Il y avait Martine, il y aura Corinne. Les BD de Martine sont connues en France. Tout est propre, organisé, structuré. Corinne Diacre est un peu dans la même veine. En février 2021, on retiendra qu’une année après la Covid-19, la sélectionneuse française nous propose une feuille blanche sur laquelle tous les soucis du passé n’ont plus de prises.
De la nouveauté !
Pour argument, Corinne Diacre appelle la jeune gardienne du HAC comme quatrième gardienne, Constance Picaud (22 ans), seulement deux sélections en U17, ce qui signifie quasiment un oubli des sélectionneurs, dès lors que l’on sait que les maillots des Bleues ne se comptent qu’en U19, avec le retour de Solène Durand (EA Guingamp) et l’arrivée de Mylène Chavas (Dijon), capitaine des U19 et U20 française, passée à la trappe lors du Mondial 2018 en France.
Quatre gardiennes. Deux matches assurés. Un troisième très conditionnel après le forfait de la Norvège (23 février) pour raison sanitaire. Mais en même temps, certainement l’opportunité d’entrer pour l’un des deux nouvelles à la condition ou le gain du Tournoi soit assuré après le second match. Ce qui ne sera pas facile.
Suisse, Islande, les Bleues de Martine Corinne ne sont-ils pas trop fragiles ?
Trop de nouveautés ?
Si dans la ligne défensive, les Bleues proposent des noms devenus « bétons » avec Sakina Karchaoui, Eve Perisset, Wendie Renard et Marion Torrent ; pour le reste, on attend de voir les réussites d’Elisa de Almeida (Montpellier), Estelle Cascarino (Bordeaux) et Perle Morroni (PSG) pour la qualifier de « béton armé ». Aissatou Tounkara (Atletico Madrid), étant entre les deux mondes, souvent appelée, en cours de titularisation.
Au milieu, Amandine Henry blessée au mollet gauche laisse sa place. En terme d’expérience, Amel Majri (OL) fait figure de général. Une Grace Geyoro (PSG) et Charlotte Bilbault (Bordeaux), marquée Bleues depuis le Mondial 2019 seraient plutôt des colonels . Quant aux nouvelles Bleues, elles pourraient très bien se perdre sur les chemins de Clairefontaine : Ella Palis (Bordeaux), Julie Dufour (Bordeaux), Léa Khelifi (PSG), Oriane Jean-Français (Paris FC).
Seuls devant, les Bleues chantent d’expérience avec Eugènie Le Sommer (OL), Delphine Cascarino (OL), Kadidiatou Diani (PSG), Marie-Antoinette Katoto (PSG), Valérie Gauvin (Everton). Clara Mateo (Paris FC), buteuse lors de sa première sélection sera quasiment certaine d’avoir sa place dans le bus quand Sandy Baltimore, (PSG) pourra s’asseoir où l’envie lui prend : elle est la très bonne surprise française de la saison 2020-2021.
Corinne Diacre, esprit tranquille.
La sélectionneuse française a de l’émotion dans la voie quand elle s’engage sur le terrain « du super football » qui a la chance incroyable de jouer quand d’autres ne peuvent que regarder. Elle situe le football au niveau d’un engagement national, football, nation, France en lutte contre la Covid. Les larmes de sa voix m’ont interpellé. La Covid, le football comme étendard de la responsabilité nationale. J’ai trouvé cela très fort. Trop fort. je ne donne pas autant de qualités et de nécessités au football.
J’ai le sentiment qu’elle part dans une nouvelle direction. Elle fera une superbe performance si elle va au bout avec le gain de l’Euro (2022). En football féminin, les Pays-Bas nous ont montré que tout était possible. Dans le cas contraire, ses cinq ans de sélectionneuses (2017) auront marqué au fer rouge le poste et les Bleues.
Ce qui est sûr, c’est qu’elle part de loin ; mais pourquoi pas, cela peut marcher.
William Commegrain Lesféminines.fr