Les résultats européens du Paris FC et surtout ceux du Paris Saint Germain, pose la question légitime de la décroissance du football féminin français.

Bien que les allemands aient connu la même situation la saison dernière (2023) avec l’élimination par le Paris FC du Vfl Wolfsburg, double vainqueur en 2013 et 2014 et surtout finaliste de l’édition 2023 après celle de 2018 et 2020, associé à la chute au classement FIFA de l’historique Mannschaft (2e à 5e) -sans que cela ne les empêchent de remporter une médaille de bronze aux derniers JO de Paris- on se doit de s’interroger sur l’impact de ces deux performances sur la future situation de l’Equipe de France, aux mains d’un tout nouveau sélectionneur, et pour la première fois, leader, Laurent Bonadei.

Pour avoir vu le match aller des anglaises à Charlety (0-5), la défaite lourde, ne l’était pas autant que la déconfiture totale de l’équipe parisienne face à la force tactique, mentale et physique des joueuses du club anglais, mariant néanmoins internationales néerlandaises, japonaises, anglaises et autres.

L’équipe supérieure, l’a été assez rapidement face aux parisiennes. Au bout des trente minutes habituelles d’observation, montrant qu’aucune joueuse parisienne ne pouvait rivaliser à ce niveau de performances, notamment sur un point qui m’a semblé d’ailleurs identique pour les joueuses du PSG, plus encartées : le jeu de corps agressif qui protège la balle et permet une transmission assurée malgré l’opposition adverse.

Une situation quasiment identique pour le PSG où les italiennes ne se trouvent pas gênées par la pression parisienne. Tant offensive que défensive, sachant avancer vers leur objectif malgré l’impact physique ; me faisant remarquer que le jeu français est devenu, de par trop, un jeu de passes-contrôles, sans duels physiques qui motivent ou démotivent l’adversaire.

Lors du retour du PSG à domicile, avec l’enjeu obligatoire de la victoire en tête, la seconde mi-temps n’a montré aucune réelle occasion de but parisienne dans la surface à l’exception d’un tir hors surface de la médaille d’or parisienne, l’américaine Korbin Albert (63′) touchant la transversale Le pénalty, heureux, et bien joué de Marie-Antoinette Katoto (54′), a donné un faible espoir, vite éteint sur le tir immédiat italien de Bergamaschi (55′), une minute après, trouvant un poteau qui a fait courir la balle le long de la ligne parisienne !

Espoir définitivement douché sur une tête esseulée de Barbara Bonansea (73′) donnant la double victoire indiscutable à la Juve, gagnante avec un esprit de verticalité face à une équipe parisienne, sans talent et joueuses cherchant à bousculer son adversaire ou ayant la force de s’imposer à cette dernière.

Le but encaissé par les parisiennes à la 3′ est d’autant plus grave que rien dans la partie n’a laissé supposer qu’il s’agissait d’un événement ponctuel de jeu, alors que les parisiennes disposaient de 87′ pour nous le faire croire.

Le placement de Mary Earps et son manque d’intervention sur la joueuse au second poteau montre que les connexions ne sont pas bonnes sur le plan défensif.

Là-dessus, on ne peut que relever que les deux coaches, sont tous deux issus avec succès de la dernière session du BEPF, avec et on doit s’interroger sur le contenu de cette formation diplômante française qui ne montre que des aspects limités et toujours les mêmes, de la stratégie à utiliser dans le jeu comme dans sa préparation.

Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun coach étranger qui vienne internationaliser ce diplôme pour lui donner plus de réalités et d’ouverture dans un monde qui sait que l’enjeu du football est d’abord international et beaucoup moins domestique ?

L’Olympique Lyonnais n’est jamais loin du PSG. Deux équipes françaises éliminées. Le Paris Saint Germain ratiboisé par l’Olympique Lyonnais directement par le départ de Chawinga (OL), élue meilleure joueuse de la saison dernière par ses pairs ; indirectement par les transferts de Baltimore et Jean-François à Chelsea, sous les ordres de Sonia Bompastor, ex-coach lyonnaise auquel il faut ajouter le départ de Jocelyn Prêcheur (dernier coach du PSG) à London City pour les Lionesses, club appartenant à la propriétaire actuelle de l’OL, Michele Kang.

De base, les attaques lyonnaises sur le PSG sont une erreur stratégique qui fragilise la force du championnat et crée un monopole d’égoïsme entraînant la fragilisation même de l’OL, tout en augmentant son appétit, aux risques de trouver plus gros et meilleur mangeur européen que lui, l’amenant à apprendre à vivre dans le besoin européen, sujet de frustration et de mal-être.

A l’exemple du championnat français masculin : les yeux toujours rivés sur un espoir européen vite déçu.

D’un autre côté, il est clair que si le Paris Saint Germain n’a pas le budget et les compétences pour attaquer les forces adverses, le club parisien ne pourra que descendre de niveau quand les meilleures ont des rémunérations équivalentes à de bon joueurs de Ligue 2.

L’Europe a upgradé le football féminin financier européen.

Le PSG devrait investir dans une véritable analyse mercatique du football féminin pour décider soit d’y innover, soit de l’abandonner.

Face aux concurrents que sont Barcelone, Bayern de Munich, Chelsea et Manchester City ; Être entre les deux eaux, c’est tomber à l’eau.

Une situation qui pose un problème de certitudes pour les Bleues, affaiblies par un classement actuel assez juste (10e FIFA) mais nouveau (2e mondial avant les JO), obligeant le nouveau sélectionneur, à jouer d’humilité en commençant son parcours face à la Suisse (25e) le 29 Octobre à Genève et la Jamaïque (43e), quatre jours plus tôt, le 25 Octobre à Sochaux.