Eloignée des bancs de touche depuis plus de deux ans environ, Corinne Diacre, ex-sélectionneuse de l’Equipe de France féminine a été choisie pour diriger l’équipe promue Les Marseillaises avec une ambition à moyen terme : aller chercher l’Europe, Women’s Champions League ou la Women Europa Cup.
Retour sur son parcours !
Corinne Diacre connait la médiatisation
L’arrivée annoncée de la Charentaise a crée une effervescence médiatique et un intérêt assez proche de ce qu’elle avait connue à Clermont lorsque son agente, Sonia Souid, avait glissé dans l’oreille du Président Michy de l’époque, son nom pour remplacer la portugaise Hélena Costa (nommée le 7 mai 2014), démissionnaire un mois après son arrivée en Ligue 2 française.
Je me souviens que le coach de Brest, Alex Dupont, lui avait offert un bouquet de fleurs lors de son premier match, qu’elle n’avait pas particulièrement apprécié. Au final, je crois qu’elle a été, pendant un temps, la coach la plus ancienne de la Ligue 2, dans une ligue qui tourne rapidement quand les résultats ne sont pas là.
Une bonne expérience internationale comme des clubs de la D1F
Quelques onze ans plus tard, l’ex-capitaine de l’Equipe de France féminine (121 matches, 14 buts), sélectionneuse des Bleues de 2017 à 2023 (57V, 7N, 8D), soit 5 ans et 6 mois, connaît la presse, les joueuses, leurs particularités, le niveau international et les rapports de force dans les structures du football français.
Première femme à obtenir le BEPF sur examen, observatrice de l’UEFA et de la FIFA, actrice du programme de mentorat vers d’autres coaches, elle vient prendre la direction, sur le terrain, des nouvelles « Marseillaises », équipe montante, mal placée (3 défaites), venant tout juste de signer leur première victoire à l’extérieur contre leur concurrent direct du moment, Saint-Etienne (0-4).
Certaines joueuses ont pu penser que c’était facile la D1 et elles ont parfois oublié le plan de jeu. Et ça, ça ne pardonne pas. Samedi c’est mon premier match et ça ferait désordre de le perdre. Il n’y aura pas ou très peu de turn-over. On veut être dans la continuité par rapport à Saint-Etienne afin de bien préparer le match contre le Paris FC. Conférence de presse de Mercredi de Corinne Diacre.
L’objectif d’abord l’Objectif
Ayant eu le temps de connaître les clubs français pendant son bail de sélectionneuse (6 ans), forte des compétences acquises avec l’UEFA, elle vient de se livrer face à la presse en se donnant comme objectif, un maintien rapide pour, si le vent souffle dans la bonne direction, titiller les places européennes.
Soit les trois premières, habituellement prises par l’Olympique Lyonnais (dix-huit saisons), le Paris Saint Germain (douze saisons) et le Paris FC (sept saisons dont les trois dernières)
« J’ai regardé beaucoup de matchs, il y a plusieurs styles de jeu. Sans pour autant copier ce qui marche je m’en inspire mais je m’adapte aussi aux qualités de mes joueuses. Après mon objectif est très simple, c’est de gagner des matchs. »
Si on arrive à atteindre l’objectif du maintien rapidement, on essaiera d’aller embêter les équipes de tête en fin de saison. On va voir ce qu’on pourra faire sur le mercato d’hiver.
Un enjeu conséquent compte que ces équipes féminines ont, de par les clubs masculins qui les supportent ou par expérience et nécessité pour l’OL Lyonnes, cette ligne européenne inscrite automatiquement à chaque début de saison dans leur portefeuille à constituer.
Le 21 février 2026 à Marignane ..
A l’évidence, le 21 février 2026, pour le match retour contre l’OL Lyonnes, la date aura un parfum particulier compte tenu que Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani avaient écrit, le 24 février 2023, qu’elles ne reviendraient plus en Equipe de France si Corinne Diacre restait. Les trois jouant maintenant sous les couleurs lyonnaises.
Une décision qui avait précipité le départ de la française, décidée par le Comex le 7 mars, suite à un audit la condamnant, pour autant indemnisée et dont elle précise, aux questions posées, : « Il m’a aussi fallu un temps de digestion parce que la sortie n’a pas été simple ».
Guerre de clocher ou guerre réelle. Peu importe, les marques sont là
Elle s’est souvent défendue en parlant de ses performances (57V, 7N, 8D) et d’une demi-finale lors de l’Euro 2022, brisant le plafond de verre des quarts de finale, après un quart perdu face aux USA au Mondial (2-1) 2019 en France, privant les Bleues des JO de Tokyo.
Pour rappel, après son départ, les Bleues n’ont pas réussi de meilleures performance.
Hervé Renard avait fait un Mondial 2023 qui s’était arrêté en quart face à l’Australie (0-0), avec la plus longue série de tirs aux buts de l’histoire, hommes et femmes confondus (11 tirs au but, 7 à 6 pour l’Australie). Pour buter à nouveau au même niveau, aux JO de Paris (France – Brésil, 1/4, 0-1) quand son adjoint, sélectionneur actuel, Laurent Bonadei, a été éliminé en quart de finale de l’Euro 2025 en suisse, contre l’Allemagne (1-1, 6 tirs au but à 5), avec des allemandes à dix.
Un challenge en France
En prenant un club en France, Corinne Diacre ne choisit pas le plus facile. Avec les Marseillaises, nouvelles en Arkema Premiere Ligue et neuvième sur douze, le risque est le même. Un premier choix sérieux du nouveau Directeur Général des Marseillaises, Stefano Petruzzo.
A l’évidence, elle vient pour challenger et prouver.
William Commegrain Lesfeminines.fr
source Conférence de presse diffusée par RMC Sport