Déboutée à quelques minutes de la fin du match

Non pas que je m’entête avec le Paris FC mais la dernière semaine de compétition avec ce résultat serré des joueuses de Sandrine Soubeyrand face à l’Olympique Lyonnais (1-0, 84′) m’a fait penser à ce que devait penser la coach parisienne après plusieurs tentatives et réussites de son équipe, à perdre d’un fil, face aux multiples championnes de France (seize titres).

A part la déconvenue de l’aller (1-6) subie à Charlety et cette nouvelle défaite serrée ; la saison précédente s’était déjà jouée sur un (2-0) à Lyon, ce qui reste un résultat plutôt correct pour une équipe qui voisinait difficilement avec la 3e place depuis plusieurs saisons. Tout le monde devait encore avoir à l’esprit le (2-3) de Charlety à l’aller, avec un doublé de Mathilde Bourdieu (19′, 46′) donnant le lead aux parisiennes en cours de rencontre, reprises par Wendie Renard (17′, 70′) et terminée par Delphine Cascarino (80′), toutes deux blessées actuellement.

Un bon résultat, qui avait germé une saison plus tôt, en (2021-2022). Sur un (1-2) à Lyon avec un but de Théa Greboval (45′) en réponse aux deux buts encaissés coup sur coup (Cascarino et Hegerberg à la 38′ et 39′).

Alors perdre encore si près, à six minutes ! Quand les saisons précédentes, les lyonnaises en mettaient cinq à la douzaine ! Il faut revenir en 2016-2017 pour retrouver un score identique. Un but de Camille Abily à la 22′ (1-0).

Echouer encore et si près du but, il ne peut y avoir que de la frustration.

D’autant plus, craquer si près de la fin de la rencontre, sur une frappe sèche d’Ada Hegerberg qui, d’elle-même, transforme une balle flottante, décidant d’un contrôle, d’en faire une occasion, laissant la jeune Ould Hocine à assez de distance pour se transformer en spectatrice de l’art compétitrice de la norvégienne. Une praline qui a tout d’une arme nucléaire.

Le seul but de la rencontre. A six minutes de la fin du match, pour un exploit potentiel, transformé en simple ligne d’écriture sur les transcripteurs des médias nationaux.

Je ne vois que ce mot « FRUSTRATION ».

Un peu à l’image d’un conflit juridique. Tu perd en première instance, tu perd tout juste en appel, convaincu qu’une jurisprudence pourrait t’être favorable et la Cour de Cassation, sur un détail, rejette ton pourvoi. Dix ans, pour au final, arriver au même point de départ.

Le Paris FC reprendra le bus du retour, sans joie ni tristesse. Avec trois points donnés à l’Olympique Lyonnais comme on laisse son mobilier à un huissier en droit de le faire.

Et si Sandrine Soubeyrand allait voir ailleurs ?

Je pensais à Sandrine Soubeyrand et la première sensation qui m’est venue ne pouvait être que celle de la FRUSTRATION.

Pourra-t-elle se suffire, de toujours espérer, à un meilleur résultat ? Comme un souffleur de verre qui se reprend à chaque verre quasiment parfait mais jamais totalement abouti. Je n’en suis pas si sûr !

Si elle est présentée comme une artisan de la construction, il ne faut pas aussi oublier son instinct de compétitrice, forgé sur 198 sélections avec les Bleues, et qui n’a fait que de voir et d’espérer que les jours soient meilleurs ! Avec une équipe de France jamais diplômée aux épreuves internationales (aucune médaille), avec un club de Juvisy, devenue le Paris FC, oublié lors de la remise des diplômes du championnet de France ou de la Coupe de France.

Elevée à remettre toujours son ouvrage sur l’établi. Elle peut en avoir « marre », dans un monde du football féminin qui s’est ouvert à la mobilité, cherchant et choisissant les coaches, non plus par connaissance mais avec « une fiche de poste » numérisée, pour un CV de l’ardéchoise, plutôt de qualité !

En plus, je pense que la femme de 50 ans est « pile poil » à l’âge où on sait que l’âge passe et ne revient pas.

Si le Président Pierre Ferracci ne construit pas plus et mieux, je ne serais pas surpris que l’ardéchoise, cœur fidèle, se mette à être fidèle à son esprit de compétitrice après avoir démontré qu’elle l’était à ses couleurs et demande une sortie anticipatrice à son contrat qui l’emmène jusqu’en 2026.

Si proposition venait et dans le football, les propositions viennent même dans le football féminin.

Sa réaction après le PFC-PSG (1-2) perdu à domicile, donnant un ticket gagnant aux parisiennes de l’Ouest parisien pour une future seconde place ; avec le lien de ses joueuses riant avec ses adversaires à la fin du match, l’ayant piqué pour qu’elle en parle dans les médias montre que l’eau pourrait bouillonner un peu, dans les eaux de l’esprit de Soubeyrand.

Paris FC. « Elles sont limite irrespectueuses », le coup de gueule de Soubeyrand contre ses joueuses » (Source Ouest-France).

Sans oublier qu’avec l’arrêt de Gaetane Thiney, meilleure joueuse du championnat en passes courtes, à la base des buts du Paris FC, la colonne vertébrale du Paris Fc va changer.

William Commegrain Lesfeminines.fr