D1FArkema – 1ère journée. La COVID-19 a vidé les stades et a transformé le contenu du jeu féminin. N’ayant plus joué depuis six mois, les équipes en compétition (WCL et Coupe de France 2020) ont délivré des copies défensives avec un jeu placé proche de celui de la L2 masculine. Dans cet ensemble, une nouveauté va se dessiner. Après avoir été très offensif, le football féminin est parti pour être défensif.

5 Septembre 2020

Auteur : William Commegrain

Six mois sans rien. Pour un coach, pour des joueuses, c’est l’enfer. Aucune réalité sur laquelle se reposer.

La D1F Arkema se lance ce 5 septembre 2021. Enfin, les joueuses et les coaches vont savoir dans un système de jeu défensif qui peut laisser place à des surprises.  

De la réalité, enfin !

Avant la pause FIFA pour les qualifications à l’Euro 2022 maintenues par l’organisation ; deux journées seront en jeu, donnant un premier ton permettant d’intégrer -ou non- de nouvelles joueuses avant le 5 Octobre à minuit, date de fin du mercato.

Une ouverture de championnat ayant le mérite de mettre fin au conditionnel pour travailler sur des réalités. Conséquence d’une année exceptionnelle dont le dernier match de compétition, pour la 2/3 de la D1F, remonte à … mi-février ! Six mois pleins sans réalité. Un calvaire pour un milieu, élevé à la statistique, mettant de côté, l’espoir et son pendant, le rêve. 

Il va falloir se délecter du peu d’occasions qui tomberont dans l’assiette.

La Women’s Champions League a donné le ton d’un nouveau style de jeu pour le football féminin. Défensif. S’il n’a pas engendré de titres ; les coaches français, sevrés de ballons et de sensation, n’ont pu que regarder le jeu proposé et en tirer des enseignements à appliquer pour leurs équipes. 

La patience, la construction. Redonnant au coach le sentiment d’être un acteur essentiel du résultat. Par sa stratégie, par ses messages. Comme peut l’être le jockey, tenant par ses rènes, la puissance dévastatrice du pur-sang qu’il ne libère qu’à des moments dont il juge opportun.

Le football est un sport qui aime la nouveauté, d’autant plus si elle s’applique par tous.

Il se peut que les résultats, dans ces deux premières journées surprennent. D’autant que le jeu posé et placé, début Août, de Lyon en 1/2 finale de la Coupe de France face à Guingamp (0-1) avait donné des signes précurseurs positifs à son adversaire. Il pouvait exister défensivement et espérer offensivement. Les Lionnes se promenaient tranquillement sur le terrain breton, sans la hargne qui en faisait des tueuses dès la 1ère minutes de jeu.

En gironde, l’initiative en première mi-temps, de Bordeaux, menant face au Paris Saint Germain (1-2) dans l’autre 1/2 semblait en faire une nouvelle signature culinaire. Certes traduites en défaite pour les deux clubs concernés ; mais, avec un jeu d’opposition réelle face à ces ténors, laissant à chacun, début Septembre, l’espoir de faire mieux. Le résultat n’étant que d’un petit but de différence. 

Pensez alors que si « les chefs cuisiniers de la D1F » l’ont lancé et que tous se sont aperçus que « les maitres étoilés européens » du Bayern, Wolfsburg, Atletico Madrid, Paris Saint Germain, le pratiquaient ; il ne peut avoir qu’une nouvelle vérité : « la nouvelle cuisine du football féminin sera défensive ».

Comme pour un restaurant gastronomique,  il va falloir se délecter du peu d’occasions qui tomberont dans l’assiette. L’exploit sera le but. 

Une des multiples photos de l’OL vainqueur. Là, la Coupe de France face au Paris Saint Germain. 

Photographie @OL

Une possibilité d’autant plus forte que les joueuses trouvent un plaisir conséquent à contenir l’adversaire pour se projeter et chercher le « hold-up » du contre. Ce qui est un plat sans saveur pour le spectateur et le téléspectateur rengorge d’émotions et de sensations positives pour le sportif. 

La France sera-t-elle défensive ? Une nouveauté qui ne peut que plaire à Corinne Diacre, seule et esseulée avec ce principe de jeu cartésien, trouvant là, le partage d’une nouvelle identité footballistique. 

A quelques heures du début de la D1FArkema 2021, ce ne sont que quelques mots dont on verra une première réalité dans deux journées après le 13 Septembre 2020. 

En attendant, le programme de la J1 est le suivant, sous les caméras du groupe Canal+: 

  • L’Olympique Lyonnais reçoit le Paris FC dimanche (17h00). Un Paris FC efficace en préparation qui se testera en compétition. 
  • Dijon est parti pour 8 heures de bus et rencontrera Soyaux-Charente, samedi à 14h30. Deux clubs proches jouant le maintien qui se testeront.
  • GPSO 92 Issy FF, privilégié avec comme adversaires des clubs similaires (Le Havre, Dijon, Fleury, Reims) ou -au contraire- quasiment condamnés dès la 6e journée avec le Paris FC et Bordeaux si les vents sont contraires jouera très gros en recevant le Havre, nouveau venu en D1FArkema. Samedi 14h30.
  • Fleury FC 91, dont on dit le plus grand bien avec un recrutement de joueuses internationales étrangères devra prouver les attentes des uns et des autres contre Montpellier dont on ne dit encore rien, ce qui n’est pas bon signe pour un club qui postule à la 3e place européenne. A elles de faire en sorte qu’on en parle. Samedi 14h30.
  • Enfin, le Stade de Reims, montant la saison dernière, doit justifier d’un contenu face à Bordeaux, qu’on pourrait présenter comme un TGV lancé sur la course européenne dont on ne sait s’il arrivera à temps. Cette saison ? L’année prochaine ? Dans deux ans ? 

Huit semaines d’entraînement. Elles sont à bloc.

Des joueuses se distinguant entre celles, plus romantiques, qui considèrent leurs coéquipières comme leur deuxième famille et d’autres, plus pragmatiques faisant le « début d’un copié-collé » des joueurs masculins, pratiquant le football comme un métier, jouant avec une collègue dans une sarabande écrite par un coach.

L’écriture du football féminin se fera entre ces deux mondes ; un peu plus l’un, des fois ; un peu plus l’autre. Ce que le collectif décidera. Mais fort d’une vérité !

Celle qui marquera donnera un réel espoir à son équipe. Les résultats étant de plus en plus serrés.

Le but sera comme une médaille.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Wil 

Une question 2021 :

« La buteuse vaudra de l’Or ! »