(5/10) Pauline Peyraud Magnin : doit affirmer
La gardienne internationale de 31 ans, a connu une ascension en plusieurs phases commencée lors de ses déplacements à l’étranger avec cette première place prise à Arsenal (2018-2019) lui donnant une certitude en club qui en a fait sa qualité.
Sur le plan de l’Equipe de France, elle a bénéficié de l’arrêt de Sarah Bouhaddi (149 sélections), se mettant en réserve de l’Equipe de France en 2020, avec une série de sélections constantes depuis le Serbie-France du 22/09/2020 (0-2) avec quatre sélections au compteur pour un début en 2019 contre le Japon, où elle entre sur une blessure de Sarah Bouhaddi à la main et un pénalty japonais dans la foulée.
Elle arrive à 44 sélections, elle affiche 25 buts encaissés et les trois derniers du Panama étant le score le plus élevé subi par la gardienne française.
Elle est arrivée en comparaison de la gardienne lyonnaise, a assuré son poste sans commettre d’erreurs significatives, avec des qualités qui l’ont imposées mais il est vrai, que dans cette Coupe du Monde, on la voit avec des réactions excessives sur des balles en retrait qu’elle doit jouer au pied. J’ai en mémoire une altercation avec Elisa De Amelda, une autre moins prononcée avec Maëlle Lakrar. Dans des termes simples, elle gamberge et les demande, sur son pied gauche, à l’idéal. Sur ses sorties aériennes, elle peut passer au travers. Il reste sa qualité de détente et de réaction sur sa ligne.
Sur ces trois matches, c’est une interrogation pour une joueuse qui a de la qualité. A elle de faire passer les sentiments des observateurs du bon côté. Au niveau des arrêts significatifs, ç l’inverse d’autres gardiennes qualifiées, elle n’a pas été réellement sollicitée sur les trois matches.
(7.5/10) Selma Bacha : ses corners font la différence
Elle joue avec une telle intensité qu’elle est certainement la joueuse qui prendra un rouge, sur deux jaunes, avec facilité. Elle a le caractère d’une Mac Cabe irlandaise qui pense, quand elle porte un maillot international, qu’elle fait la guerre. Il y a de la folie dans ce qu’elle est et le sport permet cette folie pour lui donner le goût du talent.
Dans le jeu, je lui donne 6/10 sur ce match. Sur les corners, 10/10
Ce qu’elle nous a appris, c’est qu’elle sait le réguler. Ces corners, sont la copie conforme d’une intelligence artificielle, ancrée dans sa mémoire émotive et primaire, tant elle l’a travaillé de corners en corners. C’est juste parfait.
(6.5) ou (5/10) Estelle Cascarino ; très bonne latérale (6.5/10), correcte centrale (5/10)
On découvre Estelle Cascarino en équipe nationale car en club, à part sa période bordelaise (2019-2021), elle a souvent été une bonne joueuse de groupe sans être une titulaire (Paris FC, Paris SG, Manchester United).
Elle est dans une phase de découverte et on la trouve très bonne sur le côté, moins évidente dans le centre, à commettre des choix de passes qui sont délicats mais rarement en difficulté sur la joueuse qu’elle marque.
(6/10) Elisa De Almeida : centrale au grand potentiel, ce qui lui donne un costume un peu trop grand des fois.
Dans la relance, elle s’est considérablement améliorée où auparavant, ses passes n’étaient pas dans le tempo du déplacement de la joueuse. Elle donnait trop d’intensité à la partie et elle pouvait sortir des ballons faciles. Maintenant, nettement moins. Elle s’est considérablement améliorée dans le jeu de duels où elle exprime toute son énergie pour récupérer la balle. Elle va très vite.
Elle n’a pas tant que cela de sélections (21) et elle peut commettre des fautes dans le duel qui, là où elle joue, centrale, sont des dangers importants et mettent l’équipe en pression défensive, sans garantie d’un résultat positif. Face à une joueuse expérimentée, qui joue plus avec sa tête qu’avec ses moyens, elle pourra avoir des problèmes ou alors la laisser sur place et la manger. C’est, face à ce type d’adversaires, un peu quitte ou double. A elle d’y réfléchir.
(5.5/10) Sakina Karchaoui : un niveau garanti
On fait des prestations sans, mais avec l’expérience, on assure un niveau. Sakina Karchoui, avec ses soixante sélections, est dans ce registre. Offensivement, on est proche de la perfection pour une latérale. Défensivement, elle peut être prise car elle est limitée en vitesse pour revenir sur une joueuse. C’est son point faible qu’elle ne peut compenser qu’avec une lecture attentive du jeu.
Elle est mature (27 ans) mais on sent, qu’avec son tempérament, on peut l’emmener loin sans qu’elle le voit. Mais, je vois peu d’équipes qui aient les possibilités d’appliquer ce type de plan face à la France, à part l’Allemagne, la Suède sur sa dynamique, les USA sur leur histoire, l’Angleterre sur son ambition.
Selma Bacha a besoin de Sakina Karchaoui qui déborde pour briller. Sans, son utilité dans le jeu diminue de moitié.
Je le trouve moins intense que d’habitude. Normalement, elle vaut 6.5 au minimum. Là, je la situe moins haute.
(5.5/10) Maëlle Lakrar : une adaptation et un apprentissage
La jeune française de 23 ans est arrivée soit sur le tard en équipe de France A si vous vous basez aux règles de l’ancien temps avec peu de concurrence, soit jeune si vous intégrez que la règle a changé pour la génération qui arrive et celles futures.
Entrée le 15/02/2023, elle vient déjà de toucher 90.000 $ (prime FIFA pour les 1/8e) qui vont alimenter un compte montpelliérain bien différent des sommes parisiennes et lyonnaises. A la mauvaise question, les méritent-elles ? La réponse est affirmative.
La joueuse a bien le niveau d’être internationale française et a montré des qualités de latérales comme centrales, en sachant appliquer les consignes du coach. Pour autant, possède-t-elle la garantie d’une place de titulaire, la réponse est négative. Elle est encore en phase d’apprentissage et elle ne sera pas exempte d’erreurs.
Elle a démontré de vraies qualités d’adaptation, avec trois buts au compteur dont des qualités offensives de tête sur les corners, en substitution de Wendie Renard, mais pas plus de celles de Griedge MBock.
(5.5) Eve Perisset : teigneuse, hargneuse qui accepte de ne pas être choisie dans des matches.
La place était bonne à droite pour l’ex-parisienne et lyonnaise. On voyait mal qui pouvait la contester et est arrivé, Maëlle Lakrar qui a quelque chose qu’elle n’aura jamais, la taille (1.60 contre 1.70). On la connait sur ses qualités de défense dans les duels, au milieu du jeu. On a noté sur ses difficultés quand le danger est dans la surface, un peu petite, souvent derrière son adversaire, elle a travaillé ce défaut en empêchant l’adversaire d’entrer dans la surface, ce qu’elle réussit assez bien, voire bien.
Ce qu’on apprend sur elle dans ce mondial, c’est qu’elle accepte le jeu collectif des choix et qu’elle apporte les mêmes qualités quand elle prend une place, soit dans le cours du jeu, soit en redevenant titulaire.
Elle serait essentiel avec des centres qui trouvent des trajectoires que personne n’a puisqu’aujourd’hui, toutes les joueuses internationales ont le jeu pour récupérer les dangers latéraux. Si j’étais elle, je travaillerais mon, pied car les joueuses de piston ne reviennent que dans les très grands matches.
(7.5) Wendie Renard : une mère devenue une cheffe
La capitaine de l’Equipe de France ne voulait pas d’un rôle de leader en dehors du terrain et se gardait bien de l’avoir sur le terrain, demandant à chacun d’âtre le leader de son jeu.
Puis l’âge aidant, elle apprend que les choses doivent être différentes qu’à l’idéal que son éducation lui a donné et la voilà, à assumer son rôle de révolutionnaire joué dans la diplomatie française, puis de juge des qualités ou des défauts du groupe qu’on lui a demandé de prendre en charge.
Car il est évident qu’un pacte s’est manifesté entre les deux Renard comme d’ailleurs, le même existait entre Sandrine Soubeyrand et Bruno Bini.
Elle a perdu en qualité footballistique d’autant plus que les jeunes qui arrivent ont des points forts athlétiques bien plus prononcés que par le passé et une vision du danger à apporter qui les rendent plus efficaces et plus dangereuses pour la centrale française. A l’inverse, elle a gagné en vision psychologique et n’accepte, comme les anciennes Christine Sinclair et Marta, voire Megan Rapinoe, que des plus jeunes lui fasse la belle.
Sur le jeu, elle vaut 6, ce qui intègre des moments prononcés de difficultés. Sur le mental, elle touche le 10.
Son esprit de compétition est certainement, son point le plus fort.
Le milieu et les attaquantes à venir.
William Commegrain Lesfeminines.fr