.61.

La dernière de la compétition sera d’ailleurs une suédoise, 22 ans, Tilde Johansson, avec 5.99 alors que son record personnel est de 6.73 (2019) ce qui montre bien la difficulté des européens dans ce concert mondial. Dans la continuité du blanc français, la française Hilary KPATCHA, 25 ans (6.86, record personnel) a abandonné en qualification, déchirure aux ischio-jambiers .

« Je me sentais bien à l’échauffement, et au deuxième saut, j’ai senti que ça s’était recontracté. Je me suis dit qu’il fallait quand même que je tente, mais plus je courais, plus ça se crispait, si j’en avais mis un peu trop ça aurait pété. En fait, les examens ont montré que j’avais une grosse déchirure et que le tendon à l’insertion des ischio-jambiers était touché. Le seul truc rassurant, c’est que j’arrivais à sprinter. C’est à l’impulsion que ça fait mal. » (source l’Equipe).

Les finales tanguantes entre performances et contre-performances

Le titre se jouera à 7,14 par la serbe Ivana Vuleta, mais la seconde place américaine à 6.91, est seulement 11 cms du minima des qualifications.

Les finales sont une autre histoire en 2023. Si la championne du monde serve, gagnante de son groupe B terminera bien championne du monde, en améliorant sa performance de la qualification (de 6.82 à 7.14) ; la douzième et dernière de la finale, Oro Melo, brésilienne fera un 6.12 en finale alors que son saut en qualification avait été de 6.73 ! Sa meilleure performance individuelle. Une belle différence, inexplicable, tellement elle est impressionnante.

L’athlétisme nous montre la vérité de cette phrase.

« Beaucoup de travail pour être présent le Jour J en sachant qu’il n’y en aura pas d’autres. »

Une grosse différence avec les sports collectifs qui proposent des séries de matches continus avec la possibilité, pour certaines, de « passer au travers » compensé par les exploit d’autres.

C’est pour cela qu’il faut beaucoup de mesures dans les critiques.

Faute de vérités. La défaite d’un jour pourra nous faire constater la victoire de Demain.

William Commegrain Lesfeminines.fr

  • Saut en longueur féminin : Ivana Vuleta, Serbie, 7.14 ; Tara Davis-Woodhall, USA, 6.91 ; Alina Rotaru-Kottmann, Roumanie, 6.88 améliorant son saut des qualifications (6.69). La française Hilary KPATCHA a abandonné, touchée aux ischio-jambiers de la jambe gauche

QUALIFICATION | Long Jump | Results | Budapest 23 | World Athletics Championship