Dans cette opposition sur les terres de l’Oncle Sam, il ne s’agissait pas de mourir sur le rectangle vert pour les joueuses du Paris Saint Germain mais il eut été « très sympathique » de prendre une victoire après plusieurs défaites en match de préparation dont une sévère, (5-1) face à l’Olympique Lyonnais dans le Tournoi, bien identifié, de Toulouse.
Cela n’a pas été le cas puisque la séance des tirs au but s’est terminée en faveur du Bayern de Munich (2-2, 4 tirs au but à 5). La sixième tireuse parisienne, Léa Khelifi, trouvant la transversale quand Hanna Glas, ex-parisienne, tout juste revenue des JO de Tokyo avec l’Argent gagné par la Suède, donne le gain de la rencontre au Bayern de Munich.
Quatre matches, quatre défaites, pour un club champion de France en 2021, ayant réussi cette performance en s’imposant à l’OL et ses quatorze titres consécutifs, ce n’est pas un bon message.
L’écrire est une vérité. Ne pas l’écrire serait une erreur. Cela dit, le contenu de la première mi-temps était plutôt intéressant.
Les joueuses de Didier Ollé Nicolle, nouveau coach, ont été présentes sur le plan défensif, sans être inquiétées par un Bayern, dominateur psychologiquement, mais obligé à reculer plus que de raisons sur les contres et possessions parisiennes. Les transitions entre la défense et l’animation offensive verticale étaient assez probantes pour que Sandy Baltimore, Tom pouce du football, mais génie des dribbles ait le temps de déposer un ballon au second poteau. Sachant trouver Marie-Antoinette Katoto, s’empressant sereinement, d’y placer une tête vainqueur (0-1, 19′).
Une déconcentration parisienne juste avant la mi-temps
« Tutti va bene ! » pendant vingt bonnes minutes pour le camp parisien. Elisa De Almeida réalise un excellent match en défenseur central. L’association avec Paulina Dudek donne l’impression d’un coffre-fort inviolable au centre de la défense, chacune faisant très bien ce qu’elle a à faire. La fin de la mi-temps s’annonce et les joueuses du PSG ont déjà un début de crampons en direction des vestiaires.
Une sensation que l’axe offensif du Bayern ressentira ou n’acceptera pas plutôt. Voilà que sur le côté, une allemande, Klara Bühl, s’obstine à empêcher notre internationale Sakina Karchaoui à relancer tranquillement une balle qu’elle lui a chipé en défense. Obligeant l’ex-lyonnaise et montpelliéraine à la suivre et non pas le contraire. Situation acceptée par la latérale. A tort puisqu’en face se trouve la culture allemande, opiniâtre et décidée ; à raison, puisque nous sommes à la 43′ et que les chaussettes de la nouvelle parisienne ont bien transpiré, avec ses allées et venues incessantes dans son couloir gauche.
Ni une, ni deux, la balle récupérée et transmise au centre. Tout s’accélère, une touche puissante sur Kumagai dont on cherche la raison d’être là, dans cette surface, quand on sait qu’elle joue sentinelle au milieu. La capitaine du Japon, tout juste partie de l’Ol et arrivée au Bayern adresse un plat du pied sans contrôle. Une autre Tom pouce du football féminin est là, en embuscade. Derrière Paulina Dudek, milieu d’1.60, avant-centre sur l’action, elle passe devant notre internationale polonaise, plat du pied. But, égalisation (1-1, 43′).
Quand Léa Schuller mettra le second but bavarois dans la minute suivante, le lecteur averti serait bien aise de ressentir la sensation d’effroi, déplaisante, que ses ainées avaient en rencontrant l’Allemagne. Jamais battues avant que le coup de sifflet final indiquant la fin d’un match ne retentisse.
Au-delà de l’abnégation légendaire d’Outre-Rhin, il y a eu dans ce second but assassin, l’intelligence tactique d’une équipe, championne de Bundesliga mettant les lionnes de Wolfsburg au second rang, à l’image pour la France, du PSG avec l’OL.
Charlotte Voll mesure 1.76. Les gardiennes sont maintenant à 1.80. Dans des cages qui ne changent pas, quatre centimètres de moins, c’est immédiatement un espace supplémentaire de disponible que la capitaine allemande, Caroline Simon, enregistre quand elle joue son coup franc direct.
Une balle brossée qui termine sur la transversale sans qu’elle puisse être touchée par la jeune gardienne parisienne, ne montant pas assez haut dans son plongeon. La balle retombe. Paulina Dudek, auteure de la faute sur le coup franc, attend que Charlotte Voll se relève à la vitesse d’une Christiane Endler. Ce ne sera pas le cas. Ce temps d’attente est exploitée par Léa Schuller, juste derrière elle, qui place une tête vainqueur (2-1, 45′).
Le match s’est retourné en deux minutes. Deux joueuses, pourtant excellentes dans la partie, ont baissé de concentration et d’exigence. La tête déjà aux vestiaires. Les allemandes ont exploité ce léger temps faible, cela finit par deux buts en trois minutes.
Quand Kheira Hamraoui égalisera, au retour des vestiaires. Même scénario, elle se trouve étrangement démarquée alors que sa taille exigerait une présence défensive allemande. Les bavaroises sont bousculées depuis plusieurs minutes. A l’évidence, elles sont un peu ailleurs. L’ex-barcelonaise passe devant Carina Wenninger et place sa tête vainqueur (2-2, 57′) sur un service de Sandy Baltimore.
Plus rien ne sera marqué, les équipes iront jouer les tirs au but et le Bayern l’emportera.
Que retenir du PSG dans le cadre du prochain début de championnat ? Une qualité défensive, un milieu qui manque de domination, une animation offensive avec trop de déchets. En sachant que l’adversaire était au niveau d’une demi-finale européenne, ce que ne sera pas le cas dans tous les matches du championnat de France.
La seule véritable interrogation concerne la force passée du PSG, sa qualité offensive que l’on ne retrouve pas dans ce match et les précédents. Trop peu d’occasions dans cette rencontre pour avoir une marge de sécurité.
William Commegrain Lesfeminines.fr