La France a été inaccessible pour le Maroc qui s’est assez vite rendu compte que la seule possibilité qui leur était offerte se résumait au combat, à la défense de ses buts et des actions offensives françaises, montantes au fil du match, d’un cran supérieur pour se terminer par un (4-0), signe d’une force supérieure à une autre.
Les premières mi-temps des Bleues
Depuis le Brésil, la France soigne ses premières mi-temps et ce 1/8e déséquilibré entre les Bleues d’Hervé Renard, 5e mondial et le Maroc de Reynald Pedros, 72e n’en a été que plus révélateur puisque le premier acte se terminait sur un (3-0) qui retirait tout espoir aux marocaines, installée dans un onze type crée autour du champion marocain, AS FAR de la capitale, Rabat.
Six joueuses sur onze, dont quatre en défense en comptant la grande gardienne, ER-RMICHI Khadija, d’un mètre soixante-dix neuf, au standard international.
Les quinze premières minutes sont claires. Les Bleues ont décidé de virevolter autour de la défense marocaine et cette dernière, consciente que cela sera le premier scénario de ce match, multiplie les tacles, notamment par sa capitaine, Ghizlane Chebbak, fille d’un grand joueur marocain. Milieu de terrain défensif qui portera mentalement le combat marocain.
Du côté des françaises, le jeu se passe en passes courtes, dans des profondeurs de proximité, pas supérieures à cinq mètres, assurant une possession que la FIFA estimera à 65% en fin de rencontre.
En fait, dans ce moment de vacances du côté de notre hémisphère, les Bleues campent dans la partie marocaine, sans surprise mais avec humilité, acceptant les défenses marocaines, pour revenir dans l’instant, au combat de sa présence.
Le leadership français face aux intentions défensives marocaines
Puis la différence se fera sur un mouvement de leader. Dribble sur le côté d’Elisa De Almeida qui s’ouvre la vision du couloir gauche et décide de laisser le job au duo de Selma Bacha et Sakina Karchaoui qui jouent ensemble comme un moteur fonctionne, l’un ayant besoin de l’autre, et les deux associés faisant une force supplémentaire à son équipe.
La jeune Selma envoie Sakina Karchaoui dans le bon tempo et sa latérale, qui dans la suite de la partie, s’averera rugueuse, ne peut rien faire pour lutter contre l’avance prise par la parisienne, qui va centrer, dans une attaque intelligente.
Intelligente car, à l’image, on voit que Kadidiatou Diani, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali, ne sont à aucun moment, au même niveau, et forme donc, un choix de passes importantes. Obligeant la défense marocaine, à ce que le marquage individuel de chacune de ses joueuses prennent le dessus sur la volonté française, qui n’a pas encore marqué.
Kadidiatou Diani n’aura personne sur elle. Elle va se concentrer pour réussir sa tête. La France ouvre le score, sur sa première véritable occasion, grâce à ses mouvements d’horlogers du couloir gauche et son intelligence offensive. (15′, 1-0).
Le second sera celui du destin. Mektoub.
Diani part à droite sur une profondeur sollicitée par Wendie Renard, excellente dans ce jeu pendant ce match. La future lyonnaise prend de la vitesse, lève la tête et centre en retrait pour Kenza Dali, légèrement avancée dans son mouvement, qui sans contrôle, fait une balle brossée adaptée, qui touchera, plein fer le poteau marocain, pour entrer sans contestation possible ni droit de visa demandé. Une petite perfection de geste.
Le troisième montre le mental français. Nesryne El Chad prend le meilleur sur une profondeur adressée à Diani et décide de sauver le corner qui s’annonçait. Elle pense que le combat mental est terminé et que la française va lever le pied. Ce qui ne sera pas le cas. Elle tente une passe vite contrée, qui tombe dans les pieds d’Eugénie Le Sommer. Il ne faut pas deux secondes à la lyonnaise pour traduire cette opportunité en réalité. Tir puissant, ras de terre. Le 3e but est marqué.
Le quatrième est intéressant. Tout le monde s’enflamme sur Vicki Becho, inattendue dans la liste des vingt-trois d’Hervé Renard, entrée à chacun des matches à partir du France-Brésil. Sans réalité si on voit son impact dans le dribble mais avec réalité sur son impact collectif. Elle sort de ses dribbles avec l’ouverture, grande ouverte, que sa rapidité d’action lui offre. Pourtant la défenseure est bien là, mais elle regarde sans ne rien pouvoir faire, cette balle qui s’envole de l’autre côté du terrain.
Sait-elle que VIcki Becho est lyonnaise depuis cinq ans et dans le groupe de l’équipe A depuis une saison ? Eugénie Le Sommer le sait, et elle pointe, là où personne ne voit quelqu’un, pour mettre une tête totalement maitrisée qui fait son troisième but de la compétition.
Le Maroc s’interroge sur le volume à prendre mais la France, a du cœur marocain sur le terrain et le jeu, n’aura pas plus de consistance. Les choses étant faites, il n’y avait aucun intérêt d’en faire plus au score.
Qualification logique française
Les Bleues se qualifient logiquement sur le Maroc, très éloignée au classement FIFA, mais avec une certitude que cette compétition lui ouvre des portes qu’elles seraient les seules à fermer, tellement le chemin du possible est évident dans cette partie du tableau ou le Brésil, l’Allemagne et le Canada ont sauté, et dans les oppositions passées (Jamaïque, Brésil, Panama et Maroc), éloignées au classement FIFA à l’exception du Brésil.
Les médias nationaux l’ont compris et aujourd’hui, en Australie, tous les grands médias ont envoyé leurs reporters.
La Coupe du monde est en pointillée, française, en 2023.
William Commegrain Lesfeminines.fr
La Colombie s’est qualifiée dans un match ardue face à la Jamaïque sur une rencontre physique et déterminée (1-0).
Les meilleurs moments sur le site de la FIFA
La fiche technique
Coupe du Monde de la FIFA – Australie/Nouvelle-Zélande 2023 – Huitième de finale
Mardi 8 août 2023 – 20h30 locales (13h00 françaises) (diffusé sur M6)
FRANCE – MAROC : 4-0 (3-0)
Adelaïde (Coopers Stadium/Hindmarsh Stadium) – 13 557 spectateurs
Temps clair (11°C) – Terrain excellent
Arbitres : Tori Penso (États-Unis) assistée de Brooke Mayo (États-Unis) et Mijensa Rensch (Surinam). 4e arbitre : Anna-Marie Keighley (Nouvelle-Zélande). 5e arbitre : Sarah Jones (Nouvelle-Zélande). Arbitres VAR : Alejandro José Hernández (Espagne) assisté de Muhammad Taqi Aljaafari (Qatar) et Sian Massey-Ellis (Angleterre)
Buts
1-0 Kadidiatou DIANI 15′ (De Almeida monte le ballon à droite joue sur Karchaoui* qui réalise un une-deux avec Bacha et est lancée dans le couloir, elle s’avance pour centrer en retrait sur la tête de Diani dans l’axe à 6 m, démarquée qui conclut)
2-0 Kenza DALI 20′ (Ouverture de Renard pour chercher Diani à droite, Dali dévie légèrement le ballon. Diani* arrive côté droit dans la surface et centre en retrait sur Dali qui croise une reprise à ras de terre à 13 m pour trouver le petit filet opposé sur la droite de Er-Rmichi)
3-0 Eugénie LE SOMMER-DARIEL 23′ (Longue passe en profondeur de Périsset pour Diani couloir droit qui voit El Chad la devancer. La défenseure voit sa relance contrée par Diani* dans la surface et le ballon arrive sur Le Sommer à l’angle des 5,5m qui croise une frappe du droit)
4-0 Eugénie LE SOMMER-DARIEL 70′ (Karchaoui profite d’un renvoi de ballon dans le rond central pour trouver Becho* couloir droit à la limite du hors-jeu qui fixe puis élimine Redouani et délivre un long centre au second poteau sur la tête de Le Sommer qui n’a plus qu’à conclure à bout portant)
Avertissement : Hanane Aït En Haj 57′ pour le Maroc
France
16-Pauline Peyraud-Magnin ; 22-Ève Périsset (20-Estelle Cascarino 81′), 3-Wendie Renard (cap.), 5-Élisa De Almeida, 7-Sakina Karchaoui (14-Aïssatou Tounkara 90+1′) ; 15-Kenza Dali, 8-Grace Geyoro, 6-Sandie Toletti (23-Vicki Becho 64′), 13-Selma Bacha ; 9-Eugénie Le Sommer-Dariel (19-Naomie Feller 81′) ; 11-Kadidiatou Diani (18-Viviane Asseyi 90+1′). Entr.: Hervé Renard
Non utilisées : 1-Solène Durand (G), 21-Constance Picaud (G), 2-Maëlle Lakrar, 4-Laurina Fazer, 10-Amel Majri, 12-Clara Matéo, 17-Léa Le Garrec
Maroc
1-Khadija Er-Rmichi ; 17-Hanane Aït En Haj, 5-Nesryne El Chad, 3-Nouhaila Benzina, 2-Zineb Redouani ; 19-Sakina Ouzraoui, 6-Élodie Nakkach (4-Sarah Kassi 64′), 7-Ghizlane Chebbak (cap.), 11-Fatima Tagnaout (20-Sofia Bouftini 64′) ; 9-Ibtissam Jraïdi, 16-Anissa Lahmari (23-Rosella Ayane 64′). Entr.: Reynald Pedros
Non utilisées : 12-Assia Zouhair (G), 22-Inès Arouaïssa (G), 8-Salma Amani, 10-Najat Badri, 13-Sabah Seghir, 14-Rkia Mazrouai, 15-Fatima Gharbi, 18-Kenza Chapelle, 21-Yasmin Mrabet