Parti la veille, démis « ad nutum » avant la fin de semaine, Jean-Michel Aulas revient tout aussi fort, sur la scène du football. Demandé par le milieu, acclamé par certains. Aulas, le King Size du football français.
Lundi 8 mai au matin, la France et plus précisément la Région Rhône-Alpes se réveillent, les yeux ou les oreilles abasourdis, un peu à l’image de ce qu’avait annoncé les radios lors du décès du Président de la République, Georges Pompidou, un 2 avril 1974, en pleine vacances de Pâques.
Sortie ad-nutum de Jean-Michel Aulas
Les titres étaient quasiment irréels. « Jean-Michel Aulas n’est plus le Président de l’Olympique Lyonnais ! ». Une sortie immédiate, « ad nutum » qualifiée de révocation.
On venait juste de quitter la veille, le 7 mai une performance incroyable de l’Olympique Lyonnais, dominé à domicile par Montpellier (1-4) après avoir mené (1-0), pour finir par remporter la victoire (5-4) sur un quadruplé de Lacazette, à la 90’+6.
Un revirement impensable dont seule l’absence de Jean-Michel Aulas sur les gros plans de la tribune VIP du Groupama Stadium pouvait interpeller.
Le nouveau propriétaire Textor, à la discussion avec Vincent Ponsot, directeur du football, siégeait à côté d’un place ostensiblement vide, dont l’Histoire du lendemain, nous fera trouver un parallèle avec « la chaise vide du Général de Gaulle » dans sa période « contre » la future Union Européenne.
Une série qui bouscule l’histoire du football français
Après la sortie imposée de Noël Le Graët, plus de trente ans dans le milieu du football ; l’éviction de Corinne Diacre même si elle a une moindre dimension bien que sept années à la tête d’une sélection soit assez significatives ; voilà que le second dinosaure du football français, sortait par la petite porte, sans qu’aucun message ne soit communiqué, dans un monde où les réseaux sociaux, cherchent et trouvent, les informations les plus confidentielles … qu’on se prête allégrement à lui donner !
Le monde du football était surpris comme estomaqué par la manière. Pourtant, dans la continuité de la surprise du contenu de l’accord initial : les spécialistes n’ayant pas compris cette alternance entre « actionnaire majoritaire à un moment » à 800 millions d’euros d’investissement, ne prenant la direction effective de son capital qu’après une période probatoire de trois saisons !
Trois saisons en football, c’est autant de risques de déposer le bilan ou sportivement de descendre à l’étage inférieur. Un risque impensable pour un investisseur à 800 millions d’euros d’apport et une expérience réussie dans le monde du football avec de Botafogo (Brésil) et RWD Molenbeek (D2 Belge à la course pour la montée).
A hauteur des sommes évoquées, cela semblait inévitable. C’est d’ailleurs ce que défendait Eric Blanc, chroniqueur sur L’Equipe 21, bien seul, mais assez têtu pour en avoir la certitude.
Des pépétes, des patates à profusion
C’était tout autant surprenant bien que Jean-Michel Aulas et ses conseils l’avaient prévu puisque l’histoire du départ nous montre un accord qui donnerait indemnité à la holding de l’ex-propriétaire de la CEGID, Holnest en cas de rupture de la collaboration pour dix millions d’euros HT, un rachat d’actions complémentaire pour 14.679.620 euros, un prorata temporis de rémunération et pour finir, avantages spécifiques, titre honorifique de Président d’Honneur, siège au Conseil d’Administration et maintien de parts au capital.
Le tout à valider par l’Assemblée générale, dans le cadre de l’obligation d’information qui s’impose à toute entreprise cotée à la Bourse de Paris.
Voilà pour l’aspect financier mais c’est peu au regard des réactions de tous les anciens lyonnais et lyonnaises passées par l’OL, saluant l’ex-président, entre compliments, remerciements, voire des tweets qui avaient un peu du goût de condoléances !
Un ensemble de réactions si vif et si proche de l’annonce qu’on pouvait se demander si elles n’avaient pas été sollicitées pour créer un contre-pouvoir aux Conseils qui, d’après les informations publiées, auraient mesuré l’impopularité des décisions actuelles de Jean-Michel Aulas comme source de problèmes alors qu’un des objectifs de Textor, était de se créer une foule de fans, collée aux couleurs lyonnaises.
Un fait qu’il était bien obligé de constater : même Laurent Blanc le disait en conférence de presse. Nous perdons notre public. Une situation qui pour autant, peut de l’extérieur, ne pas sembler suffisante pour justifier d’un arrêt immédiat à quatre ou trois journées de la fin de saison, alors que le club lyonnais court après une qualification européenne. A supposer que nous apprenions, plus tard ou jamais, que la décision ait eu d’autres raisons.
Une vidéo d’Amazon Primevideo, invitant John Textor à répondre à quelques questions, en avant-match de l’OL-OM nous montrait que l’américain est assez rapide dans ses constats et qu’à l’américaine, un constat est fait pour prendre des décisions immédiates.
Le revirement du football, « touche pas à mon pote ! »
C’est peut-être ce qui a coûté ce départ à l’Ol et c’est -certainement- tout étant, l’ensemble des réactions du monde du football qui a obligé John Textor à faire une seconde conférence de presse pour expliquer que Jean-Michel Aulas ne quittait pas l’OL, justifier de sa position actuelle et affirmer le besoin que son groupe avait de l’avoir dans son CA.
Amenant à terminer ses propos en précisant qu’il y avait bien plus de chances que les lyonnais verraient beaucoup plus l’ex-Président que lui, actuellement Président et Directeur Général, dans l’attente du recrutement d’un nouveau collaborateur.
Un revirement incroyable qui a montré que les investisseurs donnent autant d’importance à la réussite sportive qu’à celle affective des fans, devenus ou étant appelés à devenir des clients pour en créer de nouveaux et encore de nouveaux, à l’exemple du Paris Saint Germain qui a ouvert une autoroute.
Parti la veille, revenu sur une sorte de tapis volant le lendemain, Jean-Michel Aulas est le king size du football français.
William Commegrain Lesfeminines.fr
PS : pour parler du football féminin, à l’évidence, sa marque restera tout aussi vive à Lyon comme dans la FFF. Tout simplement, car le milieu le demande.