« 80% du groupe de qualifications sera à l’Euro 2022 ! Pour un objectif : la finale européenne. »
29 Octobre 2021
Auteur : William Commegrain
C’était une question importante de savoir si le groupe vu pour les qualifications au Mondial 2023 allait être celui de la compétition pour l’Euro 2022 ?
Sa réponse est claire comme précise. Reprenant une règle générale qui implique que 80% d’un groupe fait partie de la compétition à venir, la sélectionneuse française le confirme :
« En règle générale, il y a 80% de l’ossature de l’équipe de France qui fait partie de la sélection. Donc changer pour changer, non. »
Les 20% restants seront l’application simple du principe des sélections. Il y a des entrées comme des sorties, expliquées au mot près par la coach dont on sait que les mots ont un sens « le principe d’une sélection, c’est aussi que des joueuses arrivent et d’autres partent, pour différents motifs. »
Quelle en est la raison ?
La tacticienne française l’explique ainsi : « Ce que nous cherchons à faire c’est de créer des automatismes ». Une réussite d’ailleurs étonnante face à l’Estonie (11-0), même si l’adversaire était d’une faiblesse incroyable.
Concluant de manière raisonnée qu’il est déjà difficile d’en créer entre les titulaires et les remplaçantes, alors encore plus si le groupe avait à changer excessivement.
Une porte fermée aux absentes ?
Pas nécessairement puisque la volonté confirmée est d’associer « jeunesse et expérience ». Le dernier groupe avait peu de sélections au regard de ce que l’on trouve dans le football féminin.
Si ce critère est retenu, alors il laisse la porte bien ouverte aux deux capitaines de l’Equipe de France non convoquées dernièrement que sont Amandine Henry (93 sélections et 13 buts) et Eugénie Le Sommer (175 sélections, record de buts avec 86 réalisations), puisqu’il fallait trouver la plus capée des sélectionnées du dernier groupe en la personne de Kadidiatou Diani, 26 ans, 15 buts et 66 sélections.
Si c’est celui de l’âge, le groupe précédent n’était pas si jeune puisque sa moyenne d’âge était d’un peu plus de 24 ans.
Il reste qu’une sélection est d’abord un niveau et personne ne pourrait contester l’apport et la force des deux lyonnaises. Le Sommer, excellente à l’OL Reign (USA) comme Henry au sein de l’OL.
Il reste la question du contact entre ces joueuses et la sélectionneuse. La France dans le Top 5 mondial, postulante à un titre qu’elle n’a jamais conquis.
Les Bleues lors du dernier stage : Peyraud-Magnin, Durand, Chavas – Karchaoui, Morroni, De Almeida, Tounkara, Perisset, Torrent, Cissoko, Deslandes, Asseyi, Bilbault, Diallo, Dali, Toletti, Baltimore, Bussy, Cascarino, Diani, Feller, Katoto, Malard
Crédit photo fff
Sur le tirage de l’Euro 2022 ?
Aucun coach ne peut parler d’un tirage clément mais à l’évidence, les choses se sont bien passées pour les Bleues.
Corinne Diacre retient surtout l’avantage suivant : « Aujourd’hui, l’avantage c’est qu’on connaît nos futures adversaires et ça, pour nous, entraîneurs et le staff, c’est important, ça va nous permettre de nous projeter sur nos observations surtout.
On peut même parler de derby avec la Belgique au Nord et l’Italie au Sud. Des équipes heureuses de s’être qualifiées comme première pour la Belgique dans un groupe avec la Suisse et comme meilleure seconde pour l’Italie dans un groupe remporté par le Danemark. Idem pour l’Islande, derrière la Suède.
La barrière des quarts de finale ?
Cinq compétitions depuis 2013 et cinq éliminations en quart de finale. C’est le plafond de verre français, bien solide pour une équipe classée dans les 5 meilleures mondiales depuis une dizaine d’années.
Euro 2013, Mondial 2015, JO 2016, Euro 2017, Mondial 2019. Le plus souvent aux tirs au but. Corinne Diacre, en charge depuis 2017, revient sur l’élimination au Mondial 2019 face aux USA « Après, sur la dernière Coupe du Monde, on tombe quand même sur l’équipe championne du monde et pourtant on a bien rivalisé quand même. Hormis ces cinq premières minutes qui nous sont fatales parce que nous sommes menées très rapidement 1-0, franchement, encore aujourd’hui je n’ai rien à reprocher à mon équipe. Les joueuses ont fait le boulot. Après on a joué d’un peu de malchance et d’erreurs techniques dans la dernière passe et le dernier geste, notamment dans le temps fort en début de deuxième période où on n’a pas su concrétiser. »
Ce sera certainement son regret éternel. Il suffit de se mémoriser ses premiers mots en conférence de presse d’après-match « On était pas loin ». Un sentiment peu partagé par les cent journalistes présents, mais le sien, sur le terrain.
La finale comme objectif !
Lors de la Coupe du Monde, nous étions très peu de sélectionnés (une dizaine) à être invités à TF1 pour interroger la sélectionneuse qui venait d’annoncer sa liste au 20h de Gilles Boulleau.
J’en faisais partie. Le seul, hors médias nationaux, radio, TV
Carine Galli avait ouvert les débats avec l’objectif présidentiel. Corinne Diacre avait précisé celui d’une finale mondiale. La réponse m’avait tellement surpris que j’avais relancé sur le sujet.
Elle s’était plus largement exprimée confirmant qu’elle était salariée de la fédération et qu’à ce titre, elle devait accepter les objectifs présidentiels. Relevant qu’il était difficile, mais qu’en tant que compétitrice, cela l’intéressait et la motivait. Il y avait de l’effort dans l’argumentation. Un risque, un doute mais la volonté d’y être.
Aujourd’hui, son objectif me parait plus déterminé. Il est le sien plus que tout autre. C’est ainsi que j’imagine sa réponse à l’AFP. « Notre objectif, c’est clairement avec cette équipe et ce groupe (de joueuses), d’aller au moins en finale et on va se donner les moyens pour y arriver ».
Les matches de l’Equipe de France
10/07/2022 France-Italie (21 heures) New York Stadium Rotherham.
14/07/2022 France-Belgique (21 heures) New York Stadium Rotherham.
18/07/2022 Islande-France (21 heures) New York Stadium Rotherham.
William Commegrain lesfeminines.fr