Les deux coupes du monde sont nées au même moment, 1987 et 10e mondial au rugby et 1991, 9e édition en 2023 pour le football féminin mais les résultats des premiers tours montrent que l’homogénéité des équipes en 2023, est bien plus grande du côté du football féminin mondial en comparaison du rugby masculin.

Au rugby, passé la 15e place mondiale, les résultats dépassent la quarantaine sans que l’équipe battue puisse revenir au score. A la 20e au ranking de World rugby, l’addition touche les soixante dix points. Du côté du football féminin qui a dû se construire, au Mondial 2023, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigéria, la Jamaïque, Haïti, les Philippines, ont toutes réalisées des performances en étant entre la 40e et la 70e place mondiale.

Arrêtons de dire que le football féminin n’est pas homogène sur le plan d’un Mondial. C’est un constat.

D’abord car tous les Mondiaux ont des gaps de niveau et affirmons que le football féminin a très nettement resserré le sien en 2023, pour son 9e mondial en Australie et Nouvelle-Zélande, pays du rugby.

Le rugby masculin n’est pas encore homogène

J’ai en mémoire les propos de Bernard Laporte, ex Président de la fédération de Rugby et ex sélectionneur des bleus du rugby : « Il y a le match contre les Blacks dans notre groupe à cinq, et ensuite, la compétition démarre en quart. »

Les résultats montrent qu’il avait raison et que le rugby mondial n’est pas encore homogène. Quelques exemples.

La Namibie, dans le groupe de la France, a pris 123 points et 18 essais avec52 points faits par l’Italie, 13e équipe mondiale et 71 points réalisés par les Blacks. Une Namibie ne comptabilisant qu’onze points de marqués dont 1 essai. Pourtant l’équipe est classée 21e mondial !

Si on navigue dans la Poule B faite de l’Irlande, l’Afrique du Sud, Ecosse et Tonga, la Roumanie, 19e mondial selon World Rugby a encaissé 12 essais et le record de 82 points à 8 face à l’Irlande ! Deux semaines plus tard, elle jouait l’Afrique du Sud pour prendre 76 points sans un mettre un seul pour 12 essais dont un de pénalité.

La poule C a fait moins de scores aussi excessifs mais avec des résultats toujours acquis. On commence juste à voir pointer des surprises avec la victoire des Fidji (9e mondial) contre l’Australie (7e), résultat exceptionnel après cinquante années de défaites, sans laisser, dans ce groupe, une seule chance au Portugal et à la Georgie, 16e et 13e mondial quand même !

En Poule D, l’Angleterre se fait bousculer par le Japon (14e) et les Samoa (11e) mais le Chili (22e mondial), sera heureux de mettre simplement quelques essais.

Au bilan du rugby, quand tu sors du Top 15 mondial, tu ne viens pas dans les quarts.

Le mondial féminin 2023 a été beaucoup plus homogène !

Le football féminin mondial est devenu très homogène. Les petits ont sorti des gros. C’est un fait.

Le Maroc (74e mondial), l’Afrique du Sud (45e), la Colombie (22e) comme le Nigéria et la Suisse se sont qualifiées en 1/8e en sortant, le Canada, médaille d’Or aux Jo de Tokyo, l’Allemagne, seconde mondiale, et les USA battue au stade des 1/8e par la Suède, future n°1 mondial.

Sans oublier les victoires impressionnantes en matches de poule qui confirment cette vérité.

Passons au football féminin où lors de la Coupe du Monde 2023, la Nouvelle-Zélande (26e) a remporté son premier match contre la Norvège (13e) pour ensuite perdre contre les surprenantes Philippines (44e). La Suisse, inattendue première de ce groupe A, se qualifié pour la première fois en 1/8e de finale !

Pour le Groupe B, c’est le Nigéria (32e mondial), qualifié pour les 1/8e, qui a réalisé un match nul contre le Canada (0-0), médaille d’or aux Jo de Tokyo, depuis descendue à la 10e place mondiale, pour gagner sa place en l’emportant contre l’Australie (11e mondiale), future demi-finaliste et pays hôte.

Dans le groupe C, le Japon, revenu à la 8e place, écrasera l’Espagne (4-0), un des plus gros scores de la compétition. Une Espagne qui deviendra pourtant championne du monde et s’installant à la seconde place mondiale, faisant un bond exceptionnel de huit places !

Dans le groupe D, à l’exception du carton de l’Angleterre sur la Chine, les résultats sont tous de (1-0) malgré la présence d’Haïti, 52e mondial.

Dans le groupe E, le Portugal (19e) pour sa première au Mondial, réalise un (0-0) avec les USA, championne du monde en titre. A deux doigts et un poteau de les éliminer à la 90e, sortie ensuite en 1/8e, ce qui met les Pays-Bas en tête du groupe.

Dans le groupe F, celui de la France, l’inattendue Jamaïque (37e mondial) prend la place du Brésil (descendu à la 9e), multiple championne de la Coupe d’Amérique du Sud, Pour le G, c’est l’Italie (17e) qui sort car l’Afrique du Sud (45e) s’impose et monte en 1/8e !

Enfin, l’Allemagne, deuxième mondiale avant la compétition, multiples championnes d’Europe, est éliminée en phase de groupe pour laisser sa place à la Colombie (22e) et à l’incroyable Maroc de Reynald Pedros, actuellement 58e mondial, venue à la 72e au Mondial 2023 !

Factuellement, sur l’ensemble des rencontres, le football féminin mondial, née à la même période que le rugby, est devenu plus homogène que ce dernier.

Crée au même moment, le mondial du football féminin fait nettement la course devant le rugby, même s’il est plus facile de marquer un essai avec une ligne qui fait toute la largueur du terrain en comparaison de la longueur et hauteur des buts de football.

L’homogénéité étant l’écart le plus court entre deux adversaires aux même règles. Les équipes de rugby avec les leurs, celles du football avec les siennes.

C’est un fait, le football féminin mondial est devenu homogène. Un deuxième argument : le mondial féminin a réussi à réunir trente deux équipes quand le rugby masculin a du mal à faire vingt équipes homogènes.

Le rugby doit se réinventer au niveau mondial ; le football féminin mondial peut dire qu’il est devenu homogène.

Au rugby, chaque action est une émotion

Ce qui n’a pas de conséquences en soi sur le plan de l’émotion. Chaque action soulève le cœur du spectateur. Cette action ira-t-elle jusqu’au bout ? Ce centre va-t-il survivre à l’impact du pilier qui défend ? La balle sera-t-elle tenue ou lâchée ? Que va-t-il être inventé sur cet alignement de touche ?

Au rugby, chaque action est une émotion.

En effet, les pires scores au rugby montrent des perdants toujours au combat, prêts à défendre encore plus et surtout à marquer enfin un essai et avec la possibilité de le faire dans un jeu à la main toujours en mouvement vers l’avant quand le football, est bien plus limité en termes d’émotions. Un but suffit avec le pire, des attaques placées qui font autant de gestes et passes vers l’avant que vers l’arrière, sans mouvements. A dormir quelques fois.

William Commegrain Lesfeminines.fr

source des résultats du 9e mondial de football féminin en 2023

source des résultats du 10e Mondial de Rugby 2023