Les dernières news des Bleues éclaircissent le chemin des françaises dans un moment tendu où, peut-être, la situation de confinement, a exacerbé les relations interpersonnelles.
En football comme dans de nombreux autres domaines professionnels. Entre stress d’être mise au banc pour Covid-19, modification du quotidien, transfert des relations interpersonnelles sur un écran, intensification de l’utilisation des réseaux sociaux personnels ; le football a perdu son équilibre relationnel pour un métier qui relève du Taylorisme, tellement il est organisé de manière identique, semaine après semaine.
Il serait intéressant d’étudier cet aspect des choses pour ceux qui s’intéressent au milieu féminin.
L’Eglise au centre du village
Le Président Noël le Graet, dans une interview au Télégramme, précise que même en cas de défaite, la position de Corinne Diacre ne sera pas remise en question. N’oubliant pas de préciser que la sélectionneuse a poussé « le bouchon » un peu loin. Mais éteignant d’un seul mot, les braises encore fumantes des initiatives variées et limites mettant en péril, la sélectionneuse autant que l’institution des Bleues.
Une rencontre Jeudi à 11 heures pour mettre les choses au clair avec tout le groupe. Une autre, le lendemain, après le match de Vendredi face à l’Autriche. Un cadre précis qui donne le ton d’ensemble et met les joueuses « face à un vide sidéral » ; obligeant chacun à se rendre compte que ce vide ne peut se remplir qu’avec le rectangle vert. La réalité est au bout du chemin. Me permettant juste de rajouter que cet espace ne peut se remplir, qu’avec des intentions positives, différentes mais constructives.
Une situation institutionnelle accompagnant la réaction de Laurent Nicollin, Président du Montpellier Hsc et de la toute récente association pour le developpement du football professionnel, adepte « de remettre l’église au centre du village ». Dans un entretien mardi à France Football, cousine de l’Equipe, il ne mâche pas ses mots : « Certaines filles attaquent la sélectionneuse alors qu’elles n’ont jamais rien gagné, dit-il. Au lieu de cracher dans la soupe, il faut mesurer l’honneur d’aller en équipe de France. » (…) « Qu’elles aillent torcher le cul des malades du covid dans les hôpitaux, après elles pourront parler ! »
Sarah Bouhaddi, incompréhensible dans ses positions.
Des coups de gueule, des décisions qui ramènent l’Eglise au centre du village. Rendant incompréhensible l’interview de Sarah Bouhaddi (gardienne de l’Equipe de France depuis 14 ans) qui après, avoir lancé les première flammes, disant médiatiquement que son retrait n’était pas qu’un choix sportif mais surtout un choix contre Corinne Diacre ; et qu’elle n’irait plus en Equipe de France tant que la sélectionneuse serait en place. Précisant qu’elle mettait « ses deux mains à couper qu’avec elle, l’Equipe de France ne gagnerait rien ».
Pour revenir lors d’une interview télévisée avec le « Late Football Club » (TV) de la semaine dernière, en précisant que si on l’appelait, « elle reviendrait ». Tout « en argumentant » que les écrits précédents n’étaient pas la transcription de ce qu’elle avait dit. Et qu’elle était disponible. renouvelant une dernière interview sur « Sofoot » encore moins incompréhensible : « Je ne voulais pas faire licencier Corinne Diacre » ?
A se demander si le nouveau contrat signé par Jean-Michel Aulas (quatre ans), récupérant l’une d’un bras et l’autre (Dzsenifer Marozsan) en début de saison, ne lui a pas faire perdre ses repères habituels. Elle qualifiait sa position de CDI dans un monde où les contrats ne sont que des CDD. Le tête a tourné.
Le public français veut autre chose.
Les Bleues ont la tête qui tournent, notamment leurs fans, pas si nombreux. Public fragile qui picore du football féminin, trouvant actuellement, la sauce du football féminin piquante -de par trop- pour un public souhaitant du doux et du confort, pour changer du football masculin.
Le football féminin est une opportunité professionnelle
La dernière nouvelle de la semaine est visiblement le poste de sélectionneur de l’équipe du Maroc, proposé à Reynald Pedros. Ex-coach de l’Olympique Lyonnais pendant deux saisons (2017-2019) ; meilleur coach FIFA en 2018. Une autre aventure potentielle qui montre que les promotions en football féminin peuvent être très rapides. Coach d’un club amateur ; consultant ; candidat actuel aux postes de sélectionneur des équipes nationales. Un revenu qui touche les 20.000 € mensuel.
Les joueuses françaises ont vu leur statut se transformer en l’espace de 5 ans. De salaires ponctuels à salaires conséquents. Les Présidents commencent à le dire voire le rappeler. En n’oubliant pas de dire que la « poule aux oeufs d’Or » sont les Bleues. Pas autre chose.
William Commegrain Lesfeminines.fr