Alice Finot, 33 ans de patience, a pu mesurer à quel point les obstacles de sa course peuvent être similaires aux obstacles de la vie. Championne d’Europe du 3 000 m steeple dimanche soir à Rome, la Française a été dans un premier temps disqualifiée, avant de pouvoir finalement profiter de son titre avec ses proches.
Tout juste prévenue qu’elle avait récupéré son titre de championne d’Europe après plus d’une heure de flou, au cours de laquelle elle pensait être disqualifiée, Alice Finot est revenue sur sa folle soirée. Fêtée par ses proches et des membres de la Fédération française d’athlétisme à la sortie du stade d’échauffement, la nouvelle championne d’Europe était soulagée et heureuse.
« Comment et quand avez-vous appris dans un premier temps que vous étiez disqualifiée pour deux appuis en dehors de la piste lors d’un passage de rivière ?
Il s’est passé plein de choses sympas jusqu’à ce que j’aille dans la cabane qui nous prépare à la cérémonie des médailles. On s’habille, on met la tenue protocolaire et on nous dit : « Venez avec nous, ça ne va pas être ce soir ». Et là mon coach m’appelle et me dit « a priori t’es disqualifiée ». Donc OK, sur le coup j’accueille l’information.
Vous vous souvenez de ce moment, où vous auriez pu faire une erreur ?
Non, je n’avais pas le moment en tête. Je me souviens que Gega (Luiza Gega finalement 5e) fait une mauvaise réception, ça pousse derrière. À aucun moment je mets le pied à l’intérieur (de la lice). À ce moment-là je suis dans le doute et surtout dans l’attente. Je ne panique pas, mais je reste en stand-by. J’étais éteinte à ce moment-là. Je me suis dit qu’il y a des gens qui travaillent, j’ai attendu. Je suis allée faire mon contrôle (antidopage).
Ç’a été des minutes assez longues mais j’ai essayé de garder espoir parce que je sais que j’ai une bonne étoile, et que quand on fait les choses bien on est récompensé aussi. Si ça ne passe pas, sois prête à être solide, à en tirer une leçon et à revenir plus forte. Même si c’est quelque chose que j’aurais jugé injuste, ça m’aurait nourri. L’objectif n’est pas sur les Europe, alors bien sûr je la veux cette médaille, j’ai fait une super course et je la mérite, mais mon objectif est aussi sur les JO. J’avais déjà ça dans la tête, rebondir. La Fédération a très bien réagi derrière, là où moi je n’avais pas la main.
Ça ne gâche pas la fête ?
Elle était d’autant plus forte, je pense ! Quand je les ai vus, mes proches, ils avaient attendu pour venir accueillir de nouveau la bonne nouvelle avec moi, ça m’a remplie de joie et d’émotion. »
William Commegrain Lesfeminines.fr