Un match sans réel enjeu sportif, si ce n’est l’orgueil et le positionnement d’image. Surtout dans une Europe qui se construit avec des enjeux professionnels conséquents, en football féminin comme en football masculin.

Le championnat joue sa première finale de la saison avec l’Olympique Lyonnais recevant au Groupama Stadium, le Paris Saint Germain avec un retard de deux points sur les troupes de Fabrice Abriel.

L’arbitre centrale Elisa Daupeux aura du pain sur la planche compte tenu que la plupart des protagonistes ont été sélectionnées pour une fenêtre FIFA faite de matches amicaux, et pour lesquels, elles ont certainement fait en sorte de conserver le dynamisme nécessaire à ce que cette rencontre va imposer.

Le seul souci vient d’Eugénie Le Sommer, musculairement blessée à la fin de rencontre France-Jamaïque (3-0). Entrée en cours de jeu, elle s’est bloquée à la 89′, autant par précaution que par nécessité, annonçant un petit mois d’arrêt (ischio), confirmant qu’elle compte bien continuer, si proche des 198 sélections, record national hommes et femmes confondus.

Les joueuses, toutes professionnelles depuis longtemps, seront prêtes.

D’un côté l’Olympique Lyonnais, dont on peut noter sa rareté en tant que challenger au championnat, a bénéficié de quinze jours pour revoir le contenu de son match face au Paris FC (0-0), cause de son recul.

Un peu moins de forces et d’intensité avec une défense héroïque des troupes du Paris FC, ont rendu les opportunités de buts lyonnaises en occasions ratées.

A trop jouer, les attaquantes proposent des espaces et les utilisent mais le niveau des milieux ce jour là, ne leur a pas permis de marquer.

D’un autre côté, le Paris Saint Germain a bien réalisé cinq victoires sur cinq matches, sauf que personne ne peut l’annoncer, trompettes tonitruantes, tant le contenu pose interrogation. Un contenu de jeu tout autant qu’un esprit d’équipe obligeant les parisiennes, à normalement maîtriser de manière plus ostentatoire, leurs derniers adversaires passées : Nantes (0-1), Fleury (2-1)

Est-ce une baisse ponctuelle ? Une situation plus continue ?

C’est l’enjeu des parisiennes pour cette rencontre comme de faire oublier l’élimination européenne face à la Juventus du début de saison.

En effet, compte tenu du système mis en place récemment (2023-2024) de play-off, le titre ne se jouera que lors d’une seconde phase.

La première place de la saison dite « régulière » devait assurer la qualification directe, au premier, à la Women’s Champions League ; sauf, que avec le changement de l’UEFA, mis en place pour la saison prochaine, la France première européenne sur les cinq dernières saisons, qualifiera automatiquement pour l’Europe, sa vice-championne.

https://www.lesfeminines.fr/2024/10/31/luefa-cree-une-nouvelle-competition-europeenne-et-dynamise-la-wcl/

Difficile d’imaginer qu’elles ne seront pas toutes les deux européennes, même si le Paris FC doit nous obliger à mettre des guillemets à cette évidence du passé. Sur les dix dernières saisons, le duo a toujours pris les deux premières places, une seule saison a vu la seconde place attribuée à Montpellier (2017).

Pour tout quidam comparant l’Arkema Première Ligue à l’Equipe de France, il ne s’agit pas d’orgueil mais de niveau. A savoir, quel est le véritable niveau des deux clubs ?

Du point de vue lyonnais, le passé place, comme seul véritable concurrent, le FC Barcelone. Les catalanes leur ont pris trois titres européens (2021, 2023, 2024), les bloquant à huit unités, quand le PSG ne s’est octroyé qu’un seul titre (2021) sur la série de dix-sept qu’elles possèdent.

Du point de vue parisien, les joueuses n’ont jamais aussi bien joué contre l’Olympique Lyonnais que lorsqu’elles les ont rencontré dans le Rhône.

La première victoire, je m’en souviens aisément, était le jour des 20 ans de mon fils. Un coup de tête de la vice-présidente de la FFF Laura Georges, et une victoire (0-1) qui avait fait le tour du monde du football féminin. Dans la même continuité, il y avait eu l’élimination par Paris de l’Europe, dans un 1/8e de la saison 2015 sur un but d’Alushi (0-1). J’ai en mémoire, la réalisation de Grace Geyoro, en 2021, au stade des quarts avec un but incroyable de Wendie Renard au Parc des Princes, (0-1) alors qu’ultra-dominées et le retournement de situation à Lyon (1-2) du PSG, l’emportant sur le nombre de buts à l’extérieur.

Les plus grands moments du PSG ont été à Lyon.

Est-ce que Fabrice Abriel saura réaliser cette continuité ? Quelles sont être les places de Sabrina Delannoy et Shirley Cruz, ex-capitaines du PSG, dans cet enjeu alors que membres du staff ? Du côté lyonnais, j’ai une interrogation sur l’adéquation de la personnalité du coach, Joe Montemurro, aux attentes fortes des lyonnaises comme aux enjeux conséquents de Michele Kang.

Lyon est plus fort. Elles ont un banc incroyable. Leur nickname « les Lionnes » leur va bien. Sauf qu’il leur manque de la puissance ! Et une lionne sans puissance devient fragile et abordable, notamment pour un PSG, si elles jouent en équipe mais aussi avec puissance.

Dimanche 3 Novembre 2024 – 15h00 – Groupama Stadium. Canal Plus Foot.