Orléans, samedi 13 mai, 16 heures en direct sur France 2 et BeIn sport. Une finale, un peu plus que pour un titre. Du côté Lyonnais, un cadeau à faire à Jean-Michel Aulas et pour le Paris Saint Germain, la confirmation d’un coup d’Etat avec le championnat en vue ?
La finale de la Coupe de France opposera pour la sixième fois (2023, 2020, 2018, 2017, 2014, 2008), l’Olympique Lyonnais au Paris Saint Germain féminin. La nouveauté de cette vingt-deuxième édition vient du fait que le titre est dans les mains des parisiennes (2022) pour la troisième fois de son histoire (2010, 2018, 2022) quand l’Olympique Lyonnais cherchera à gagner sa dixième édition.
Elles se connaissent sur le bout des ongles et plus même pour avoir partagé les mêmes vestiaires avec du côté de l’Olympique Lyonnais, Christiane Endler la gardienne, Perle Morroni, Alice Sombath, Sarah Däbritz, Vicky Becho, Signe Bruun, porteuses dans le passé des couleurs parisiennes.
Partager un vestiaire, c’est connaître intimement ce que pense une joueuse, comment elle réagit dans l’adversité. C’est un ensemble d’informations essentielles qu’un data analyste n’a pas. On touche à l’informel, souvent le détonateur de la réussite notamment quand les équipes se valent et qu’au bout, se trouve un titre à prendre ou à laisser à l’adversaire.
Exactement la situation de cette finale.
Du coté du Paris Saint Germain, à part Sarah Bouhaddi (gardienne) et Sakina Karchaoui (2020-2021), peu se sont installées dans les vestiaires lyonnais. Elles ne sont même que trois en rajoutant Kheira Hamraoui (2016-2018), juste avant son explosion à Barcelone (2018-2021).
C’est peu mais avec les treize saisons de la gardienne parisienne, son goût pour les matchs victorieux (8 coupes de France, 1 trophée des championnes, 8 Coupes d’Europe), notamment quand ils se terminent aux tirs au but (2020 et 2017 pour la Coupe de France ; 2016 et 2017 pour la Coupe d’Europe), cela compense ! D’autant que Gérard Prêcheur, le coach des parisiennes a été à l’œuvre sur le banc lyonnais de 2014 à 2017 avec huit titres sur neuf à prendre.
Après avoir présenté l’équilibre des connaissances intimes qui font la réussite d’un sportif entre ces deux adversaires, penchons nous sur l’aspect mental de la rencontre.
Au début de la décennie 2010, rencontrer l’Olympique Lyonnais était comme aller sur l’Everest. On espérait réussir et souvent on revenait au camp de base ; la météo du jeu lyonnais ayant rendu l’ascension impossible. Un scénario qui mettait les troupes de Jean-Michel Aulas comme favori -voire plus- ; le tout faisant une vérité de cela jusqu’en 2017 avec le tryptique gagné par l’OL sur le PSG.
Titre 2017, finale 2017 Coupe de France gagnée comme la finale 2017 de la Coupe d ‘Europe, les deux gagnées aux tirs au but par l’OL, après la fameuse série de cinq qui laisse tant d’espoirs à l’adversaire et nous fera rappeler, les larmes de Grace Geyoro : « on n’y arrivera jamais « .
Depuis, l’état d’esprit est différent. 2018 pour le PSG et la Coupe de France gagnée sous la pluie battante de Strasbourg est passée par là ! puis les oppositions en championnat de plus en plus serrées, finalisées par le gain du titre en 2021 et les éliminations en 1/4 de finale de la Coupe d’Europe (2021) où le PSG fait sa remontada et « tue la mère », gagnant au Groupama Stadium (1-2) après avoir été pris au Parc des Princes (0-1). sur un but de Wendie Renard.
L’opposition a sa part d’inconnue(s) comme de réalisable.
Aujourd’hui, pour le titre 2023, le Paris Saint Germain est allée gagner au Groupama Stadium (0-1) en décembre 2022 sur un but de Kadidiatou Diani (87′) et espère renverser l’Olympique Lyonnais en championnat, le 21 mai prochain pour ainsi s’octroyer le titre 2023. Bien que trois points les séparent en faveur de l’OL, pas une fille du staff parisien pour ne pas penser au gain. Effectivement, c’est un objectif SMART réalisable.
Il est donc du domaine du possible pour le PSG de prendre les deux titres en jeu sur le plan national.
Ce serait même la réussite, voire la seule réussite de Gérard Prêcheur dont la qualité première est celle de la tactique, quelque soit le score à envisager. chacune a, ou a eu ses blessées. Sans en donner une raison. Aujourd’hui, dans les grands clubs européens, l’infirmerie faite partie du staff. Plus d’efforts demandés aux joueuses, plus de matches, plus d’argent, plus d’enjeux et pas assez de joueuses au très haut niveau pour souffler. Ca casse du genou et d’ailleurs ! La contrepartie d’un salaire à cinq chiffres sans économie significative de chiffre d’affaire en face.
Dans l’aventure, dans le jeu, dans les blessées, dans les affaires médiatiques, dans l’ensemble, les deux équipes se valent; Le pari ou l’espoir a ses raisons.
Du côté de l’Olympique Lyonnais, on revient dans la course après des passages difficiles en contenu sur le plan européen, sans trop convaincre au niveau de sa force passée pour le côté national. Sonia Bompastor a réussi l’exploit de prendre l’Europe en 2022, de la perdre en 2023 ; il lui faut des titres dans un environnement qui change avec « l’arrivée-départ-arrivée » de John Textor et des inconnues qui vont avec.
Voilà pour les coachs. Pour les joueuses, certaines sont sur un banc sans l’être tout en pouvant l’être pour les vingt-trois Bleues qu’Hervé Renard doit choisir.
Si on met de côté Amandine Henry, blessée ; Perle Morroni a une carte à jouer pour n’avoir jamais été invitée à la nouvelle table des Bleues ; Amel Majri doit confirmer après sa maternité ; Eugénie Le Sommer doit valider un premier choix qui lui a été favorable et Alice Sombath comme Vicky Becho ne doivent pas rater le premier regard que le sélectionneur portera sur elles, en vue de 2023 peut-être mais surtout de 2024.
Pour le PSG, Sarah Bouhaddi ne peut pas, ne pas vouloir flamber pour jouer sa dernière carte au Mondial 2023 ou pour les JO, Kheira Hamraoui doit aussi l’avoir dans la tête, Elisa de Almeida, Sakina Karchoui comme Grace Geyoro doivent affirmer les choix qui leur sont favorables pour sécuriser le nouveau coach et Oriane Jean-François comme Sandy Baltimore doivent valider l’opinion positive du sélectionneur à leurs intentions.
Vous l’avez compris, il y a un titre équitable mais pas que.
Du côté lyonnais, le plus est évident. Les joueuses veulent offrir le titre à Jean-Michel Aulas, parti ? partant ? Revenant ? de l’Olympique Lyonnais.
William Commegrain Lesfeminines.fr