Maradona décédé. Secretin, champion de tennis de table aussi. Dominici, star française du rugby hier. Les news sont incroyablement mauvaises en cette fin de Novembre. Un mois qui aura jeté à terre les valeurs des Bleues auprès du public. Entre raisons et déraisons des deux côtés. L’actualité sportive a comme une envie de faire mal et d’être meurtrière. L’affaire MediaPro naviguant entre l’anecdote et le poison potentiel de deux conceptions négociatrices différentes. Le Trotskisme de Jaume Roures, jouant des règles du capital comme un joueur d’échec et le capitalisme feutrée mais potentiellement meurtrier de Vincent Labrune, Pdt de la LFP pour l’instant floué.

Face à cela, il y a les Bleues. L’équipe de France féminine qui vient de se créer une animosité familiale forte naviguant entre rancoeur, êtats d’âme, réalités sans réalisme, soumise à l’autorité d’un marché économique détenu par le football masculin ; déjà fort pressurisé par l’environnement économique et sportif du football français.

Une seule lumière brille dans l’hexagone : l’équipe nationale masculine tenue par Didier Deschamps.

Le reste navigue en haute mer, sans en avoir les voiles. Tanguant fortement avec des relents de mal de mer qui ne donnent qu’une seule envie : calme plat.

Corinne Diacre a sélectionné 23 joueuses pour ce match essentiel des Bleues, qualificatif à l’Euro 2022 en cas de victoires. face à une équipe autrichienne qui sautait de joie après son (0-0). Très heureuse de n’avoir rien encaissé face à des Bleues qui avaient produit du jeu et du contenu, mais revenu vierge de buts. Une rareté depuis une vingtaine de matches donnant crédit à Corinne Diacre que les buts viennent de la répétition d’actions préparées, dans un jeu placé ; et non pas d’initiatives individuelles dans un jeu léché.

Trois jours plus tard, elle se retrouve sans sa vice-capitaine, Eugènie Le Sommer, (élongation face au PSG). Puis Marion Torrent, son autre vice-capitaine annonce son forfait. Latérale droite qui a connu sa première sélection avec Corinne Diacre, constamment appelée depuis. Le soldat Diacre à droite. Vient l’épisode Covid-19 avec l’annonce de la positivité d’Aissatou Tounkara. L’ex-joueuse du Paris FC, depuis trois saisons à l’Atlético Madrid, remplaçante de Griedge M’Bock (blessée) tenait le rôle de titulaire. Voilà la fesse « gauche », au repos comme la « fesse droite ».

Et, pour finir, lors d’un entraînement, Viviane Asseyi, buteuse en fanfare avec le Bayern de Munich (5 buts), créant l’exploit d’être en tête du championnat allemand devant le second européen, le Vfl Wolfsburg, se fait une entorse à la cheville à l’entraînement. Forfait.

Mois de Novembre. Mois qui fait peur pour le football.

Le match se joue le 27 à Guingamp. L’avant-dernier des Bleues. Le dernier se jouera à Vannes, début décembre face au Kazakhstan.

J’aurais bien joué un décalage. Cela ne se fera pas.

Alors, relevons les manches, levons la tête, et n’ayons qu’une seule envie de pensée : positif. Les Bleues, quelque soit leur origine ont des comptes à rendre à leur public. Un public simple, clair, sans ambition qui ne veut qu’une seule chose. Les voir jouer et gagner ensemble. Tout le reste, il n’en veut pas. Tout le reste sont les ingrédients du football masculin et le public du football féminin ne se reconnait pas dans ce monde là.

D’autres joueuses ont été appelées : Sandy Baltimore (20 ans) qui profite de l’annulation du Mondial U20 par la Fifa pour intégrer le groupe des A. La jeune parisienne joue sans se poser de questions. Petit format, appui court, elle est certaine de son talent et l’exprime sans chercher, plus ou moins. Elle joue naturellement.

Le second appel est celui de Julie Thibaut (Bordeaux). Appelée une première fois, la jeune joueuse qui vient de quitter le monde des U20, intègre le groupe des A. Une place en défense. La troisième est Clara Matéo du Paris FC. Une joueuse qui s’est impliquée dans ses études, maintenant terminée (ingénieur) et qui devrait montrer un nouveau potentiel à Corinne Diacre pour entrer dans les sélectionnables. Une performance qui commence à se dessiner avec ses 7 buts en championnat pour neuf matches joués. Des buts à la Fargeon. Toujours bien placée, au bon endroit, avec la dose de confiance et de détermination qui va avec. Enfin, la dernière appelée, est la jeune Oriane Jean-François, appelée dans le dernier rassemblement et qui revient dans le groupe des A. Sans légitimité particulière en championnat, si ce n’est que son travail en sélection a dû être au niveau attendu par la sélectionneur française.

Novembre 2020, mois spécial pour le football.

L’Autriche vient avec son histoire. En 2017, elles sont passées devant les Bleues lors de l’Euro 2017 finissant 1/2 finaliste. Depuis, elles sont toujours 20e. Elles l’étaient en 2017. Elle le sont en 2020. C’est tout ce qu’il y a dire sur l’Autriche. Elles ont fait une performance face à la France comme un bouton pointe sur un visage. Soit tu ne vois que cela, soit tu l’oublies.

La France est 3e mondial. Le groupe des 23 n’est pas au niveau de cette place. A elles, de se mettre en mode « performance » et d’écrire leur histoire. Oublions cette place. La Suède s’est promenée à la 10e place Fifa dans les cinq dernières années. Elle a obtenu la médaille d’Argent aux JO de Rio en 2016 et la 3e place mondiale au Mondial 2019 en France.

Relevons les manches, baissons la tête, jouons pour le public qui se pose des questions et n’a qu’une seule envie : affirmer que le football féminin est différent du football masculin. Passons le passé au plus que parfait et que ces joueuse se trouvent une histoire qui les fassent rêver d’avenir.

EN direct sur W9, vendredi 27 Novembre 2020. 21 heures. France-Autriche. Il y a un truc à faire pour les Bleues, même dans ce mois de Novembre.

William Commegrain Lesfeminines.fr