Les Bleues lancent une nouvelle génération. Dans cette vidéo de la FFF, on trouve les visages du Mondial 2019 pour certaines, tout en étant bien plus près de ceux de 2018, pour la Coupe du Monde des U20.
Ce n’est plus une tendance, à l’évidence, il s’agit d’une stratégie : la France lance une nouvelle génération.
Peu importe le temps de jeu, peu importe la situation en club ; Corinne Diacre ouvre une nouvelle page en direction de l’Euro 2022.
Quelques observations.
La taille, une nouvelle donnée importante pour les gardiennes des Bleues.
Pour les gardiennes, la nouveauté c’est la taille. Mylène Chavas (Dijon, 22 ans, 178) et Constance Picaud (Le Havre, 21 ans, 180). Deux joueuses qui répondent aux conditions de taille du poste faisant déjà interroger les gardiennes plus âgées, Solène Durand (EA Guingamp, 26 ans, 171) et Pauline Peyraud Magnin (Atletico Madrid, 29 ans, 10 sélections, 175), contraintes à l’attente derrière Sarah Bouhaddi (Olympique Lyonnais, 149 sélections, 175, 34 ans) depuis plusieurs années et maintenant, devant un autre obstacle naturel : la taille.
A voir de quelle manière cette qualité se conjuguera avec la compétence ? Mais aujourd’hui, la France cherche des grandes joueuses à ce poste.
Corinne Diacre semble être à l’écoute de parcours.
Le profil de la gardienne du Havre, Constance Picaud, pourtant dernière de la D1F, pompier bénévole quand elle jouait en D2F, est assez dans la lignée de ce que cherche Corinne Diacre. Une joueuse positive, avec le sens de la hiérarchie et de la mesure, habituée à s’adapter à des situations différentes. Sa vidéo de présentation correspond à la psychologie de la sélectionneuse française. Prouvée quand elle a mis en place Charlotte Bilbault, inconnue à Soyaux, sous des premières lumières au Paris FC et maintenant, plusieurs fois capitaine de l’Equipe de France avec sa réussite bordelaise.
Des gardiennes qui savent toutes qu’elles sont là depuis peu, sans savoir si elles reviendront – au moins une n’en sera pas puisque le stage actuel est de quatre gardiennes – et avec l’espoir de s’affirmer pour un poste de n°1 que Pauline Peyraud Magnin détient depuis peu (18-09-2020).
Du nouveau, du nouveau et du nouveau : les changements de maillot portent leurs fruits
Au milieu, Lea Khelifi (Dijon, 22 ans, 169, U16, U17, U19, U20, U23) sans grand temps de jeu au PSG après sa signature (8 matches en deux saisons), venue du FC Metz où elle avait brillé pendant son passage en D1F, prêtée cette saison à Dijon (8 matches sur 14) est chez les A. Ella Palis (21 ans) depuis deux saisons aux Girondins de Bordeaux, après une formation de six ans à Guingamp, n’a joué que sept matches sur quatorze dont 2 titularisations. Déjà en Bleue en U17, U19, U23 avec le brassard chez les jeunes. Là, chez les A. Voilà une tendance axée « découverte ».
Sandie Toletti (25 ans), 3e du championnat espagnol avec Levante, partie la saison dernière de Montpellier est dans un autre registre. Testée chez les A (2013) très tôt puis oubliée. Elle a fait partie de l’aventure du Mondial 2014 au Canada des U20 avec Kadidiatou Diani (60 sélections), Aissatou Tounkara (18 sélections) et Solène Durand. Des coéquipières bien plus avancées en sélections ou en convocations. Dans cette génération, Corinne Diacre a laissé de côté des joueuses comme Claire Lavogez et Aminata Diallo qui faisaient partie de cette bande auréolée du premier titre de championne du monde des U17 et des premiers titres européens de la FFF en football féminin.
La fidélité au club n’est plus une carte de sélections.
Le point commun de tous ces profils … ces joueuses sont en Bleues : en ayant changé de maillot.
Dans la décennie précédente, on trouvait des joueuses impliquées dans leurs clubs sur la durée. Quasiment un critère de sélections. Celle qui partait prenait un risque. Aujourd’hui, sur les 27 sélectionnées par Corinne Diacre, Solène Durand (EA Guingamp), Perle Morroni (PSG), Wendie Renard (OL), Marion Torrent (Montpellier), Grace Geyoro (PSG), Amel Majri (OL), Sandy Baltimore (PSG), Delphine Cascarino (Ol), Eugènie Le Sommer (OL) et Clara Mateo (Paris FC), soit 10 joueuses, correspondent à cette caractéristique. Un tiers. Le reste a bougé.
Une décision qui avait déjà fait le bonheur de Diani (Paris FC vers le Paris SG), Tounkara (Paris FC vers l’Atletico), Bilbault (Paris FC vers les Girondins de Bordeaux). Un fait qui se retrouve avec Estelle Cascarino (Paris FC – Bordeaux), Elisa de Almeida (Paris FC – Montpellier) et d’autres.
En dix ans, les joueuses sont devenues mobiles. Le signe de l’exercice d’une profession quand auparavant on était quasiment exclusivement dans celle d’une passion.
William Commegrain Lesfeminines.fr