La liste des JO est de 18 joueuses, pour des matches qui vont se jouer tous les trois jours, avec quatre joueuses remplaçantes potentielles. A la différence de l’équipe masculine, faite de joueurs de -23 ans, complétés par trois joueurs stars de l’équipe nationale 1 ; pour les filles, la sélection olympique de chaque pays est faite des meilleures joueuses de chaque nation.
Un AS pour certaines.
A un peu moins de quatre mois du premier match de l’équipe de France face à la Colombie, le 25 Juillet au Groupama Stadium, la liste présentée par Hervé Renard, au siège de la Fédération, ce jeudi 28 mars, a tout de la carte où les 24 joueuses vont jouer « leur as », en prévision de la sélection qui doit être validée par le COJO, au plus tard le 8 juillet 2024.
Une carte devenue un AS en raison de la constitution du groupe de qualifications pour l’Euro 2025, avec l’Angleterre (vice-championne du monde et championne d’Europe en titre, 2e FIFA), la Suède (un temps court mais un temps numéro 1 mondial, troisième du mondial 2019 et 2023), et l’Irlande du Nord, très difficile à battre lors de la dernière opposition (0-3) malgré un score large.
Un avant-dernier match amical de préparation au Mondial 2023 pour les Bleues, dont les initiés se rappellent, à l’énoncé des deux nations, que le match amical précédent joué entre la Colombie et l’Irlande du Nord, s’était arrêté en cours de jeu, tellement le risque de blessures avait été fort et le combat rugueux !
Avec de tels adversaires (Angleterre, Irlande du Nord, Suède), si les Bleues passent favorablement ces deux premières rencontres, on voit mal comment on pourrait leur retirer le droit de continuer.
Les portes seraient, à l’évidence, bien serrées et certainement trop pour faire passer une joueuse de dernière minute. A l’opposé, une ou deux déconvenues, et les AS se retirent dans l’instant. Avec un temps très court pour en espérer de nouveaux.
Le premier match de ce rassemblement se jouera à Metz (Saint Symphorien) contre l’Irlande du Nord, le 5 avril à 21h10. Le second sera en Suède, à 19h00, le 9 avril à Göteborg. Les irlandaises jouent pour gagner mais gagnent rarement (FIFA 25e) quand pour les Suédoises, elles ne sont concernées par l’obligation de victoire qu’au moment des compétitions internationales (FIFA 6e).
A noter que les trois équipes du groupe des Bleues (Angleterre, République d’Irlande, Suède) ne sont pas qualifiées pour les JO de Paris.
La liste choisie par Hervé Renard est la suivante :
- Solène DURAND (Sassuolo Calcio, Ita) revenue de loin après une blessure aux ligaments. Reprise, quasiment jamais titulaire, a surpris tout le monde en entrant en toute fin de prolongation face à l’Australie lors du mondial 2023, pour une séance de tirs aux buts qui détient le record de tentatives (10).
- Peyraud-Magnin Pauline (Juventus de Turin, gardienne titulaire.
- Picaud Constance (PSG), arrivée sous Corinne Diacre en étant la gardienne de l’équipe dernière de D1F. Embauchée par le PSG, blessée. Impossible de connaitre son véritable niveau. Juste savoir qu’elle est entrée chez les Bleues alors que son équipe était dernière et qu’elle est restée ensuite, sans convaincre au PSG.
sur le plan défensif,
- Samoura Thiniba (PSG) est la pépite d’Hervé Renard comme l’a été, la capitaine de Montpellier, Marion Torrent sous Corinne Diacre. Elle vient d’arriver et sera là, tant que le coach français officiera. Pour les autres sélectionnées, rien de nouveau : Eve Perisset (Chelsea) n’est pas titulaire dans une équipe Chelsea qui est faite pour ne pas avoir de titulaires. Griedge M’Bock (OL) revient de blessures, ne pourra pas compenser la charge mentale du déficit d’une Wendie Renard (0L) mais assez forte pour sauver des situations compromises. Lakrar Maëlle (Montpellier) est encore une joueuse qui a plus à dire avec son avenir qu’à évoquer son passé. Estelle Cascarino (Juventus de Turin) n’a pas raté la chance que lui a donné Corinne Diacre de revenir en Bleue quand elle ne jouait pas à Manchester. Elisa de Almeida n’est pas loin d’avoir atteint la maturité sportive qui fasse oublier à ceux qui l’ont décrié, le souvenir de ses erreurs passées. Sakina Karchaoui (PSG) ne surprend plus. Un défaut quand elle est perdue, une qualité dans le cas contraire. Elle assure le flow des Bleues.
- Wendie Renard fait la transition entre l’offensif et le défensif avec la particularité d’être, à chaque fois, la meilleure buteuse des Bleues quand Eugénie Le Sommer n’est pas dans le onze titulaire. Elle a l’avantage de faire respecter la France (155 sélections) quand elle est dans le onze. Il n’existe aucune joueuse internationale qui ne connaisse pas la lyonnaise d’1,87.
Au milieu se trouve le point faible des Bleues.
- Il y a tout et en même temps, au plus haut niveau, il n’y a rien. Tout car les joueuses font partie des titulaires des clubs qui les emploient. Rien, car au plus haut niveau, quand il faut s’imposer et accélérer, le milieu des Bleues a tout d’un diesel. Il gronde, répond, mais toujours avec le temps de retard qui fait constater « réaction », plutôt qu' »action ».
- On cherche le déclencheur, et on ne le trouve pas.
- Grace Geyoro (PSG) comme Sandie Toletti (Real Madrid) sont des joueuses de balcon. Elle ne piquent pas comme une Amandine Henry (Angel City) du passé avait la qualité et volonté de faire. Léa Le Garrec (Fleury) joue juste, son jeu physique et sa vision ressortent en championnat mais à l’évidence, elle ne brille pas autant sur le très haut niveau. Il en est de même avec Kenza Dali (Aston Villa). Elle joue juste sauf que, face à des équipes médaillables, elle n’aura pas le temps d’intuition qui fait la différence. En fait, on a un milieu trop réfléchi.
- En décalage avec Selma Bacha (OL) et Sandy Baltimore (PSG) qui ne savent pas aller dans le même sens que leurs aînés. Les Bleues ont un milieu hybride qui ressemble aux moteurs des voitures, une fois électrique, l’autre fois à essence.
L’attaque, le point fort quand elles défendent.
- le niveau offensif des Bleues n’a jamais été aussi fort. Kadidiatou Diani (OL), Eugénie Le Sommer (OL), Katoto Marie-Antoinette (PSG), Julie Dufour (Paris FC) et maintenant Delphine Cascarino (OL). Même sous Bini, il n’y avait pas une telle puissance offensive.
- Pourtant, sur le plan des occasions, cela ne donne rien de convainquant. Le jeu français, à qui tous les coaches venus du monde masculin, lui a demandé de jouer comme des « gars », ne sait pas terminer les opportunités en occasions. Trop de déchets techniques. Par un jeu de passes, c’est possible. Par un jeu physique, au plus haut niveau, il manque quelque chose à ses attaquantes pour donner aux observateurs, une certitude ou mieux une sécurité.
Cela peut jouer, mais cela peut jouer sans but.
C’est tout le travail d’Hervé Renard et de son successeur d’aller chercher une force verticale qui fasse trembler les autres.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Les matches des Bleues.
- Vendredi 5 avril (21h10) : France – République d’Irlande, à Metz (stade Saint-Symphorien)
- Mardi 9 avril (19h00) : Suède – France
- Vendredi 31 mai (21h00) : Angleterre – France
- Mardi 4 juin (21h00) : France – Angleterre, à Saint-Étienne (stade Geoffroy-Guichard)
- Vendredi 12 juillet (horaire à déterminer) : France – Suède
- Mardi 16 juillet (horaire à déterminer) : République d’Irlande – France