Le rugby féminin est comme le football féminin. Quand on le découvre, on se plait à se dire qu’elles sont plus fair-play, moins violentes, plus calmes que les hommes.

Papy et Mamie qui vont voir la grande depuis la nuit des temps n’en sont pas revenus. La grande Sara Tounesi, deuxième ligne italienne, y est allé franco quand elle a vu cette belle oreille japonaise se donner au plaisir câlin d’une morsure amoureuse dans la force des placages.

Ce n’est pas que la joueuse de l’Elite 1 française, de l’ASM Romagnat (63) n’ait pas eu son plat d’Aligot, c’est que tout simplement quand une oreille s’offre, on se l’offre. Je suis d’une génération où j’ai découvert le rugby en noir et blanc, des joueurs fins comme des oiseaux qui couraient pour se faire percuter par des monstres avec une seule question : se relèvera ou pas ?

Le rugbyman se relevait et dans les yeux d’adolescents se dessinaient le mot respect.

Le rugby féminin est donc un rugby de dentelles à mettre douze matches à l’italienne, coupable de ce geste coupable face à une japonaise, un dimanche australe, et en conséquence, ne sera pas du quart de finale face à la France, samedi 5h30 du matin.

Je ne sais pas, mais je serais vous, je ne raterais pas ce match ni cette fin de coupe du monde dans le monde austral.

J’ai cette victoire face à la Nouvelle Zélande, un quatorze juillet 1979. Je vois encore les mouettes tourner autour du terrain. Le sang et le courage avaient parlé. Pas besoin de couleurs, à 10.000 kilomètres et bien des années plus tard, on a encore dans les oreilles, le son de la voix de curée de ce Couderc qui nous demandait d’aimer cette religion autant qu’il l’aimait.

Et il y en a eu d’autres. Blanco en bout de ligne et de temps.

Ne ratez pas ces Bleues, même en couleurs, il y aura du courage pour ce quart de finale.

William Commegrain Lesfeminines.fr