Ce qui restera longtemps dans les annales, c’est le tableau d’affichage du Groupama Stadium, un soir d’Octobre 2022.
La France et le football féminin
(1-5) à domicile contre l’Olympique Lyonnais, le cul entre deux chaises, à attendre la signature de l’Oncle d’Amérique, John Text »OR » dont on ne sait si le nom, n’est pas une invention marketing. Une série de whiskys alignés sur des fauteuils Chesterfield, en y mettant le son de l’OR, qui glisse toujours bien à tout Louis de Funès qui aime à l’entendre, cliqueter en s’endormant.
L’Olympique Lyonnais qui recevait Arsenal Ladies à domicile. Le club des « frenchies » des années 90, toujours bien habillés, classieux mais jamais vainqueur dans un football que les féminines françaises 2021/2022 nous ont confirmé, très « rock and roll », zone de banlieue à droite et zone à gauche. Chacun à défendre son territoire en espérant gagner, au mot ou à la goutte de sang, celui de l’autre.
Ne reconnaissant qu’un maître, l’argent. Un Maître, on ne peut plus infidèle. Dès qu’il s’échappe de votre poche, c’est pour aller dans celle des autres.
Arsenal sans Miedema, « on the bench », voyant son amie et partenaire de cœur, mettre un triplé à nos championnes d’Europe, huit titres dont surtout, la force de l’avoir repris en 2022 aux barcelonaises, tout autant LGBT et s’en suit. Sauf qu’à l’avertissement d’Ada Hegerberg, « le plus dur, c’est de renouveler », elles n’avaient pas réussi à nous faire croire du possible.
Un sévère (3-1) pour les fenottes en 2022 avait clos le débat.
Une victoire si certaine qu’elle avait lancé les lignes d’écriture pour le Ballon d’Or de Wendie Renard. Une joueuse de 32 printemps qui a assez d’expériences pour être surprise du peu d’engouement de son Président à défendre ce que les médias nationaux avaient commencé. Une sorte d’objectivité rare chez le Président Aulas quand on parle de l’Olympique Lyonnais.
Justement, si on regarde plus haut, là où les gens décident avec le bonheur de pouvoir « péter » sans que ceux en face n’osent en faire la remarque, voire montrer le moindre signe trahissant dans leur visage, l’odeur du pouvoir, là malfaisante, se promener au devant de leurs narines.
Si, cigares au bec, les hommes de pouvoir analysent la situation du football féminin. A l’évidence, le potentiel n’est qu’européen à travers les deux ou trois clubs des championnats leaders masculins, et certainement pas à s’époumoner à créer un championnat qui de toute manière, ne possède pas la ressource humaine en quantité suffisante, pour espérer la moindre homogénéité nationale.
Alors la victoire espagnole et anglaise des clubs leaders leur va très bien. Autant pour l’Olympique Lyonnais. La victoire n’en sera que plus belle, lorsqu’il la reprendra.
Les fans lyonnais devant une telle insulte crient au recrutement qui ne recrute que des emmerdements : sept, huit neuf blessées, sans compter les futures maternités dans un monde où les filles qui vivent avec les filles ont vite compris que le droit d’enfanter aujourd’hui n’est pas garanti d’être le même avec une Europe qui se range bien à droite, ensemble avec les esprits catholiques, protestants comme musulmans sur ce sujet.
Donc le Ballon d’Or quitte le Rhône et s’installe en Espagne, Angleterre et Australie, future hôte de la Coupe du Monde 2023, l’Allemagne quatrième. Bienvenue et bienvenues dans le monde des LGBT, terrain d’expression du football féminin sans que cela ne soit à condamner mais, dont chacune ne manque jamais de savoir si elle est ou non de la communauté.
Que s’est-il passé à Lyon et à Paris ?
Dans un premier temps, j’avais pensé à une dépression.
Dans la foulée des deux défaites lourdes de l’Equipe de France face à l’Allemagne (2-1) et la Suède (3-0). On a tous vu Wendie Renard lancer bien moins loin son pied droit pour empêcher un centre qui fera un but de Mead. Elle est là, mais à un moment, la tête lui dit Stop. Tous ces efforts pour ça. Alors le corps ne veut pas, le corps ne veut plus. C’est le signe d’une dépression. Tu es là, sans être là, au même niveau.
L’Olympique Lyonnais a peut-être fait une dépression. Un truc collectif qui fait que tu es là, mais pas assez là. Et en face, Arsenal avec encore, au cœur, le bruit d’un Wembley plein, qui gronde de bonheur, d’un titre européen 2022 pimenté par une victoire face aux américaines (2-0), championnes du monde !
A quelques encablures d’un mondial anglophone en Australie et Nouvelle-Zélande, il y a du rêve dans les nuages.
Arsenal, flamboyantes. La tête dans les nuages quand la France pose ses fesses à terre.
Cela nous amènerait à la victoire de Chelsea à jean Bouin contre le Paris Saint Germain (0-1) du lendemain. Un football parisien incompréhensible si l’objectif était la victoire.. Une bouillie de football dont les commentaires officiels parisiens d’après-match ressemblent à ces mots qu’ont les parents quand il faut demander à leurs enfants de manger les légumes qui entourent leur plat.
Des parents convaincus du bien fondé de leur message quand le môme, le cœur au bord des lèvres, ne veut pas entendre de raisons, lui qui se promène si bien, d’émotions en émotions.
La question qui reste : le football est-il le terrain du cœur ou celui de la raison ?
Les espagnoles et anglaises ont choisi la première définition. Elles font des stades pleins, 90.000, 80.000 fans qui grondent. La France prend le chemin de la raison. Expliquer, et encore expliquer, puis expliquer pour terminer par expliquer et finir en expliquant.
Peut-être que c’est là que le bât blesse.
Olympiques Lyonnaises, Paris Saint Germain, je vous souhaite de péter de bonheur.
Cela voudra dire que, tout simplement, vous avez repris le pouvoir de la première place.
William Commegrain Lesfeminines.fr