La semaine FIFA de mars, pour le football féminin, ce n’est pas rien. Les compétitions internationales se jouant entre Juin et Août, elle est le lieu de RDV des groupes appelées à défendre leurs couleurs pour les plus modestes ; à obtenir une médaille pour les autres. Au mieux, un titre.

Il reste que peu d’équipes nationales se déplacent même si aucune dans les 10 premières ne le fait pas et que d’équipes dans les 20 premières restent à la maison.

60% de 20 à 30 ne jouent pas et 90% pour les autres.

Les équipes nationales sont celles qui assurent la promotion du football féminin. Il faut plus de tournois. Sauf qu’il doivent se hiérarchiser comme le sont ceux du tennis avec chacun, ses raison d’être.

Il y aura plus de tournois à la seule condition que les coûts soient partagés. Le budget annoncé par la FIFA de 500 millions supplémentaires peut aussi passer par cela. Et avec une offre de tournois hiérarchisés, le public comprendrait ce qu’il voit pour mieux l’apprécier.

Et dans ce cadre le Tournoi de France a une belle carte de leader à jouer. Il est en Europe alors que le Top est fait à 60% d’équipes européennes. Il est compétitif et se passe dans un pays structuré en moyens et accueil. Il faut juste le doter.

Une offre de tournois qui doit se hiérarchiser.

Au début des années 2010, deux tournois significatifs proposaient la crème du football mondial. L’Algarve au Portugal recevait les 12 meilleures nations mondiales ; les autres se retrouvaient au Tournoi de Chypre, pour la Cyprus Cup.

La fédération américaine en créant la SheBelievesCup (2016), au lendemain de la victoire américaine au Mondial Canadien (2015) a bouleversé la donne. De fait, et on peut dire de droit après un 3e titre mondial et quatre médailles d’Or Olympique sur cinq à cette époque. Elle s’est accaparée contractuellement le Top Four Mondial en signant sur la durée avec la France (3e), l’Allemagne (2e, deux titres mondiaux) et le Japon (4e, 1 titre, une finale mondiale et une autre Olympique).

Un Tournoi qui a donné le titre aux américaines par deux fois (2016 et 2018) ; la France (2017) et l’Angleterre (2019) faisant les quatre récompenses.

Logiquement, les unes ne pouvant être dans les autres compétitions, l’Algarve est descendu d’un cran. Quasi monopole des USA depuis sa création (1994) avec dix victoires sur 15 sur la période (2000-2015), le Canada (2016), les Pays-Bas (2017 et 2018) et la Norvège (2019) ont repris le flambeau. La Suède l’ayant partagé avec les néerlandaises en 2018 ; la finale n’ayant pu se jouer en raison d’intempéries. Des équipes situées plus près du Top 10 mondial à cette époque que du Top 5.

Avec tous ces tournois, et alors que la zone Asie n’a pas encore organisé le sien, concentrée sur sa qualification aux JO avec l’Australie (7e FIFA) opposée au modeste Viet-Nam (32e FIFA) en mars quand la Chine (15e FIFA) a repoussé sa finale qualificative en avril contre la Corée du Sud (20e FIFA), en raison du Coronavirus, la hiérarchie se cherche ou va se chercher.

Où aller et pour quel intérêt ?

Aujourd’hui, les déplacements sont un souci et les Bleues se sont désengagés de la SheBelievesCup en 2019 car ce tournoi va d’Etat en Etat, dans un pays à la dimension d’un continent. L’année 2018 avait vu les Bleues se rendre dans l’Ouest américain (Etat du Washington) pour jouer ensuite dans celui de la Floride. Trois mille kilomètres aux USA, quatre mille pour revenir à Paris. Décalage horaire. C’est une limite physiologique comme d’intérêt.

Les américains regardaient le Tournoi. Les européens beaucoup moins.

La France a une carte à jouer et propose une belle brochette pour sa première session.

La France vient mettre son nez dans cette affaire en créant le Tournoi de France dont ce sera la première édition. Sont invités les Pays-Bas, devenus 3e FIFA après leur finale mondiale à Lyon face aux USA ; le Brésil (9e), en verve dans la période 2000-2010 avec une finale mondiale (2007) et deux olympiques (2004 et 2008) et qui revient en ayant mis à sa tête Pia Sundhage (deux médailles d’Or avec les USA et une finale Olympique pour la Suède) et le Canada (double médaillé de Bronze aux JO).

De fait après un Mondial organisé dans l’Hexagone et de droit si la référence est américaine qui avait fait la même chose au lendemain du mondial voisin gagné au Canada.

Le Tournoi de France pourrait avoir un bel avenir car l’Europe fait bouger ses sélections.

Le Tournoi de France pourrait avoir un bel avenir car l’essentiel du Top 20 Mondial est fait d’équipes européennes (12 sur 20). Ce sont ces fédérations qui mettent les moyens pour que les féminines se déplacent quand, du côté de l’Amérique du Sud, – à l’exception récente du Brésil, c’est le Coronavirus depuis trente ans.

Pour le Chili (vice championne d’Amerique du Sud) qui est en barrage avec le finaliste africain, comme les autres nations féminines de la Conmebol, la période FIFA sera celle du repos.

Idem pour l’Asie (sauf Thaïlande au Tournoi de Chypre et le Japon qualifié) ; l’Afrique et la Concacaf à l’exception des USA et Canada et du Mexique. La plupart des équipes de ces zones sont des historiques du football féminin, qualifiés d’ailleurs pour les JO à venir de Tokyo, et en préparation.

La complémentarité avec l’Algarve

Un Tournoi qui certes, déplume un peu plus l’Algarve (huit équipes) mais sans lui faire une concurrence frontale. Seules quatre équipes en compétition quand le tournoi historique portugais en proposait douze. Il est en quelque sorte complémentaire et nombreux étaient les observateurs qui se rendaient dans cette magnifique région portugaise pour trouver la perle rare à importer dans leur championnat.

Les championnats féminins majeurs européens (France, Allemagne) étant les seuls objectifs concrets d’avenir professionnels rémunérés pour ces joueuses. Aujourd’hui, l’offre s’est ouverte avec l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie mais la primeur reste française et allemande.

Hiérarchiser en fonction de la dotation et de la région.

Viendra le cap de la dotation puisque celui de l’exposition fait partie du passé. Chaque Tournoi doit finaliser sa présence selon cet aspect et trouver une complémentarité régionale.

La SheBelievesCup prenant en charge le Brésil, le Canada et les USA. Le Tournoi de France, les pays européens. A l’instar des tournois du Grand Chelem, l’intérêt de s’y afficher serait financier pour les fédérations et honorifiques pour les joueuses. On le sait, les deux dimensions se partagent aujourd’hui.

Les vainqueur(s) pourraient d’ailleurs se rencontrer lors de la période FIFA suivante (avril) dans une sorte de Finale de Tournoi.

L’Algarve serait une source de découverte quand le Tournoi de Chypre aurait une fonction satellite qu’il a d’ailleurs. Remporté en 2012 et 2014 par les Bleues, on y trouve pour la session 2020, le Mexique (26e), la Croatie (52e); la République tchèque et la Finlande (28e) et la Thaïlande (38e).

Si la hiérarchie va se faire ; reste à savoir si le marché est ouvert à la dotation ? Dans l’éventualité, ce serait une première mais certainement une bonne solution pour anticiper l’essor asiatique inévitable et à venir (1/3 de la population mondiale).

William Commegrain Lesféminines.fr

Aucune équipe dans les 10 premières ne se déplacent pas. Peu d’équipes dans les 20 premières restent à la maison. 60% de 20 à 30 ne jouent pas et 90% pour les autres.

Tournoi de France :

    • 3 FIFA – Pays-Bas, Tournoi de France
    • 4 FIFA – France, Tournoi de France
    • 8 FIFA – Canada, Tournoi de France,
    • 9 FIFA – Brésil, Tournoi de France.

SheBelievesCup

    • 1 FIFA – USA SheBelievesCup
    • 6 FIFA – Angleterre SheBelievesCup
    • 10 FIFA – Japon SheBelievesCup
    • 13 FIFA – Espagne SheBelievesCup

AlgarveCup

    • 2 FIFA Allemagne Algarve
    • 5 FIFA Suède Algarve
    • 12 FIFA Norvège Algarve
    • 14 FIFA Italie Algarve
    • 16 FIFA Danemark Algarve
    • 17 FIFA Belgique Algarve
    • 23 FIFA Nouvelle-Zélande Algarve
    • 31 FIFA Portugal Algarve.

Cyprus Cup

    • 26 FIFA Mexique Cyprus Cup
    • 28 FIFA République Tchèque Cyprus Cup
    • 28 FIFA Finlande Cyprus Cup
    • 38 FIFA Thaïlande Cyprus Cup
    • 52 FIFA Croatie Cyprus Cup

Qualification JO Tokyo zone Asie

    • Australie (7 Fifa) – VietNam (32) Aller (6 Mars)/Retour (11 mars)
    • Chine (15 FIFA) – Corée du Sud (20) Aller (9 avril)/Retour (14 avril).

Qualification JO Tokyo zone Afrique

    • Cameroun ( FIFA) – Zambie (FIFA) Aller (5 mars)/Retour (10 mars).
    • Barrage avec le Chili pour le perdant (9 avril en Afrique)/ 15 avril au Chili.

Equipe du TOP 20 sans match

    • Corée du Nord (11e FIFA)
    • Islande (18e FIFA)
    • Suisse (19e FIFA)

Equipe 20-30 sans match

    • Autriche (21 FIFA)
    • Ecosse (22 FIFA)
    • Russie (24 FIFA)
    • Colombie (25 FIFA)
    • Ukraine (27 FIFA)
    • Pologne (30 Fifa).