D’un marché mature, la génération Y (1980-2000) a commencé à le transformer, par goût d’un service individualisé de sport. Les urbains ont donné un essor autour de nouvelles pratiques (Padel au lieu du tennis, Foot à cinq au lien d’un onze traditionnel), axées sur la santé, l’expression corporelle, le ludique et la convivialité.

Cette autoroute nouvellement crée a laissé une voie aux séniors qui la prennent avec plaisir et bonheur, pour mieux vivre l’âge qui s’efface.

Les associations en manque de flexibilité et tributaire du partage des installations sportives, maitrisées par les collectivités territoriales à hauteur de 12 milliards d’euros, cherchent leurs voies, entre éducation sociétale et pratique sportive organisée par des fédérations.

Une contrainte qui a été l’opportunité du marché privé. Sur le plan des acteurs, concentration pour l’amont et atomisation pour l’aval avec l’explosion des professeurs de sport. La voiture a crée des garagistes dans chaque village. Le sport a crée des professeurs spécialisés autoentrepreneurs, à chaque coin de ville.

Le sport spectacle, support économique du marché avec 77 milliards d’euros, a étoffé le marché dans lesquelles se trouvent les conseils pour le BtoB et les médias pour le BtoC.

Enfin, pour l’avenir, la génération Z qui arrive, obligera l’ensemble des acteurs, à la digitalisation totale du modèle.

Un marché en croissance

Selon la source de la banque BPCE, spécialisée dans les investissements des collectivités territoriales, le sport en France a connu un marché en croissance de +7% sur la période 2012-2017.

Parti de 54% de français pratiquant une activité sportive : la barre est montée à 61%. Après la période du Covid, les associations qui ne sont qu’une partie des acteurs, avaient connu une baisse de 21% en 2020 sur cette période, on doit être revenu à ce seuil de pratiques.

La valeur du secteur est de 2% du PIB français.

Potentiellement, le privé marchand basé sur le sport spectacle est de 77 milliards d’Euros pour 333.000 emplois directs quand l’autre environnement, dénommé Associations se mesure en unités (360.000 soit 24% du système associatif français) pour 40.000 emplois.

Un ensemble qui forme une disparité entre la capacité à créer de la valeur économique quand d’autres ont choisi la politique du risque avec un manque de fonds propres conséquents.

Source Banque BPCE – spécialiste de l’investissement territorial

Les sources de la croissance

Une évolution portée par différentes caractéristiques structurelles laissant à penser à une tendance constante « le marché n’est pas encore à maturité ». Le sport performance s’est ouvert au sport « Santé », « détente » et « convivialité ».

Cette évolution a été générée par de nouveaux besoins sportifs issues de nouvelles cibles : les femmes et les séniors.

Ces nouvelles cibles ont donné jour à de nouvelles pratiques contribuant à la vitalité de ce secteur quand la démarche traditionnelle reste souvent immobile.

Le privé a l’avantage de la flexibilité

Ces deux cibles ont exprimé une demande différente de celle organisée en associations, promoteur d’une éducation sociale à travers la délégation de service public par l’Etat aux fédérations sportives.

Elles souhaitent une individualisation de leur pratique, dans une démarche de « sport à la demande » auquel les associations ont du mal à répondre du fait qu’elles sont dépendantes d’installations sportives, propriétés des communes, qu’elles doivent partager avec d’autres pratiques, à des heures précises.

Ce manque de flexibilité a ouvert la porte à un marché privé qui s’est étoffé.

Ce marché s’est concentré au niveau de l’industrie manufacturière, de la distribution comme des salles de sport. Le ticket d’entrée est donc élevé. A l’inverse, il est atomisé au niveau des enseignants avec une excroissance incroyable des micro-entreprises (auto-entrepreneurs), chacun ayant sa petite clientèle et entreprise.

Le privé dans les métropoles

Le marché privé (112.000 unités comptabilisées), contraint aux bénéfices, s’est installé dans les métropoles urbaines quand l’associatif chiffré par la BPCE à 360.000 associations sportives (24% du monde associatif français), à but sociétal, reste leader dans la ruralité française.

Les régions n’ont pas le même profil

Le Sud-Ouest comme la région Alpine, bénéficiant des avantages géographiques et d’une politique sportive ancestrale, sont cataloguées comme les deux « champions » français.

Les métropoles sont dites « autonomes » ayant l’avantage du nombre. « L’associatif » forme l’essentiel du panorama français quand certaines régions dont dites « distanciés » comme la Basse Normandie, la Lorraine et le centre de la France.

Source BPCE

Un flux de l’offre de production à quatre mains.

Une construction du marché de l’offre en quatre parties :

  • la partie amont avec la production des installations (12.5 milliards provenant des collectivités territoriales) et leur gestion.
  • Une seconde partie et une troisième faisant partie coeur de marché avec les associations et salles d’un côté puis les entreprises de spectacles sportifs de l’autre (clubs professionnels)
  • pour se terminer par une partie aval faite des Conseils et communiquants dans le BtoB auquel on doit joindre le BtoC avec les médias.

Les innovations

Dans cet environnement, on trouve des clusters ou incubateurs. Une tendance nouvelle puisqu’à compter de 2015, 17 nouveaux centres spécialisés se sont créées afin d’avoir une dynamique spécifique. C’est le cas pour SportTech, dans l’Equitation, le nautisme.

Dans ce cadre innovant, les besoins en digitalisation sont encore très importants. 50% des associations ont une offre en la matière et la période du Covid a formulé des besoins d’enseignements à distance, d’objets connectés qui devraient développer le marché.

William Commegrain Lesfeminines.fr