Le Bal 2017-2018 de la D1F a été lancé au siège de la fédération, Boulevard de Grenelle avec un parterre remplie des personnalités qui en font sa genèse, pour un show d’une heure trente appelant les futurs candidats au titre 2018 et place européenne comme ceux qui porteront les couleurs de la D1F en 2019, année du sacré du football féminin français, ne pouvant pas encore distinguer les deux parmi les douze qui ne reviendront pas l’année prochaine.
Corinne Diacre, la cendrillon du football féminin français.
Le journaliste impertinent que je ne suis pas – journaliste s’entend – aura relevé que tout cela avait, cette année, un air de bal de Cendrillon avec l’intervention de Corinne Diacre, nouvelle sélectionneuse de l’équipe de France féminine au 1er Septembre, qui revenait « à la maison », couverte d’éloges depuis sa nomination récente d’hier, nous donnant le sentiment de revivre l’aventure présidentielle d’Emmanuel Macron, jeune inattendu et élu.
Le journaliste juridique que je ne suis pas non plus, ne pourra que relever qu’on est quand même à la troisième rupture de contrat de rang avec les sélectionneurs de l’Equipe de France féminine (Bini, Bergerôo et Echouafni) même si pour Echouafni, visiblement, d’autres fonctions lui sont proposées à la DTN.
Les larmes de tous étaient là, pour espérer qu’enfin, avec la sélectionneuse française, dans un monde de football féminin fait de femmes, on retrouve la stabilité qui officie à ce genre de fonctions en vue de la prochaine Coupe du Monde féminine 2019 et que tout rentre dans l’ordre : la France, championne du monde en 2019. Tout simplement.
La D1F se lance. Le 1er étage se prépare pour 2019.
En attendant, la D1F 2018 s’ouvre dès dimanche et les actrices n’ont qu’une envie : qu’on les lâche sur le rectangle vert pour enfin savoir si le travail d’avant-saison va payer ou non en sachant que pour les filles, le match nul n’est pas un résultat. Surtout en début de saison.
C’est dans l’ordre du classement de la saison dernière que les douze clubs se sont présentés, représentés par une joueuse -souvent la capitaine- et un dirigeant.
Priorité a été donnée à l’Olympique Lyonnais et Jean-Michel Aulas n’a pas manqué de féliciter son adversaire direct Montpellier Hsc donnant rendez-vous pour de nouvelles arrivées chez « les fenottes », expliquant que la diversité des compétitions l’obligeant à des recrutements français mais aussi étrangers, parlant d’un rachat de contrat pour la néerlandaise Van de Sanden dont le Président Lyonnais nous a donné une idée précise : inférieur à 220 millions d’Euros. Confirmant après coup qu’Alex Morgan restera en Floride mais rappelant que l’Ol est une activité sportive comme économique, en prévoyant l’arrivée possible d’une autre américaine pour garder un pied dans le pays de l’Oncle Sam. Arrivé trop tard, je n’ai pas entendu l’intervention de Wendie Renard.
Montpellier Hsc qui devra manger du Lyon pour avancer est passé en toute humilité avec sa capitaine Linda Sembrant et sa directrice de presse, Katia Mourad, pour expliquer que la performance des oranges et bleues étaient dus à un mot simple « régularité dans la performance ».
Le Paris Saint Germain au féminin, représenté par Sophie Perrichon, avait encore à l’esprit les deux finales de Coupes perdues face à l’Olympique Lyonnais (Coupe de France et Coupe d’Europe) et on peut penser qu’une nouvelle section dénommée « commando » s’est crée au PSG féminine pour, enfin, obtenir, même aux tirs au but, un titre qui s’échappe depuis 2010 (coupe de France) avec même cette année, l’objectif de reprendre une place européenne face à Lyon et Montpellier, les nouveaux propriétaires.
Quand l’Olympique de Marseille est passé, il ne pouvait pas y avoir meilleure transition puisque Caroline Pizzala (ex PSG) était sur la scène avec le responsable du projet féminin marseillais qui rappelait à quel point, avec le nouveau propriétaire, l’OM avait de nombreux chantiers dont le football féminin n’était pas oublié. Et tel, un commercial qui sait son effet d’annonce, c’est au micro de la D1F que l’on apprend que Sandrine Bretigny (meilleure buteuse de la D1F) est insérée dans le staff marseillais. Reconversion validée et réussie pour l’ex-lyonnaise.
Vient sur la scène le nouveau Paris FC avec Gaetane Thiney, rayonnante, expliquant « que tout change mais que rien ne change », dans une version féminine qui permet à Pierre Ferracci, de finir par dire que le PFC, club de Ligue 2 espère pouvoir se mettre au niveau de l’ex-Juvisy, en atteignant rapidement l’élite.
Le président corse doit avoir des origines plus qu’égalitaires du Nord de l’Europe, ou alors c’est un des rois du commercial avec l’art de dire ce que les autres veulent entendre. Plus sûr, pour celui qui a été pas loin de l’Elysée.
Quand Guingamp est annoncé, on se demande si Noël le Graet ne va pas redescendre de sa réunion du Comex sauf qu’il n’en a pas besoin avec Marlène Bouedec qui revendique la Bretagne, la jeunesse, et l’humilité. Elle est accompagnée d’une jeune joueuse de 18 ans, pas impressionnée pour autant, qui dit son plaisir d’être dans le groupe de la D1F. Et quand l’excellente animatrice relance la manageur bretonne pour lui parler recrutement, la réponse fuse calmement : notre recrutement, nos 7 bretonnes U19 dans le groupe de la D1F. Guingamp, c’est jeune et breton. On a compris.
Soyaux passe sur la scène et les quelques mots de la nouvelle présidente s’adresse à Corinne Diacre qu’elle a connue toute jeune. La famille des féminines du football féminin est là. Fille, mère, grand-mère. A ne pas parler quand elles parlent. Les charentaises renvoient leur future performance à des notions « terre à terre » qui sentent bon la vérité. « On a tout, sauf l’argent » dira sa capitaine. Chacun vérifie que personne ne passe. On ne sait jamais, la fédération : c’est l’église du football français.
Rodez Aveyron rappelle aux constructeurs du calendrier qu’elles vont se taper « les quatre gros du championnat pour les quatre premières journées ». La joueuse Lemaître précisant que la 5è place, elles n’en veulent pas. Les raflettes seront juste là, l’année prochaine. C’est leur objectif.
Albi passe. La moustache rieur. L’accent roucoule. Le Président n’est là que pour sa quatrième saison. Il demande juste une chose. Finir une quatrième fois neuvième lui conviendrait bien. De superbes installations défilent à l’écran pour ces trois clubs amateurs (Soyaux, Rodez et Albi) et on demande à voir la différence avec les autres sections féminines accompagnées par les clubs masculins .. ! Les municipalités de province ont aussi du bon.
Puis c’est le tour des Girondins de Bordeaux, tout juste sauvés des eaux la saison dernière, qui veut s’installer en D1F par la formation mais aussi par l’identité en étant la seule section féminine de haut niveau de l’Aquitaine. Gros plan sur le Haillan et son côté British. A l’évidence, un club house qui fait une belle différence.
Les deux nouveaux, pris par le temps, nous font respirer leur nouvelle couleur. Le Losc, anciennement Templemars-Vendeville, a failli se faire un double infarctus avec une première montée en D1F, contestée pour refaire un match d’appui et la valider. Championne de D2F, elles viennent pour dire que le gap entre les deux divisions n’existe plus et que la statistique contredite l’an dernier de la descente automatique par l’OM et Bordeaux va se renouveler cette année.
Fleury, Coeur d’Essonne qui porte un nom qui sent bon le côté champêtre, installé en pleine région parisienne, s’amuse dans la Ville à revendiquer la même chose. Pleine de naturelle, sa capitaine Julie Rabanne, anciennement Machart, (ex-juvisy) conclu en certifiant que la D1F « n’aura pas le même parfum que la D2F ». Cela pourrait être inquiétant pour les deux clubs qui montent.
La nouvelle donne, c’est que pour Fleury 91, Coeur d’Essonne … C’est juste motivant. Un nouveau club, un nouveau slogan « A coeur vaillant, rien d’impossible ! ».
Voilà, la table est servie. Tout le monde à table. La D1 féminine commence dimanche. Le jour de la famille. Juste après avoir digéré le repas de midi. 15h. Les filles seront prêtes. On n’attend plus que vous.
William Commegrain lesfeminines.fr
France TV et Eurosport étaient présents pour manifester leur volonté de maintenir leurs expositions médiatiques avec une mise en place de duplex et triplex pour Eurosport ainsi qu’une couverture de neuf clubs sur douze en première partie de saison quand pour France TV, elle sera partenaire privilégiées des soirées des Bleues, amenant aux deux médias, entre 3 à 4 millions de téléspectateurs, lors des compétitions.