Belle surprise allemande avec cette victoire du Turbine Potsdam sur le terrain de Wolfsburg (0-1) avec un but de Eseosa Aigbogun à la 63′.
Les clubs exclusivement féminins, cela a l’air de marcher Outre-Rhin. Wolfsburg peut le confirmer.
Le finaliste de la Ligue des Champions 2016 face à l’OL (1-1, 3 tab à 4) vient de se faire battre pour la seconde fois face à un club féminin. Après le FFC Frankfurt, c’est au tour du Turbine Potsdam de s’imposer, sur les terres des « Louves », star de ces dernières années, double champions d’Europe (2013 et 2014) et finaliste 2016.
Superbe performance qu’il convient de regarder de plus près :
Une équipe qui a très peu d’internationales et beaucoup de jeunes qui viennent de la réserve
Faut-il des internationales pour dominer un championnat ? La France répondrait par l’affirmatif. L’Allemagne vous dit le contraire. Elle le dit d’autant plus qu’elle le dit sur le terrain. En gagnant. Quelle est cette équipe qui est venue à bout de Wolfsburg avec Lara Dickenmann, Léa Gossling, Nilla Fischer, Alexandra Popp, Ramona Bachmann ?
Des noms dans le football féminin. Pour Potsdam, on trouve :
Dans les buts Lisa Schmitz, arrivée de Bayer 04 Leverkusen la saison dernière, 117 matches de Bundesliga sans être internationale. La capitaine Bianca Schmidt, au club depuis 2006 avec seulement 51 capes internationales. Lia Walti, 23 ans qui n’a connu que le Turbine Potsdam, pas internationale. Wibke Meister qui vient de la réserve, sans cape. Inka Wesely, 25 ans, sans cape.
L’australienne Elise Kellond-Knight, 26 ans, 14 sélections chez les Matildas. Connue pour avoir rectifié la façon de boire de sa capitaine australienne lors des JO de Rio … Sarah Zadrazil, 8 matches pour Potsdam, autrichienne de 23 ans avec 3 sélections seulement. Laura Lindner, 22 ans qui vient de la réserve, sans cape internationale. Johanna Elsig, 24 ans, sans cape internationale venant de la réserve.
Eseosa Aigbogun, suisse de 23 ans, sans cape internationale et Svenja Huth, 25 ans, 25 sélections.
Voilà sur quelles bases l’entraîneur Matthias Rudolph, qui a succédé à l’emblématique Bernd Schröder avec une première saison en demi-teinte réalise un début de saison tonitruant.
Impossible de dire si il faut y voir une leçon pour l’avenir, mais c’est un fait qui s’impose et qui doit être pris en considération. Les clubs féminins, cela marche. Et les budgets restrictifs, cela marche. Le football féminin est à part. Si les filles le veulent, on gagne 30% d’efficacité et on est souvent imbattable. C’est une des différences avec le football masculin qui a beaucoup plus d’homogénéité.
Quelqu’un qui s’essaye et qui n’y est pas arrivé, n’y arrivera pas une deuxième fois.
C’est un monde à part. Les filles sont capables de soulever des montagnes. Bien joué pour Potsdam, avec un budget serré. Quelle performance !
William Commegrain lesfeminines.fr
PS : Tabea Kemme, internationale A fait partie de l’effectif du Turbine Potsdam. Elle est actuellement blessée.