En 2017, ça « gazait » entre Noël le Graet, Président de la fédération et Jean-Michel Aulas, Président de l’Olympique Lyonnais. Un bonheur de relations, validées par l’Assemblée Générale de la FFF, renouvelant le mandat du Président Le Graet ; lequel annonçait l’entrée future du Président lyonnais au Comité stratégique du sport numéro 1 français, le Comex. Un nouveau membre parmi les douze de ce Conseil d’Administration.
Cela fait quasiment trois ans. Une période pendant laquelle les futurs 71 ans (22 mars) du plus ancien Président de clubs de la L1 et L2, lui ouvrait la voie de la future présidence de la FFF, qui aurait été abandonnée en 2020 à son « jeune » postulant par un Noël le Graet (78 ans en 2020), dans l’attente du futur Didier Deschamps.
Depuis les choses ont visiblement évolué. Ca « gaze moins ! ».
On pourrait même dire qu’il y a de « l’eau dans le gaz. »
Ils s’aiment moins.
Voire beaucoup moins. Et quand des pachydermes de cette dimension ne s’aiment plus, c’est un sacré rapport de force.
Comment tout cela a commencé … D’abord, Noël Le Graet qui égratigne Jean-Michel Aulas, laissant aller son dépit, voyant le potentiel successeur partir sous d’autres cieux. Dopé au twitter et twittos, structurellement devenu indépendant de l’OL dans une posture idéale pour prendre le siège de Président et le voilà qui reprend du collier, comme en 14.
Au feu et tout flamme pour défendre son club ! Tel un pompier qui viendrait à bout tout seul de l’incendie de Notre-Dame, inondant le bureau et mail présidentiel « de plaintes au sujet du calendrier de l’Olympique Lyonnais » (L’Equipe du 13 février), concédant que le Président Lyonnais a d’autres chats à fouetter avec ses investissements au Brésil et USA. Précisant avec le sourire, « Guimaraes, qui vient de signer à Lyon, a mis dans son contrat qu’on a l’obligation de le libérer pour les JO. La moitié de l’effectif de Lyon va être aux JO, je vais avoir dix lettre d’Aulas … »
Il avait oublié les féminines. Il a eu le droit à sa lettre et sa demande. Le décompte est vite fait. La SheBelievesCup américaine fera revenir jeudi et vendredi quatre joueuses essentielles de l’effectif lyonnais. Les anglaises Lucy Bronze, Alex Greenwood et Nikita Parris. Cette dernière, essentielle, appelée à suppléer Ada Hegerberg, opérée avec succès.
Les faire jouer posera à l’évidence un problème de performance avec trois matches de haut niveau (USA, Japon, Espagne) et un décalage horaire chargé. La quatrième, Saki Kumagai faisant le carré. Des titulaires en puissance pour un match prévu le Samedi à 15h30 face au PSG, décisif certainement pour le titre de Champion de France.
Le Dieu lyonnais a usé de tous les arguments. D’abord une demande amicale avec l’intérêt du Dimanche et d’une meilleure exposition pour le football féminin à la demande de Canal Plus. Puis celui sportif du risque de toucher à l’intégrité des joueuses face à sa responsabilité d’employeur.
Réaction du PSG qui sur ce coup, a joué à 100%, l’intérêt parisien rappelant que le PSG avait le même souci puisque son groupe est fait d’internationales, respirant un peu mieux avec des joueuses appelées au Tournoi de France à Valenciennes (Canada, Brésil, EDF) ;
Silence présidentiel et gros coup de trompe bretonne de la FFF. Voilà que le calendrier féminin annonce un lever de rideau pour les féminines de Montpellier -OM, appelée à jouer le Samedi 14 mars à 13h30 à la Mosson. Un second coup de trompe pour le dimanche 15 mars, 17h30 où les feminines de Bordeaux et Metz s’opposeront au Matmut Atlantique après le Bordeaux-Rennes de L1.
Mais de PSG-Olympique Lyonnais reporté à dimanche. Que nenni.
Barrissement violent du côté du Rhône. Le Président lyonnais, rouge de colère, monte d’un cran en faisant appel au CNOSF !
Silence présidentiel, l’avis est consultatif. Le pachyderme breton ne bouge d’un iota. Je ne sais même pas s’il a écouté la déclaration d’un demi-ton de l’UNFP qui sent bien qu’il y a « bagarre de pachyderme », reconnaissant que cela serait bien pour l’intégrité des joueuses que cela se joue le dimanche. Susurrant, à voix basse, qu’il est encore temps. Une vraie position de consensus suisse. Tout doux et tout calme. Même si Eugènie Le Sommer fait partie de son Conseil d’Administration.
Point de réponse du côté de la FFF. Juste une confirmation, RDV Samedi 14 mars à 15h30. Jean Bouin.
Il y aurait plein de raisons pour que le match soit reporté. Il y a certainement une bonne raison pour qu’il ne le soit pas. Bagarre de pachyderme. Personne ne reculera.
En général, ils adorent cela.
William Commegrain Lesfeminines.fr
PS : ne nous inquiétons pas. L’OL a des joueuses sur le banc mais à l’évidence le onze sera moins performant. Pour le PSG, cette affaire m’a fait rappeler la demande de Juvisy du 9 Janvier 2015. Le match se jouait à Bondoufle un Vendredi soir. Le club de l’Essonne avait demandé un report car ses joueuses sortaient du travail. Le PSG et Farid Benstiti avaient refusé. Elles s’étaient imposées (0-3). A cette époque, Juvisy et PSG étaient encore assez proches en niveau.
Je me rappelle très bien de ce moment. C’était le jour même de l’attentat de l’Hyper Cacher. Le dernier des attentats de 2015. J’avais passé la journée à discuter avec les jeunes de cette banlieue très rouge et populaire, pour chaque classe de la journée. Entre ados et jeunes adultes. Je m’étais accroupi en pleine zone mixte. Toute l’émotion de la journée était en train de déborder. J’avais en tête les larmes de certaines. J’expulsais toute la violence de ces jours, avec ces jeunes qui brulaient de mots et d’émotions.
Maintenir @PSG_Feminines–@OLfeminin, à la date prévue par le calendrier – le 14/03 -, c’est faire peu de cas de l’intégrité physique des joueuses de chacune des équipes, qui, 48 heures auparavant, disputeront à Dallas, USA, la SheBelieves Cup.
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