Quels sont les ingrédients de ces surprises et contre-performances des grandes équipes, classées dans le Top 8 mondial, sorties assez nombreuses en phase de qualification pour que cela interpellent : Brésil (8e), Canada (7e), Allemagne (2e mondial), sans compter les USA qui prenaient l’embarquement si un poteau leur avait été défavorable.
Comment expliquer la qualité d’Haïti, la certitude de l’Afrique du Sud dans son dernier match face à l’Australie, la qualification du Maroc contre la Colombie, la même Colombie au niveau de l’Allemagne et même plus puisque vainqueur, le Portugal à deux doigts de sortir les USA, Les Philippines qui gagnent contre la Nouvelle-Zélande jusqu’à la Suisse qui se qualifie pour les 1/8e.
L’internationalisation du football féminin, les petites équipes savent défendre.
La plupart des petites équipes ont un grand nombre de joueuses qui évoluent à l’étranger, dans des championnats majeurs comme ceux de l’Angleterre, France, Allemagne, Espagne et Suède, voire un peu moins l’Italie.
Elles ont donc une culture tactique et des moyens physiques qui ne correspondent pas au classement FIFA. Elles savent défendre et elles savent qu’elles peuvent gagner car elles l’ont appris.
Etant la plupart à l’étranger, elles ont un investissement incroyable quand elles portent les couleurs de la sélection nationale. Un pays les porte et elles en deviennent à porter le pays ! Une force supplémentaire les habite, qu’elles utilisent collectivement.
Elles sont le pays.
Le football féminin est devenu une terre de réussites financières
Le football, pour les hommes est une terre de réussite financière. Le football féminin ne l’était pas, il commence à le devenir. Les salaires mensuels peuvent tourner entre cinq à dix mille euros mensuels pour les cent meilleures joueuses européennes. trente mille pour le Top 30. Et plus pour le Top ten.
Le football est devenu un avenir financier, il suscite des envies féminines pour des jeunes femmes qui n’ont pas d’autres avenirs à l’horizon. Elles ont les crocs. Elles et leurs familles.
Les grandes nations n’ont pas innové offensivement.
Face à des équipes qui savent défendre quatre-vingt-dix minutes et plus, les grandes nations se sont contentées de répéter leurs games avec des toros en triangle, pour aller vers des centres et espérer, qu’au physique, leurs attaquantes marquent le but.
On cherche l’innovation et on ne la trouve pas.
Encore plus, confrontées à des équipes qui ne jouent pas comme elles, elles ne savent plus s’adapter ce qu’elles savaient faire auparavant. On l’a vu, le pressing défensif constant « des petites » est comme un hypnotiseur de talent et de forces des grandes.
Les blocs bas font partie d’un cauchemar car elles ne savent plus dribbler. A part le débordement, c’est tout. Contrôle passe, contrôle passe, contrôle passe. Le but c’est de passer latérale vers latérale, mais quand le bloc suit avec énergie et détermination, à part le risque des pénaltys dans la surface, elles peuvent jouer trois heures, sans avoir la moindre balle dans les filets.
Et que je centre, et que je centre et que je tire avec un mur de dix joueuses devant moi.
Elles n’ont plus cette force de la vitesse que les autres ont acquis maintenant.
Bizarrement, aucune joueuse n’a assez de culture tactique pour changer dans la partie. Il faut attendre le coach et les vestiaires. Du pain béni pour les petites équipes, cette structure et organisation qui les rendent immobiles et statiques pendant quarente cinq minutes.
Les grandes équipes ne se sont pas adaptées, c’est le bilan.
Un classement FIFA, indicateur de l’investissement des fédérations mais pas du niveau des joueuses.
Le classement FIFA est fait autour du nombre de matches réalisés, de la qualité des oppositions rencontrées et des compétitions jouées. Les matches, eux, sont le fruit de l’investissement des fédérations et, la qualité des oppositions, des moyens donnés pour couvrir les frais de déplacements.
Comme autour des petites équipes se trouvent de petites équipes, nécessairement le gain d’une rencontre donne peu de points au classement FIFA. C’est la raison pour laquelle, vous avez le Nigéria comme la Jamaïque ou le Cameroun, toujours classée dans les quarantièmes FIFA.
Ce classement, s’il est proche d’une vérité à l’intérieur des confédérations (UEFA, CONMEBOL, CONCACAF, CAF, AFC et OCEANIE) ; ce n’est pas un indicateur à prendre en compte quand on croire les régions du monde, à l’instar d’un Mondial.
Chaque confédération n’a pas les mêmes moyens ; les joueuse l’ont compris. Elles ont pris la tangente et sont parties à l’étranger.
La dotation FIFA
Au début, elle n’existe pas trop mais plus les équipes vont passer, plus elle va sonner dans la tête de chacune.
Elle n’est pas négligeable et elle n’existera pas aux JO puisque ce sont les pays qui donnent, éventuellement, un pécule. 30.000 $, 60.000, 90.000, et plus … jusqu’à 270.000 $ par personne pour les championnes du monde. Cela motive pour défendre et pour y croire.
Au bilan, faute d’innovations les grandes équipes vont se casser le nez sur une défense de fer, expérimentée et dans la capacité de la tenir pendant quatre-vingt dix minutes et plus.
Il va falloir être efficace et avoir une bonne gardienne pour sortir la balle de contre qui fera la victoire du petit contre le Grand.
William Commegrain Lesfeminines.fr