Le Ballon d’Or 2022 a été donnée à Alexia Putellas, capitaine du FC Barcelone, vainqueur du championnat et de la Coupe d’Espagne, finaliste de la Ligue des Championnes 2022 face à l’OL (1-3) et obligée de quitter la sélection espagnole au début de l’Euro 2022 pour une rupture des ligaments.
Il s’agit du premier doublé de l’histoire féminine, puisque la joueuse a été élue Ballon d’Or 2021, meilleure joueuse FIFA et UEFA de la saison dernière.
L’ensemble de la communauté lyonnaise et les médias français avaient ouvert une porte à Wendie Renard, capitaine lyonnaise vainqueur de la Ligue des Championnes 2022, que même Corinne Diacre avait reprise : « Au vu de la carrière de Wendie, ce serait très très bien. Très bien pour elle d’un point de vue personnel. Cela récompenserait sa carrière mais qui n’est pas terminée ».
En terminant 8e d’un vote fait par des journalistes spécialisés en football féminin, qui se sont basés sur trois critères spécifiques : la performance individuelle est le critère numéro 1, devant la performance collective et l’exemplarité de la joueuse. Une modification récente (Mars 2022) ayant mis au placard la carrière, expliquant l’arrivée soudaine à la seconde place de Beth Mead, inconnue à ce niveau avant l’Euro, meilleure joueuse et buteuse de la compétition européenne de Juillet 2022.
La gagnante est donc Alexia Putellas, finaliste à la WCL avec son équipe, meilleure buteuse (11 buts) de la compétition, mais insignifiante lors de la finale face à l’OL où le but extraordinaire d’Amandine Henry était venue illuminer cette compétition. Elle a gagné avec le FC Barcelone le titre de championne d’Espagne et la Coupe avec plus de 30 points d’avance dans un championnat peu relevé. Elle a été absente de la compétition internationale de l’Euro sur blessure.
Sur cette nomination, on peut lui reprocher deux choses : ne pas avoir fait une bonne finale de la WCL, ne pas être évaluable lors de l’Euro 2022,
J’aimerais l’opposer non pas à Wendie Renard qui n’a pas fait un grand Euro et dont le contenu, au regard de ses prestations passées, peut justifier de cette 8e place que la performance lyonnaise 2022 ne justifie pas. J’aimerais opposer Alexia Putellas à Alexandra Popp.
Alexandra Popp justifiait de l’obtention du Ballon d’Or
L’allemande a fait un Euro extraordinaire.
Les français ont les deux buts marqués par la capitaine de la Mannschaft en mémoire. Remplaçante au début de la compétition, essentielle à l’Allemagne dans son parcours. Mais il ne faudrait pas oublier sa ruse, face à l’Autriche, où toute seule, avec sa compétence et son expérience, elle va chercher un contre que personne n’aurait imaginé à sa place.
« Lea Schüller était clairement l’attaquante numéro un au départ, explique Jan Göbel, journaliste pour l’hebdomadaire Der Spiegel. Je suis impressionné de voir à quel point elle a été remplacée par Popp. » Buteuse de la tête lors des trois matchs de poules de l’Allemagne – face au Danemark (4-0), à l’Espagne (2-0), puis à la Finlande (3-0) –, Alexandra Popp a encore marqué dans les dernières minutes du quart de finale contre l’Autriche (2-0) ! Puis un doublé lors de la demi face à la France. Il aura fallu une blessure à la dernière minute de l’échauffement de la finale pour que l’Angleterre gagne son Euro.
Co-meilleure buteuse avant la finale. Elle, présente, l’Allemagne prenait le titre. Les anglais l’ont bien compris ..
Sur la performance individuelle, je la place numéro 1 alors qu’elle finira 4e de ces votes.
Bien que l’année lui soit moins favorable qu’à l’espagnole. Wolfsburg recevra une fessée face à Barcelone en 1/2 finale avec un (5-1) devant plus de 90.000 spectateurs au Camp Nou.
Sur le plan de l’exemplarité, elle est aussi numéro 1 sur cette compétition de l’Euro 2022.
« Sa compatriote Lina Magull trouve que Popp entraîne tout le monde avec sa mentalité, ajoute Jan Göbel. Sur le terrain, elle représente le pressing agressif, elle attaque à tout moment, et avec cette présence, il est actuellement impossible d’imaginer l’équipe sans elle. »
Sur le plan collectif, l’équipe d’Allemagne est finaliste de l’Euro 2022. Une compétition d’un niveau supérieur à la Women’s Champions League, les équipes nationales alignant leurs meilleures joueuses pour une compétition qui se joue … tous les quatre ans ! Un enjeu à ne pas rater.
Ce sont les Eldorados Espagnols et anglais qui sont privilégiés
Les journalistes ont préféré la Women’s Champions League et en même temps ont sanctionné les lyonnaises, vainqueur de la compétition, la 8e de leur histoire en récupérant un titre face à celles qui lui avaient pris l’année précédente ! Record. Lyon sanctionné, en ne classant aucune joueuse dans le Top 5 mondial.
Mettre Putellas, c’est privilégier la WCL. Moi, j’aurais privilégié l’Euro mais la 3e place de l’australienne Sam Kerr (Chelsea) nous ouvre les yeux sur ce qui fait briller les yeux des journalistes :
Le championnat espagnol et le championnat anglais.
Depuis plusieurs saisons, ils se plaisent à dire qu’il s’agit de l’eldorado. Les communications se font dans ce sens sachant que le monde journaliste parle de ce qui se parle, bien plus que de ce qui ne se parle pas. Les records en spectateurs avec 90.000 au Camp Nou pour une demi-finale européenne. 80.000 à Wembley pour une finale de l’Euro.
Les journalistes rêvent avec ces deux pays historiquement forts dans le monde masculin. La vague a emporté ceux qui n’attendaient qu’à être emporté par elle. Oubliant sans vergogne la réalité d’un championnat moyen d’un côté comme de l’autre.
Le Ballon d’Or, c’est un travail médiatique autant qu’un travail journalistique.
La 20e et dernière place de Kadidiatou Diani comme la 17e de Katoto, surpenantes, indirectement citées dans l’affaire mondialisée de Kheira Hamraoui, en sont peut-être des explications.
William Commegrain Lesféminines.fr