Le résultat surprenant du Stade de Reims (5-2) face à Bordeaux confirme l’homogénéité du championnat de D1FArkema ou la réalité d’une faute professionnelle.
La faute professionnelle de Bordeaux à Reims.
Il suffit de revoir les photographies des matches européens de Bordeaux pour se rappeler ce que sont capables de faire les joueuses bordelaises, et ce qu’elles ont réussi à faire en début de saison.
Rien ne pouvait laissait envisager un tel résultat.
Si on retire la défaite (1-4) face à l’OL lors de dernière journée en lui conférant le qualificatif « d’attendu et normal », le bilan bordelais avant la rencontre est de deux victoires, 1 défaite, 1 nul et un très bon contenu en poule de qualification européenne contre le Vfl Wolfsburg.
Le Stade de Reims, plus loin, pointe entre la 9e et 10e place. Une première victoire contre Issy après trois défaites et un nul.
Les deux clubs sont proches en D1F Arkema car dans la même poule mais loin dans beaucoup de domaines. Les joueuses internationales, l’expérience et le vécu, les sélections en Bleues que ce soit avec les jeunes ou en A ou B du côté de Bordeaux ; le début d’une histoire pour Reims. Les coaches au parcours totalement différent. L’un avec le BEPF, l’une avec le DEF. Reims avec son budget, Bordeaux avec un bien autre budget.
C’est une fessée d’autant plus sévère qu’elle ne devait pas en être une. Rien ne pouvait laisser présager ce retournement de situations d’autant que Bordeaux ouvre la marque dès la 6′ par Katja Snoejs (0-1).
Bordeaux en prendra cinq dans la foulée. Rachel Corboz (16′, 1-1) et Kessya Bussy (21′, 2-1) renversent la situation en l’espace de cinq minutes ! Là, c’est déjà surprenant mais cela reste du sport. Assez normal quand deux adversaires s’opposent.
Ce qui laisse les observateurs ébahis. C’est la seconde mi-temps. Bordeaux s’écroule tout simplement car Reims y croit après le retour aux vestiaires.
Dumornay (46′, 3-1) fait craquer le mur de confiance des internationales adverses. Chavas la gardienne, Vanessa Gilles, Eve Perisset, Ella Palis, Charlotte Bilbault, Claire Lavogez s’effritent, se laminent. On est proche du lourd mais pas encore.
On l’atteindra sur la durée sans que Bordeaux n’arrive à revenir de cette situation. Reims se construit une autoroute de buts. La jeune Haïtienne remettra le couvert (53′, 4-1). Un plat que la jeune Kessya Bussy (73′, 5-1), inconnue la saison dernière, terminera. Claire Lavogez récupérera au passage une miette (80′, 5-2), sans que cela ne facilite la digestion.
Bordeaux européen. Capable de faire des matches authentiques fait quasiment une faute professionnelle.
Patrice Lair contacté, confirmera à l’Equipe, qu’il a posé à son groupe, la question de sa confiance envers lui. La réponse reste affirmative. A ma question, il répondra qu’il a un RDV avec ses dirigeants mais que sa démission n’est pas à l’ordre du jour.
Comment les joueuses de Bordeaux peuvent accepter que leur travail soit ainsi dévalorisé et sans contenu ?
Bousculées par une équipe de Reims qui a su prendre la chance qu’elle pressentait. Il peut y avoir adversité et c’est tout le mérite des rémoises.
Il ne peut pas y avoir un tel résultat quand on est professionnelle, payée pour un métier et un contenu. On peut être bousculé, perdre mais s’écrouler. C’est autre chose.
La différence entre être amateur et professionnelle se justifie dans cette rigueur. Il y a un niveau qu’on ne peut pas atteindre. Personne ne confierait sa vie à un médecin, un travail à un plombier, un menuisier qui aurait de tels résultats.
Le football est un jeu où les gens donnent aux joueuses leurs rêves et leurs espoirs. C’est ainsi, et c’est parce que c’est ainsi que les salaires actuels des joueuses sont bien supérieurs à la réalité économique de leur spectacle. Voire à d’autres sports collectifs féminins moins bien lotis.
Les joueuses de Bordeaux, sur le podium de la rémunération française, sont dans ce cas là.
Avec ce match, à mon sens, on a un des soucis du football féminin. Les joueuses parlent professionnelles mais elles n’ont pas encore cette réalité en elle. De là, se trouve la plus grande différence avec les hommes.
Les autres résultats
Le Paris Fc n’est pas loin de la vitesse pris par l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain. Six victoires chacune. Avec un (4-0) face à Soyaux, les parisiennes sont à seulement trois points du second, PSG. Avec un trou significatif, six points, face au quatrième, Dijon.
Le Paris SG gagne (2-0) contre Saint-Etienne, moins rapidement que ne le fait l’Olympique Lyonnais (5-0). Le jeu parisien est plus masculin quand celui de l’OL a le sens de la verticalité, source du football féminin.
Dijon prend le meilleur (0-1) à Fleury sur une tête de Solène Barbance. Guingamp et Issy (1-1) se quittent sans qualité et sans certitude. Les bretonnes ratant un pénalty à la 91′.
Il y avait déjà le signe d’une homogénéité. Il reste à savoir si la belle victoire de Reims en est le symptôme et l’indicateur où si l’analyse doit être interne aux bordelaises.
William Commegrain Lesféminines.fr
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