Paris. 9 mars 2022. Il y a des dates calendaires pour les déclarations fiscales. A l’évidence, de par le monde, le 8 mars de chaque année est devenu la date des informations féminines des organisations.
Les critiques sont nombreuses dans le monde du football. A se demander pour quelles raisons ? La question est bien trop large pour proposer une seule réponse. A supposer qu’elle soit exacte, cela lui donnerait les mêmes vertus que la religion se plait à donner au miracle.
Soyons bien plus modeste et simple. « Comme le football appartient à tout le monde. Tout le monde a de bonnes raisons d’avoir raison en football ». Surtout dans les pays latins, où le mot « propriété » octroie les droits les plus forts du système juridique, quelque soit le pays concerné.
Dans ce cadre passionné, le football féminin aurait pu avoir quelques mansuétudes. Vu qu’il n’appartient pas au plus grand nombre, ces derniers se faisant un plaisir à le rappeler.
Et bien, le football féminin n’échappe pas à la règle ! Il est critiqué.
Rappelons néanmoins qu’il est depuis une dizaine d’années dans le top 5 mondial quand beaucoup de nations concurrentes en sont sorties pour en revenir ou pas. Voilà pour le verre à demi-plein quand au verre à demi-vide, il est très simple : dans les compétitions internationales des A, l’Equipe de France est la seule équipe du Top 10 à n’avoir jamais été sur le podium d’une compétition. Pire, elle a été éliminée depuis 2013 de toutes les compétitions (Euro, Mondial, JO) au stade des 1/4 de finale.
Alors que les équipe de jeunes (U17, U19, U20) ont gagné des titres ou des podiums depuis 2012.
Les chiffres 2021 du football féminin
Pour en avoir plus de manière synthétique, que faire d’autres que de proposer des faits chiffrés que la fédération française de football se plaît et e doit de préciser dans cette journée internationale des droits de la femme, du 8 mars.
Une évolution sur le terrain
Le nombre de licenciées a bondi de 16% pour atteindre 163.717 licenciées joueuses au 2 mars 2022. Un chiffre qui était fixé à 50.000 unités lors de la saison 2011-2012. Dix ans, les cahiers des charges stricts imposant aux clubs la mixité ont donné une tendance générale qui semble être la ligne de mesure française.
Si on ajoute les dirigeantes, (33.385), on arrive à quelques unités de la barre des 200.000 licenciées féminines (197.102), plus les éducatrices (1887) et les arbitres (1006), on touche les 200.000 licenciés (199.995).
Un chiffre très bas dans les instances
On ne peut qu’être surpris du chiffre dans les instances districts et ligues. 17% de femmes pour 83% d’hommes dans les districts ; légèrement plus (18%) dans les Ligues pour 82% d’hommes.
Un chiffre totalement incompréhensible dès lors où, le bras droit sur le comptoir, on peut écouter les propos pas si faux d’une différence entre les hommes et les femmes sur le terrain, associé à d’autres centres d’intérêts des fois genrés d’autres fois non. Chacun étant libre de sa passion comme de sa perception.
Autant, personne ne peut entendre cette différence dans la gestion d’un mandat et donc d’un pouvoir.
A l’évidence, il y a quelques choses à faire dans ce domaine.
Sur le plan de la construction de la performance
Les jeunes filles sont très intéressées, au plus jeune âge, à jouer au football. Rien ne leur permettait de le faire en l’associant à un travail scolaire correct. Aujourd’hui, la structure féminine est de 173 sections sportives. un premier maillage est fait, sans comparaison avec les 1.044 sections sportives labellisées FFF pour le football masculin mais qui est en phase avec les licenciées, comme avec le futur de cet investissement : la garantie d’un eldorado financier, toujours motivant chez les hommes, est bien inférieur à celui masculin.
Un système scolaire qui récolte ensuite des joueuses dans 8 Pôles Espoirs (Blagnac, Clairefontaine, Liévin, Lyon, Mérignac, Rennes, Strasbourg et Tours) et un Pôle France, ouvert maintenant dès 13 ans dès la saison prochaine, quand les portes n’étaient accessibles qu’aux tranches d’âge de 16-18 ans. Auquel s’ajoute la possibilité de poursuivre sa formation au sein d’un club de D1F ou de D2F.
Il y a assez de clubs pour que le maillage soit assez complet.
La question qui se pose aujourd’hui est comment tirer la quintessence de cet ensemble qui n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves en A ?
Pour la performance de haut niveau, dont rappelons nous l’interview de Sabrina Viguier qui précisait que l’objectif était de remonter 1 à 5 joueuses des équipes de France jeunes vers les A, un premier organisme a été crée : la commission fédérale de haut-niveau.
il sera temps de faire son bilan, après avoir pris connaissance de son détail, ainsi énoncé ainsi sur le site de la FFF, sans oublier de rappeler que la France, avec ses deux clubs de l’olympique Lyonnais et du Paris Saint Germain, dans une moindre proportion, ont trusté les finales (4 finales) et titres européens (7 titres) des saisons 2011 à 2020.
« Le Comité exécutif de la FFF a approuvé la création de la Commission fédérale du football féminin de haut-niveau. Son rôle ? Échanger et réfléchir sur toute question en lien avec le développement de la pratique de haut-niveau. Placée sous la compétence du Comex, elle est présidée par Jean-Michel Aulas qui pilote avec Hubert Fournier, le directeur technique national, le plan de structuration du football féminin d’élite.
Ce plan s’articule autour de trois axes : 1) centraliser les décisions et orientations du haut-niveau féminin avec la création d’un organe dédié à la structuration et à la promotion du football féminin professionnel, 2) développer la structuration de l’ensemble des clubs : création d’une licence club à deux niveaux – « Excellence » et « Élite », afin d’adapter les exigences de structuration conformément aux ambitions de chaque club tout, 3) optimiser le parcours de formation grâce à la création de centres de formation agréées à deux niveaux afin de garantir la pérennité des structures. »
Un travail qui devra penser à intégrer la problématique de la concurrence nouvelle faite à l’OL par Barcelone, Chelsea et le Bayern quand n’existait auparavant que le Vfl Wolfsburg et le Paris Saint Germain ; tout en trouvant la réponse à une autre véritable question : l’absence de performances des clubs 3e de la D1F Arkema, nouveau sur la scène européenne, en comparaison des championnats allemands, anglais et espagnols.
A cet égard, Jean-Michel Aulas est intervenu sur le site l’Equipe, pour cette fameuse date du 8 mars. Le support titrant « sur le risque de perdre ses meilleures joueuses ». Sans avoir lu le contenu, il est évident qu’il a dû rappeler la différence de droits entre le championnat anglais (9.4 millions de droits TV par saison jusqu’en 2024) quand la D1F a été payé par Canal 1.2 millions par saison. Un championnat dont le naming, financé par la Barclay’s (4.7 millions d’euros) par saison jusqu’en 2024, est bien supérieur à celui d’Arkema (1 million d’euros).
On ne peut fermer cette page sans rappeler le nouveau syndicat « l’Association du Football Professionnel Féminin », crée par les clubs pour intervenir de manière collégiale sur le sujet dont on se souvient que le premier fait d’armes a montré à quel point, le football était une terre de critiques avant d’être une action collective : la répartition de la rallonge médiatique de 6 millions d’euros des droits TV de la LFP vers le football féminin professionnel et son buzz.
Le football féminin français avait là, quasiment 80% (77%) des droits TV anglais [(6+1.2)/9.4].
Pour l’instant, l’Equipe annonce (7 mars) une dotation supplémentaire de 600.000 euros, en complément du naming de la D1F partagé à douze.1 million d’euros, payé par Arkema. Soit une rallonge de 50.000 euros par club.
Je pense que tout ceux qui sont tombés à bras raccourci sur l’idée de Laurent Nicollin doivent compter les sous … manquants.
Voilà un ensemble qui doit déjà agir avant d’être discuté. Bilan le 8 mars 2023.
William Commegrain Lesfeminines.fr