Le Canada, qualifié pour la seconde fois de son histoire, à la Coupe du Monde au Qatar après 36 années d’abstinence, connait des troubles financiers tant chez les hommes qu’auprès de la sélection féminine canadienne, médaille d’Or aux Jo de Tokyo, bronze à Rio (2016) et Londres (2012).

Les deux équipes réclament, bien que le Canada ose.

Le Canada ose

Une performance féminine olympique rare pour une équipe qui n’avait pu gagner qu’une seule fois la compétition CONCACAF, ayant dans sa course, les USA, championnes du monde et numéro 1 mondial depuis les années 1990. Le canada ose en associant à l’anglais, John Herdmann (46 ans), sélectionneur chez les filles de 2011 à 2018, puis maintenant auprès de la sélection masculine depuis 2018.

Pour deux performances. Une féminine d’abord et une masculine actuellement.

Les joueurs et joueuses revendiquent

Du côté des hommes, à trois heures du coup d’envoi face au Panama, portes du stade déjà ouvertes, l’équipe nationale masculine refuse de jouer son match, jugeant les primes proposées par la Fédération, insuffisantes.

Du côté des féminines, elles viennent de publier une déclaration précisant que les discussions actuelles pour négocier une rémunération égale avec les hommes sont une nouvelle base positive mais demandent une suite dans les discussions. Faisant ainsi corps avec les hommes.

Déclaration reprise sur le compte twitter de la star et capitaine de l’équipe nationale, Christine Sinclair, meilleure buteuse actuelle de l’histoire du football féminin.

« L’équipe nationale féminine négocie de bonne foi avec Canada Soccer depuis le 29 janvier 2022. Nous avons été clairs tout au long de ces discussions (et avant) que nous cherchons une entente avec Canada Soccer qui fournira un salaire égal aux membres de notre équipe par rapport à l’équipe nationale masculine. Vendredi, Canada Soccer a déposé une proposition pour les équipes nationales masculine et féminine. Nous continuons d’examiner cette proposition même si nous n’avons pas encore bénéficié de toute l’information que nous avons demandé à Canada Soccer de fournir au sujet de ses états financiers, y compris en ce qui concerne son entente avec Canada Soccer Busines. Cependant, l’équipe nationale féminine estime que la plus récente proposition de l’ASC représente une étape positive vers l’équité salariale entre les équipes masculine et féminine, et une étape qui fournit une base pour d’autres négociations avec l’ASC.

Nous sommes heureux d’apprendre que les équipes nationales masculines demandent à Canada Soccer « une structure équitable avec notre équipe nationale féminine ». Cependant, pour être clair, l’équipe nationale féminine ne considère pas les pourcentages égaux de la FIFA entre nos équipes respectives comme un salaire égal.

Nous sommes impatients de travailler avec Canada Soccer et l’équipe nationale masculine en vue d’une entente qui offre une véritable équité salariale et qui fait progresser le sport du soccer au Canada, pour notre bénéfice à tous. »

Certainement, un futur gentleman agreement

Voilà une fédération (CSA, comme Association de Soccer Canadien) qui sait oser en mettant à sa tête, pour les filles, un jeune sélectionneur de 35 ans en 2011 ; se proposant pour l’organisation de la Coupe du Monde en 2015 et l’obtenant ; prenant des médailles pour finir par un titre olympique sur le plan féminin et en acceptant l’idée qu’un coach de sport féminin peut aussi bien réussir au plus haut niveau des enjeux identitaires habituels, en lui confiant la sélection masculine.

Pour autant, il n’y a pas au Canada de championnat professionnel de football. Un accord existe avec les USA.

Sans nul doute, un gentleman agreement va être trouvé, à l’image de l’accord entre les joueuses et joueurs américains avec leur fédération.

Sans oublier que, de ce côté du continent, le football est la réussite des femmes plus que celui des hommes.

William Commegrain Lesfeminines.fr