J-3 1/4 de finale. WCL 2019-2020. Le Vfl Wolfsburg vient reprendre, au pays basque, ce titre européen qui lui échappe depuis 2014, à être dans les pieds de l’Olympique Lyonnais depuis quatre saisons consécutivement pour 6 titres au total.
17 Août 2020
Auteur : William Commegrain
1/4 de finale Glasgow – Wolfsburg, le 21-08-2020. Le VFL Wolfsburg a du Paris Saint Germain en elles. Comme lui, elles butent sur l’OL. Fortes avec 6 titres de championnes FlyerAlarm et 7 coupes d’Allemagne butant depuis 2015, soit face au Paris Saint Germain (1/2) soit face à l’Olympique Lyonnais (4 fois dont deux 1/4 et deux finales). Cette année, dans une partie de tableau favorable, après une très bonne saison 2019-2020, elles veulent reprendre ce titre européen. Comme le PSG avait failli le faire en finale de Coupe de France face à l’OL (0-0, 4-3).
L’histoire du Vfl Wolfsburg en Coupe d’Europe commence en 2013 : Le club allemand, intégré par l’équipe masculine en 2003 a jailli sur la scène européenne en réalisant un exploit.
L’exploit de 2013 : première participation et le titre européen
Débutantes européennes, qualifiées pour la première fois en 2013 comme vice-champion d’Allemagne 2012 derrière le FFC Frankfurt, repris maintenant par l’Eintracht Frankfort ; les allemandes sont arrivées en finale (Spartak Subotica/Unia Raciboez/Roa Il/Rossiyanka/Arsenal Lfc) face à l’ogre lyonnais qui avait donné une leçon à Juvisy en 1/2F (1-6).
A cette époque, L’OL commençait sa domination européenne et cela passait par des victoires sur les allemands, éternels vainqueurs de l’Euro, double champion du Monde (2003 et 2007) et leaders européens des clubs avec le FFC Frankfurt et le Turbine Potsdam. Des clubs exclusivement féminins, regardant d’un oeil amusé, les clubs masculins à s’essayer d’entrer dans ce monde féminin qu’elles s’étaient réservées.
L’Ol, revenue d’une finale en 2010 perdue contre le Turbine Potsdam aux tirs au but, le même adversaire en 2011 pour la première victoire européenne lyonnaise (2011) et un doublé, contre encore un club allemand, -à cette époque le meilleur européen avec 3 titres-, le FFC Frankfurt en 2012. En France, l’Ol était devenu la référence. En Allemagne, personne ne comprenait ses françaises, sans aucun titre avec leur équipe nationale, qui bottaient les fesses allemandes, hors des titres et récompenses.
Elles ont vite compris avec les Camille Abily, Louisa Necib et Elodie Thomis sur le terrain. Lorsque vous remportez deux victoires en finale face à des clubs allemands, vous gagnez d’autant leur respect que la Mannschaft en était à son septième titre européen, dont le cinquième consécutif. Allez savoir si ce n’est pas l’argument retenu par Farid Benstiti pour motiver deux championnes allemandes, Linda Bresonik et Annike Krahn à prendre les couleurs d’un PSG inconnu sur le plan européen, pour lutter et s’opposer à l’Olympique Lyonnais, dans des matches où tout était à apprendre et à réaliser.
Le Vfl Wolfsburg 2013 n’en menait pas large. Pourtant ce sont elles qui prendront le titre (1-0) sur une main de Laura Georges jugée sévèrement, aux yeux de l’époque sans la VAR, par l’arbitre.
Le club allemand devenait le premier club à prendre le titre final pour sa première participation (2013). Voilà sa première performance. Redonner le titre à un club allemand. Un coup de fouet qui se renouvellera en 2014 et 2015 avec le FFC Frankfurt face au Paris Saint Germain. Après … plus rien ! Une douleur continuelle et grandissante de l’autre côté de la Rurh.
Le second exploit : revenir au score et s’imposer en 2014
La seconde performance ne mettra pas longtemps à venir. Finaliste 2014, elles sont menées (0-2) par un club suédois, Tyresö, qui joue sa tête et au sein duquel, brille la meilleure joueuse mondiale, brésilienne, Marta. Accompagnée de Véro Boquete, Cristen Press, Caroline Seger, Linda Sembrant. Du beau monde et une rencontre qui fera partie de l’histoire de cette compétition.
Elles reviendront au score et le match se terminera sur le score de (4-3). Tout le monde retiendra l’influence de la capitaine allemande, Nadine Kessler, élue meilleure joueuse UEFA (1) et mondiale (2) à la suite de cette rencontre.
Le Vfl Wolfsburg, sur le plan européen, existe avec ces deux victoires (2013 et 2014).
Pernille Harder, capitaine du Vfl Wolfsburg et de l’équipe danoise. Infatigable et incroyablement dynamique. Une joueuse qui ne passe pas inaperçue sur un terrain. Meilleure joueuse UEFA en 2018.
Photographie @VflWolfsburg.
Il y a du Paris Saint Germain dans le Vfl Wolfsburg. Pourquoi ? Elles ont buté quatre fois sur l’OL sur les cinq dernières éditions !
Si les allemandes créent le même parcours national que celui de l’Olympique Lyonnais avec une série de titres commencée en 2013, 2014 ; des titres passés au Bayern de Munich en 2015 et 2016 ; puis repris depuis 2017 pour en faire une nouvelle série de quatre en 2020 qui devrait suivre les années suivantes ; elles butent en Coupe d’Europe.
En 2015, elles seront éliminées en 1/2 finale par le Paris Saint Germain. Insatiable cette saison, ayant éliminé le tour précédant l’Olympique Lyonnais.Et quand elles arrivent en finale, elles rendent les armes face à l’Olympique Lyonnais. 2016, la décision se fera aux tirs au but. 2018, l’Olympique Lyonnais reversera les louves allemandes pendant les prolongations. (1-1) au bout des 90′. (4-1) trente minutes plus tard. En 2017, les voilà encore sur le chemin des fenottes. L’Olympique Lyonnais les éliminera en 1/4. Et en 2019, ce sera encore le club lyonnais qui les arrêtera en 1/4.
Il y a comme un blocage avec l’Olympique Lyonnais. Face à elles, les Louves rentrent sagement dans la meute européenne.
La saison 2020 ! Une nouvelle chance.
Une formule qui change avec un Tournoi et une seule rencontre. Une opportunité qui s’ouvre. Elles ne sont plus dans le tableau de l’OL. La porte de la finale semble s’offrir à elles.
D’autant qu’elles rencontrent en 1/4 de finale l’équipe la plus faible des huit finalistes : Glasgow City qui n’est arrivé qu’une seule fois à ce stade de la compétition, pour subir sévèrement, la loi du Paris Saint Germain avec un (7-0) sur les deux matches (2015).
En 1/2, cela sera soit le FC Barcelona, le plus constant au niveau européen, avec des 1/4, 1/2 et finale en 2019 ou l’Atletico Madrid, très diminué en raison du Covid-19 avec cinq joueuses positives entraînant la suspension des entraînements.
Comme des romains évitant des Gaulois forts de leur potion magique ; l’opportunité allemande est belle de reprendre ce « bouclier » qui leur a appartenu. Longtemps au début comme leader européen, puis un temps trop court maintenant, à leur goût.
Remontées comme en 14, les Louves !
L’Allemagne ne gagne plus rien depuis trop longtemps.
Elles ont perdu l’Euro 2017, le vivant comme une offense à l’histoire (huit titres dont six consécutifs) et un psychodrame avec Steffi Jones, sortie en 1/4 et démise de ses fonctions. « Out » une nouvelle fois en 1/4 de finale du Mondial 2019 par la Suède ; spectatrice des victoires lyonnaises en Women’s Champions League (6) ; plus rien ne les rattachent à leur seconde place mondiale au classement FIFA.
La dernière victoire remonte en 2016, avec l’Or des JO de Rio. Un jeu ultra défensif qui a payé. Rien qui vous soulève le coeur de bonheur. Quatre ans déjà. Trop pour l’Allemagne.0
Les Louves ont brillé en championnat.
Le seul qui se soit terminé après la crise du Covid-19 (un 6e titre au final, et 20 victoires en 2020 sur 22 avec deux nuls et aucune défaite) ; elles ont remporté la Coupe d’Allemagne sur un match difficile (3-3, tirs au but) comme sait le faire l’Olympique Lyonnais. Les deux tours de Coupe d’Europe ont permis au club allemand de marquer 22 buts sans en encaisser un seul.
Elles n’ont organisé, après la fin de championnat, qu’un seul match amical contre l’Eintracht Frankfurt le 14 Août après s’être mise au vert en Westphalie avec un résultat largement favorable (5-2).
Elles se portent bien. « Sehr Gut ! »
Les talents sont là. Et l’équipe leader, financé par Volkswagen, en possèdent plus d’un. Pernille Harder a été élue meilleure buteuse (26 buts) et sera certainement la meilleure joueuse de la FlyAlarm Bundesliga. Ewa Pajor, la jeune internationale polonaise, suit avec 16 buts. Alexandra Popp, 29 ans, capitaine de l’équipe allemande, huit saisons à Wolfsburg (11 buts en 2019-2020) rêve de lever la coupe sous les couleurs de Wolfsburg.
De numéro 2 européen, elles sont prêtes à prendre la place du « number 1 ». Elle sont prêtes « à reprendre ce titre qui s’échappe depuis 2014 ».
Une phrase juste lancée par Olivier Echouafni lors de la finale de la Coupe de France 2020. Une finale qui s’était pourtant échappée aux tirs au but (0-0, 4 à 3 pour les lyonnaises).
Dans ce football, quand les deux équipes se valaient, avant tu savais qui allait gagner. Aujourd’hui, avec « l’athlétisation » de toutes, si tu mets de la vitesse sans perdre ta qualité défensive, alors tu peux revenir « plein de gloire » ayant changé l’espoir en victoire.
William Commegrain lesfeminines.fr
« Les Louves de Wolfsburg, prêtes à reprendre ce titre qui s’échappe depuis 2014. «