Ce n’était qu’un quart de finale et la commentatrice de la rencontre sur France 2 est surprise que la une de l’équipe ne soit pas sur la rencontre du mondial féminin ?! Là, vous avez le niveau de l’attente que les français ont quant au football féminin, associant toute qualification à la suprématie et à « l’enjoie » national que cela doit créer.
La matinée entière s’inscrit dans cet esprit le matin et la veille, sur les supports réservés aux professionnels du sport, l’Equipe 21, c’est super confiance, confiance et confiance, on entend même méga confiance.
Allez savoir pour quelles raisons, alors que les filles sont éliminées sempiternellement avant la finale. Les féminines en football sont placées au plus haut niveau des compétitions quand rien ne prédispose à cela dans leur historique passé.
Auparavant, l’excuse était l’Olympique Lyonnais et sa force européenne associée à la nouveauté du Paris Saint Germain. Aujourd’hui, rien ne l’excuse mais les messages des médias nationaux sont tous les mêmes.
En fait, avec la réussite de Didier Deschamps, en Coupe du Monde masculine, la Coupe est réservée aux français.
Oublions et regardons le match qui n’a existé qu’en deux parties.
La première partie : la déception de la maitrise
La France est 5e FIFA. L’Australie est 10e. On n’a pas vu la différence entre les deux équipes. Plus, même, l’Australie a totalement dominé les françaises, faisant courir des frissons d’inquiétude de la 46′ la 60′, avec des arrêts déterminants de Pauline Peyraud Magnin sur un tir de Raso et une autre tentative de Mary Fowler, incroyable de maitrise dans son exercice.
Si on rajoute le sauvetage impensable d’Elisa De Almeida sur une tentative, but offert, de Mary Fowler avant le terme de la mi-temps (41′), vous vous dîtes que la France a été mangée toute crue sur le plan de ce qui se passe dans une partie. Des vagues qui vous prennent contre lesquelles vous vous battez, mais qui vous submergent dans la réalité, à l’image de l’excellente sortie de Pauline Peyraud Magnin (45′) dans les pieds de la même Fowler, ex-montpelliéraine, formée dans le Sud de la France.
Il vous reste un tir lointain de Diani hors cadre en toute début de rencontre (8′) et le seul type d’action qui mettra les Bleues en valeur : le corner.
Les seules chances françaises : le corner
Au bilan de la rencontre, le seul moment où les Bleues ont été à même de marquer, s’est trouvé sur corner. Une statistiques et des faits qui s’imposent à l’analyse et si Vicki Becho, s’est effondrée en larmes sur le dernier tir français sorti par le poteau au moment de l’épreuve des tirs au but, la véritable occasion ratée sera celle de Maëlle Lakrar, but grand offert sur un corner, cafouillage qui lui fait sortir son plat du pied, au-dessus de la transversale, alors qu’elle n’est qu’à trois mètres de la ligne fatidique ! Elle, peut pleurer cette occasion unique de marquer (12′).
La seconde chance des françaises c’est d’avoir une arbitre qui leur accorde un corner sur lequel Kennedy, l’australienne, mettra un but contre son camp, refusé par l’arbitre pour une raison incompréhensible si ce n’est l’intervention de la VAR pour lui signaler que son corner n’en était pas un : la balle était largement sortie par les Bleues.
Vous rajoutez un tir de Becho qui fait une envolée d’Arnold, un autre d’Eugénie Le Sommer et vous avez le bilan offensif français où le quatuor Bacha, Eugénie Le Sommer, Kadidiatou Diani et Kenza Dali ont été bien insuffisantes au regard du niveau d’un Mondial, avec l’objectif d’atteindre les demi-finales.
La déception envers Hervé Renard
Il faut être clair et les médias traditionnels ne vont pas l’être. Tous ont encensé Hervé Renard, faisant plonger Corinne Diacre dans les abîmes de l’incompétence.
Le coach français, a martelé, que les françaises étaient prêtes pour atteindre l’objectif du groupe : le titre et la finale. On en est loin.
Ce n’est pas le résultat qui fait dire qu’elles ne l’ont pas été. C’est le contenu. Durant le jeu, elles ont été mangées techniquement, tactiquement, collectivement et n’ont tenu que sur leurs capacités physiques et mentales, pour subvenir et non pas pour faire subir.
Il s’explique en disant qu’une nation était contre elles !
S’il y a bien eu un stade contre les françaises, il n’y a jamais eu une nation contre elles. Il ne faut pas « pousser » Bébert dans les orties. Les joueuses ont une expérience internationale telles qu’avec leurs clubs, elles jouent dans des conditions similaires à l’extérieur. Rien de nouveau.
Enfin, je n’ai pas apprécié son début d’intervention devant la FIFA, parlant de lui en priorité, qu’il en a déjà perdu, qu’il en gagnera d’autres, pour seulement, ensuite, parler et penser aux joueuses et au staff. Il joue pour lui et le reste, sont des éléments qu’il va utiliser, pour arriver, lui, à son objectif.
Il est libre mais ses mots ont une signification. Ses éléments positifs sont des éléments de langage. Ils n’ont pas plus de vérités que de réalités. Ils sont là, un jour vrai, une autre fois non.
Après à chacun d’avoir son sentiment et ses observations.
La séance des tirs au but
Une séance incroyable. Dix tentatives pour onze joueuses. Les joueuses ont donné leurs maximum, des deux côtés, avec les rebondissements qui vont avec. La France a eu une seconde chance au cinquième tir. Avec l’avantage de commercer, elle a mené obligeant dans ce quitte ou double débutant à la 6e tentative, les australiennes à la perfection. C’est à dire égaliser, ce qu’elles ont réussi.
Inversement, ce sont les françaises, qui a chaque fois, ont débuté dans le » craquage » (quatre), sans être validé par l’Australie. A la dixième tentative, le dernier tir étant australien. Il a été réussi, qualifiant les australiennes pour une première à ce stade de la compétition.
Au vue de la rencontre, c’est normal.
Bilan : c’est un échec.
C’est un échec sportif. La France est la seule équipe européenne (Espagne, Angleterre, Suède) à ne pas avoir atteint les demi-finales face à un adversaire qu’elle avait rencontré le 14 Juillet (0-1), sans possibilité d’améliorer son résultat. Elle est donc derrière l’Espagne, l’Angleterre et la Suède. Des équipes qui sont à sa hauteur.
Est-ce que la sortie de Corinne Diacre a été une erreur ? Pour ma part, oui sur le mondial. J’ai en mémoire la sortie controversée de Bruno Bini en 2013, demandée par l’environnement et une partie des médias et la France est restée collée aux quarts jusqu’en 2022 ! L’Espagne, critiquée, est en demi-finale visiblement, avec un coach bien plus discuté que Diacre.
On parle des blessées françaises. Une rigolade en comparaison de la liste des trente autres joueuses blessées qui auraient pu faire partie de ce mondial. Et quelques stars, de tous les pays !
On verra aux Jeux Olympiques, mais les JO sont bien plus difficiles. Pas de Panama, pas de Jamaïque, etc .. que les meilleures équipes des cinq continents et des six confédérations, puisque seules douze équipes sont qualifiables. Champions continentaux et vice-championnes. Voyez le niveau.
Soyons réaliste
Il faudrait peut-être arrêter de tout mettre sur Corinne Diacre. D’arrêter de parler d’ambiance : on a connu une équipe de club gagner avec deux joueuses qui ne se parlaient plus et regarder pour quelles raisons, dans le seul et premier match difficile de ce Mondial (Jamaïque, Panama, Maroc et même Brésil faciles), on s’est fait manger de cette façon.
Au rugby, pour le Mondial 2023 à venir, les commentateurs parlent d’une Coupe du monde qui démarre, comme toutes les coupes du monde, en quart.
Donc, on s’est fait sortir au premier tour si on voulait avoir le titre mondial. C’est une vérité, ni contre les joueuses, ni contre Hervé Renard, mais c’est ainsi que regardent celles et ceux qui veulent des titres et les ont gagné.
J’aimerais entendre une critique : on n’a pas été au niveau dans ce quart.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Les meilleurs moments pour la FIFA
La fiche technique
Coupe du Monde de la FIFA – Australie/Nouvelle-Zélande 2023 – Quart de finale
Samedi 12 août 2023 – 17h00 locales (9h00 françaises) (France 2)
AUSTRALIE – FRANCE : 0-0 a.p. (tab 7-6)
Brisbane (Suncorp Stadium) – 49 461 spectateurs
Temps légèrement couvert (21°C) – Terrain excellent
Arbitres : María Belén Carvajal Peña (Chili) assistée de Leslie Vásquez Maulén (Chili) et Mónica Amboya Soque (Équateur). 4e arbitre : María Laura Fortunato (Argentine). 5e arbitre : Daiana Milone (Argentine). Arbitres VAR : Nicolás Gallo Barragán (Colombie) assisté de Juan Soto Arévalo (Venezuela) et Mariana De Almeida (Argentine). Arbitres suppléants VAR : Juan Martínez Munuera (Espagne) et Alejandro José Hernández (Espagne)
Avertissement : Katrina Gorry 92′ pour l’Australie
Tirs au but
Bacha (arrêté), Foord (1-0), Diani (1-1), Catley (arrêté), Renard (1-2), Kerr (2-2), Le Sommer-Dariel (2-3), Fowler (3-3), Périsset (arrêté, poteau), Arnold (poteau), Geyoro (3-4), Gorry (4-4), Karchaoui (4-5), Yallop (5-5), Lakrar (5-6), Carpenter (6-6), Dali (arrêté), Hunt (arrêté), Becho (poteau), Vine (7-6)
Australie
18-Mackenzie Arnold ; 21-Ellie Carpenter, 15-Clare Hunt, 14-Alanna Kennedy, 7-Stephanie Catley (cap.) ; 16-Hayley Raso (5-Cortnee Vine 104′), 19-Katrina Gorry, 23-Kyra Cooney-Cross (13-Tameka Yallop 116′), 9-Caitlin Foord ; 10-Emily Van Egmond (20-Samantha Kerr 55′), 11-Mary Fowler. Entr.: Tony Gustavsson
Non utilisées : 1-Lydia Williams (G), 12-Teagan Micah (G), 2-Courtney Kevin, 3-Aivi Luik, 4-Clare Polkinghorne, 6-Clare Wheeler, 8-Alexandra Chidiac, 17-Kyah Simon, 22-Charlotte Grant
France
16-Pauline Peyraud-Magnin (1-Solène Durand 120+3′) ; 5-Élisa De Almeida (22-Ève Périsset 120+3′), 2-Maëlle Lakrar, 3-Wendie Renard (cap.), 7-Sakina Karchaoui ; 15-Kenza Dali, 6-Sandie Toletti (23-Vicki Becho 64′), 8-Grace Geyoro, 13-Selma Bacha ; 9-Eugénie Le Sommer-Dariel ; 11-Kadidiatou Diani. Entr.: Hervé Renard
Non utilisées : 21-Constance Picaud (G), 4-Laurina Fazer, 10-Amel Majri, 12-Clara Matéo, 14-Aïssatou Tounkara, 17-Léa Le Garrec, 18-Viviane Asseyi, 19-Naomie Feller, 20-Estelle Cascarino