Les coaches en Angleterre ont pris grave dans ces deux demi-finales européennes. D’un côté Emma Hayes, leader de Chelsea comme une mère l’est avec ses enfants, décide d’un placement très surprenant pour finir par quatre tirs cadrés pour une équipe qui devait en mettre deux à Barcelone, devant 70.000 personnes et maintenant, le coach anglais d’Arsenal, Jonas Eidevall qui sort sa meilleure attaquante à la 64′, juste après que le Vfl Wolfsburg prend l’avantage avec un but d’Alexandra Popp à la 58′.
Comment peut-on sortir Stina Blackstenius à la 64′ ?
Est-elle une jeune joueuse ? La suédoise a un peu tourné en Europe. D’abord, à Montpellier pour découvrir puis, retour en Suède et cette saison en Angleterre. Devenue titulaire en équipe nationale, troisième du mondial 2019 et médaille d’argent aux derniers JO à Tokyo en 2021, à 27 ans, la joueuse est en pleine expérience de son poste.
A-t-elle mal joué hier devant le Vfl Wolfsburg ?
Sérieusement, elle a réalisé une partie pleine avec un premier but qu’elle est allée chercher à l’envie, poussant Hendreich à la faute, s’imposant sur Frohms, toutes deux des internationales reconnues. Elle a fait une première mi-temps sensationnelle et a même marqué, dès le début de la seconde (46′), un but refusé pour hors jeu, aux centimètres de sa coéquipière.
Hendrich a mangé la terre verte d’Arsenal.
Un choix tactique ?
La différence avec Hurtis, suédoise, venue en remplacement, n’est pas évidente aux yeux des spécialistes. Sérieusement, elle va moins vite, moins percutante et plus friable physiquement. Si Blacstenius s’exprime avec un 4-3-3, elle avait tellement d’envies qu’elle se serait adapté à un 4-4-2 sans souci. A ce niveau d’enjeu, les joueuses savent exactement les efforts qu’elles doivent faire et sont à même de les faire pour réussir à aller en finale de la WCL.
Son coach l’a vu comme on voit une fiche de poste. Sans s’occuper de ses qualités mais en cochant les cases qui n’allaient potentiellement pas. Ce sont des critères que les responsables de recrutement n’utilisent plus avec autant de ferveur et de vérités.
Les effets ?
La joueuse ne peut que sortir en pensant qu’on ne lui fait pas confiance alors que les faits montrent le contraire. Il l’a perdu. Il l’a perdu gravement et fortement car, l’idée qu’Arsenal revienne à ce niveau de compétition, n’est pas une idée facile. Loin s’en faut. L’Olympique Lyonnais, le PSG, la Juventus sont des équipes qui vont vouloir prendre ces places en demi-finales.
En plus, la joueuse est en concurrence avec les deux attaquantes titulaires et inamovibles d’Arsenal que sont Vivianne Miedema et Beth Mead. Blessées, elles vont revenir. Pour Stina, les places seront impossibles à prendre, elle n’aura que des miettes.
Elle le sait. En la sortant, il la sort d’un futur rêve et il perd une joueuse qui aurait impacté le Vfl Wolfsburg car c’était sa chance, cette année.
Demandez à n’importe quel coach, quand la meilleure attaquante adverse sort après avoir mis deux buts ; inévitablement, la défense souffle et respire mieux. Surtout quand elle mène (1-2).
Il a fait une « connerie » énorme.
J’aurais été supporter d’Arsenal, je demandais sa démission. J’aurais été dirigeant, je le démissionnais. Encore plus, s’il me dit qu’on fera mieux l’année prochaine ! Quand tu vois le niveau qui monte et les enjeux qui se préparent ! Sûr, je le vire.
A penser que son analyse prévalait à la situation factuelle où on voyait Stina Blackstenius faire vraiment mal à la défense centrale faite d’Hendrich et de Janssen ; il a privilégié la réflexion à l’action pour au final être éliminé, sur une autre erreur.
Laisser faire remonter au pied le ballon par la gardienne Zinsberger quand tu as des joueuses comme Wubben-Moy qui ont tout donné sur le terrain pendant 119′ , il ne faut pas être surpris que Julie Brand, tout juste entrée pour Wolfsburg soit plus vive que la tentative de dribble d’une arrière centrale inévitablement fatiguée et là-dessus, Brand récupère pour donner la balle de but et les éliminer de la finale !
Si on regarde et on analyse, il doit intervenir, d’autant qu’à chaque coup franc, c’est lui qui intervenait pour préciser qui devait le tirer ! A partir de la 115′, dégagement de la gardienne. Logiquement, au pire si tu perds le ballon, tu as dix de tes joueuses face à la balle au retour. Bon, il faut que les autres soient en pleine forme pour marquer.
Sauf si tu joues la balle dans tes vingt mètres, et bien, il n’y a que cinq mètres à faire pour les adversaires pour être dans ta surface. C’est assez simple. Et donc, tu augmentes le risque d’un but ou d’un corner comme d’un pénalty. Cela fait beaucoup de risques quand tout le monde est à plat.
Sérieusement, les coaches en Angleterre sont très forts, quand le jeu joue fort pour eux. Après, c’est une autre histoire.
Bizarrement, ils ne savent pas créer et s’adapter. Ils appliquent comme des « fonctionnaires ».
Au pire, en espérant revenir.
Good Luck, my friend ! « Au revoir ! »
William Commegrain Lesfeminines.fr