D17. 21h00. Direct. On dit que les jeunes ne savent plus lire. Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que les jeunes savent compter. Elles ne seront que 18 à partir officiellement pour les JO de Rio où la France fait figure de favori. Et à bien y compter, elles n’ont dû pas être loin d’une quarantaine à avoir été appelées en Equipe de France depuis le retour de la Coupe du Monde 2015 au Canada (quart de finale).
Dans ce match pour l’Euro 2017 du groupe 3 où la France est déjà qualifiée, et mène la danse avec six victoires sur six matches, on sait déjà que ce n’est plus un match de qualification pour la France, mais que cela pourrait être un match de qualification pour les jeunes joueuses appelées, si ce n’est aux JO 2016, voire à l’Euro 2017 qui s’approche à grand pas.
C’est la Grèce qui se propose ce soir à Rennes, aux joueuses de Philippe Bergerôo qui profitera de l’absence de titulaires pour continuer à faire évoluer des jeunes, de la génération des U20 qui sont allées gagner la médaille de bronze au Canada en 2014, voire même moins.
Une génération de jeunes en équipe de France.
On retrouve ainsi Griedge M’Bock, déjà habituée avec 20 sélections, qui avait eu le Ballon d’Argent de la compétition et qui a explosé à l’Olympique Lyonnais cette saison en accomplissant le triplé : Coupe de France, Championnat, et coupe d’Europe. Sa comparse de l epoque, Aissatou Tounkara, qui vient pour la première fois et qui pourrait former un premier duo « naturel » si on se réfère à leur expression commune favorite … Puis, entre autre habituée, on a aussi l’attaquante Kadidiatou Diani, toutes deux de Juvisy, 11 sélections, qui finissent leur saison en boulet de canon.
Sans oublier Clarisse Le Bihan qui revient de blessures, toute nouvelle montpelliéraine, 7 sélections, trois buts et dont le dernier match s’est fait d’ailleurs face à la Grèce (0-3 en faveur de la France, but de Clarisse le Bihan).
Dans cette génération titrée des U20, vient s’infiltrer en A, Mylaine Tarrieu (Ol) pour une première et il faudrait rajouter Claire Lavogez (Ol, 18 sélections, 1 but) et Sandie Toletti (Montpellier, 5 sélections), appelées mais forfaits sur blessures.
Si on rajoute de plus jeunes comme Marie-Charlotte Léger, Perle Morroni et Sakina Karchaoui ; cela fait un groupe de huit joueuses de moins de 21 ans dans le groupe France qui va affronter la Grèce pour un match de préparation .. aux futurs Jeux Olympiques et à l’évidence, à la liste de la sélection française qui prendra 18 joueuses titulaires et 4 suppléantes pour l’avion en direction du Brésil.
Les équipes étrangères qui doivent suivre l’évolution de l’équipe française, candidate à un titre international voire à une suprématie si les choses tournaient de manière favorable, découvrent à chaque sélection de nouvelles joueuses et il va être difficile pour elles, de prévoir le groupe France qui va se dessiner dans un petit mois. Idem pour les joueuses françaises. Impossible de savoir, dans ces nouvelles, qui partira ou ne partira pas.
Par exemple, Charlotte Bilbault a fait de nombreuses apparitions et peut se targuer d’avoir fait un excellent choix en allant de Soyaux vers Juvisy, mettant en valeur un profil de joueuse qui n’existait pas tant que cela en sélection. C’est moins interrogatif du côté d’Amel Majri, inconnue il y a deux saisons, qui a explosé sur le côté gauche, tant en championnat qu’en équipe de France, pour recevoir le titre de meilleure joueuse de D1 par l’UNFP (2016), seule défenseur à avoir pu obtenir cette récompense quand la priorité est souvent donné aux attaquantes.
Mais si on rajoute l’arrivée de Marion Torrent, appelée récemment et qui n’a pas encore pu entrer en match puis le retour de Kenza Dali (15 sélections), et que l’on prenne en compte ce qui semble être la confirmation récente de Méline Gérard et de Laetitia Philippe aux postes de gardiennes, en numéro 2 et 3 de Sarah Bouhaddi, alors on ne retrouverait pour ce match, comme joueuses d’expérience :
- Sarah Bouhaddi
- Sabrina Delannoy
- Wendie Renard
- Camille Abily
- Elise Bussaglia
- Amandine Henry
- Elodie Thomis
- Marie Laure Delie
- Eugénie Le Sommer
Potentiellement, une équipe de France qui pourrait avoir ce visage surprenant de la jeunesse.
En théorie, pour donner corps à l’idée de l’intégration de plusieurs jeunes générations, on pourrait avoir, dans le courant du match, l’équipe suivante :
Bouhaddi – Torrent, Mbock, Tounkara, Karchaoui – Dali, Abily ou Henry, Bussaglia ou Bilbaut, Majri – Léger, Le Bihan et donner le capitanat à Camille Abily, pour son match à Rennes, sa terre d’origine, devant ce qui devrait être un record d’affluence, 24.000 spectateurs dans le nouveau stade du Roazhon Park, qui signifie Rennes en Breton. Nom choisi , à 72,66%, par 60.000 internautes lors de la consultation lancée par la Ville de Rennes, propriétaire du stade.
Reste à se poser la question de l’expérience. Le football féminin est un sport qui a montré dans le temps, que les joueuses d’expérience étaient absolument nécessaires à la réalisation d’objectifs de titres internationaux. Quelle sera la part qu’utilisera Philippe Bergerôo pour créer son alchimie de victoires ?
C’est une des questions. Ce qui est certain, c’est qu’il a l’expérience pour en décider. Ce qui est certain, c’est qu’un échec ne pourrait être compris après trois ans où il a façonné l’équipe de France féminine selon sa vision.
C’est aussi un des challenges de cette équipe. Rendre ce qui lui est donnée. Mais, quelques fois, les jeunes ne peuvent donner que ce qu’elles peuvent donner, à cet instant.
William Commegrain lesfeminines.fr
Retransmission sur D17, en direct a 21 heures.