La conférence de presse de Corinne Diacre a duré 19′. C’est court, rapide, précis et symptomatique.
Un symptôme de la maitrise de la sélectionneuse aux questions de ses choix face à la presse et donc indirectement face au public.
Visiblement la tendance est de vouloir insérer la jeunesse dans le groupe.
Elle nous renvoie à l’incorporation de la génération de la Coupe du Monde 2018 des moins de vingt ans en France qui avait terminé à la quatrième place. A regarder la composition de la petite finale perdue face à l’Angleterre, on trouve Sandy Baltimore, Melvine Malard, en se souvenant que Marie-Antoinette Katoto et Mylène Chavas avaient terminé la compétition sur le banc. Elisa de Almeida faisait partie du groupe, blessée en cours de compétition comme Julie Thibaud, qui s’est fait les croisés.
Là où je ne la rejoins pas c’est l’idée du socle générationnel pas assez remanié aux JO pour certaines équipes, pensant certainement aux USA.
On peut argumenter que sans la qualité de Megan Rapinoe, doublé à 36 ans, Carly Lloyd, doublé à 39 ans (4-3) les américaines n’auraient pas pris le bronze à Tokyo face à l’Australie (4-3). Sans compter l’aspect défensif avec Kelley O’Hara (33 ans), Becky Sauerbrunn (36 ans). Même si Tobin Heath et Alex Morgan ont été en retrait. Certes, les médias plaçaient les USA nettement devant. Accordons-nous sur cette erreur, due à une méconnaissance des autres nations. Défaut que nous français, connaissons bien.
Resituons la Suède (Argent), où brille Caroline Seger, pas loin des trente-cinq ans. Lindahl la gardienne. Kosovare Asllani et Sofia Jakobsson touchent la trentaine. La plupart des autres joueuses bordent une moyenne de vingt cinq ans.
Le Canada, Or Olympique, est plus près d’une moyenne supérieure à vingt six ans. On a vu l’impact d’une Stéphanie Labbè sur le résultat (arrêt aux tirs au but). Désiré Scott comme Christine Sinclair.
A mon sens, comme observatrice de la compétition, elle a pu relever que la cohésion a été le facteur déclenchant d’une médaille.
Elle se crée son groupe et sa cohésion. Pour cela, elle fait entrer des joueuses, les sort, puis les reprend créant une émulation et donc une cohésion. Peu importe la manière dont elle l’explique officiellement. Les adversaires des Bleues sont à la portée de son remaniement et de sa stratégie. Le Top 15 mondial se qualifiera sans souci pour une coupe du monde étendue à trente deux équipes.
Son groupe est actuellement trop jeune pour 2022 ; si on analyse la jeunesse intégrée, son sens de la compétition, elle prépare une équipe pour aboutir aux JO 2024. Les jeunes comprennent à l’écouter, qu’elles ont leur chance. Elle précise que les Bleues possèdent un vivier important, disponible. Des propos qui ne sont pas tombés dans l’oreille de sourdes.
Je pense qu’elle prévoit d’y être, comme coach pour finir son mandat sur une médaille d’Or.
Cela la resituera sur le marché privé des coaches. Un univers qu’elle ne peut pas retrouver aujourd’hui, sans prendre des risques de non-emploi.
Un coach, à mon sens, cela réfléchit aussi à une stratégie personnelle.
Sélection face à la Grèce et à la Slovénie, premiers matches de qualification à la Coupe du Monde 2023
William Commegrain Lesfeminines.fr
la conférence en replay