Intensité et combativité. Le match s’est joué sur ces deux critères. Les entrantes lyonnaises, affamées par l’enjeu qui graduellement, explosait au fil du temps, ont fait la différence sur le premier ballon obtenu par Amel Majri, pour la seconde tentative de Signe Bruun. Les parisiennes ont fait un exploit mental et physique, luttant au maximum de leurs armes, sans avoir le détail de chance qui donne la victoire au challenger.

Une victoire difficile, une défaite amer.

Gérard Prêcheur a surpris tout le monde lors de la conférence de presse d’après-match en reprochant à Sonia Bompastor, une animation trop directe de son adversaire, avec un potentiel de joueuses internationales : « Pas une fois ils ne relancent de derrière, ils n’essayent pas de faire trois passes, un football direct qui s’applique sur des individualités. C’est pas l’entraîneur du PSG qui parle, c’est le passionné du football ! » ne s’arrêtant pas à la rencontre de dimanche soir qui a décidé du titre 2023 en faveur de l’Olympique Lyonnais (0-1), puisque situant le jeu lyonnais sur une période de deux à trois ans : « Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les foules. C’est le jeu que pratique Lyon depuis deux ou trois ans. ». Fermez le ban !

On sait tous que le coach de 63 ans est très orgueilleux et qu’il accepte difficilement la défaite d’autant qu’il pense qu’il y avait la place à la victoire.

Difficile de croire que le Paris Saint Germain méritait sa victoire au vue des occasions lyonnaises bien plus prononcées mais d’un autre côté, difficile de ne pas reconnaître au Paris Saint Germain, un match plein, d’un niveau international avec, à chaque minute jouée, l’intention des parisiennes à donner le meilleur d’elles mêmes !

Rarement vu autant de pressing des deux côtés et de récupérations aussi intenses, chacune se battant pour ne pas laisser l’adversaire croire à un quelconque renoncement. Sur un ring, cela se tient. Su une rencontre de quatre-vingt dix minutes, on peut parler d’investissements, de « surmotivation », d’esprit de championnes et de volonté marathonienne qui animent les sportifs de haut niveau.

On avait l’esprit du jeu anglais au Parc des Princes.

Gérard Prêcheur : « Le plan de jeu était simple, c’était de résister au pressing de Lyon et de pouvoir arriver à jouer vers le but malgré leur pressing, d’aller les chercher haut. »

Il y a bien là, quatre jours après, le sentiment qu’il reste : une très haute intensité qui pourrait s’illustrer sur le retour incroyable de Sakina Karchaoui, au pied des cinq mètres cinquante, à retirer des pieds de Selma Bacha, le but qui s’offrait aux lyonnaises. L’intervention de Grace Geyoro, à l’épaule, pleine vitesse dans la surface pour récupérer une balle « chaude » que son adversaire, Ada Hegerberg, « sil vous plait », s’apprêtait à transformer en but dans la surface parisienne. On pourrait conclure aussi sur la tête puissante de Vanessa Gilles, canadienne devenue internationale et prêtée à Lyon par l’OL Reign, que Sarah Bouhaddi sortira avec une belle transversale, alors que les 18.876 spectateurs voyait là, la défaite de leur cœur.

Grace Geyoro reprenant dans la surface le déboulé d’Ada Hegerberg (photo OL)

A l’inverse de cette intensité défensive, on aura du mal à la qualifier d’aussi intense sur le plan offensif, du simple fait que l’animation parisienne ne pouvait pas être fait de jeux en profondeur, et avançait par touches et passes, renversant d’ailleurs l’Olympique Lyonnais, si présent dans le premier acte et plus à devoir gérer les présences parisiennes, dans le second.

En fait l’Olympique Lyonnais a décidé que son match se jouerait sur l’épreuve physique et la capacité mentale comme technique à subir une pression d’un très haut niveau, avec quatre joueuses autour de la porteuse de ballons parisiennes, limitant son champ de vision et d’action, l’obligeant à être parmi les meilleures des jeux de toros d’entraînements parisiens.

Une pression qui lui a permis de récupérer des ballons hauts et de construire en contre, des occasions, dont une en tout début de partie, avec une tentative d’Ada Hegerberg, d’un lob de trente mètres, sur Sarah Bouhaddi.

Lyon est donc dans la force physique et mentale mais le Paris Saint germain, élevé aux mêmes qualités d’entraînements, ne perd pas pour autant son latin et, coincée dans les cordes de ce ring de 100 mètres de long et 60 mètres de large, appelée Parc des Princes, résonnant du chant des Ultras, a appris à subir. Il faut dire que les deux équipes sont faites exclusivement d’internationales et que le football féminin d’aujourd’hui, a intégré pour les meilleures, cette disposition à subir comme à taper l’adversaire.

En fait les deux équipes se valent à la condition où l’OL domine et le Paris Saint Germain, challenger, montre les qualités pour piquer et remporter la partie, sur un détail limite. Il y a un vrai match sur ce plan. Un match qui ressemble à la première victoire européenne parisienne, face à l’Olympique Lyonnais, notamment en huitième de finale de la WCL, où l’équipe de Farid Benstiti l’avait emporté, sur un but de l’allemande, à la 81′ (0-1) et éliminé le club lyonnais. Une intensité qui avait fait pleurer de bonheur, les deux joueuses parisiennes devenues retraitées, Sabrina Delannoy et Laure Boulleau.

On se dit que l’univers du possible est possible.

Sonia Bompastor : « Cela reflète notre saison, cela a été dans la souffrance. « 

Les vingt deux joueuses se souviendront de cette rencontre où tout était possible sans qu’il soit possible de parler d’égalité mais en sachant qu’aucune des deux teams ne pouvaient parler de victoire.

Un enjeu rare qui ira dans l’armoire à trophées de l’Olympique Lyonnais sur une relance haute de Wendie Renard pour le pied magique d’Amel Majri, entrée dix minutes avant, qui dépose avec l’expérience d’être dans cette surface, une superbe balle que Signe Bruun, ex-parisienne, ira mettre de la tête, dans les filets parisiens, pour un titre 2023 obtenu … à la 88′ !

Une vérité qui, anecdote, se jouera quasiment, au même moment où Kadidiatou Diani avait marqué le but vainqueur parisien, au Groupama Stadium, pour la rencontre aller (0-1, 87′).

Le titre s’est donné sur cet instant, ce moment, ces joueuses et on comprendra qu’il revienne à l’OL pour sa seizième couronne, quand on sait qu’Amel Majri (86′) et Signe Bruun (68′) sont entrées en cours de jeu, montrant la qualité du banc comme l’envie des titulaires de les laisser s’exprimer et qu’on reconnaitra, à l’écran comme à la vidéo, la fatigue d’Ashley Lawrence, en cette toute fin de partie, de n’avoir pas ou plus les moyens d’un tacle ou d’un retour défensif, espérant que la patte gauche lyonnaise n’aille sur aucun pied ou tête lyonnaise.

Ce qui n’a pas été le cas.

Pour qu’un match se resume à cela, c’est qu’il a été intense, puissant, incertain et que le sport étant le constat d’une différence, celle-ci s’est montrée sans triche ni sans fard, sur la réalité lyonnaise face à l’espoir parisien.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Dimanche 21 mai 2023 à 21h00

Paris (Parc des Princes)

PSG – Lyon : 0-1 (0-0)

Spectateurs : 18876

Arbitre : Victoria Beyer assisté de Clémentine Dubreil et Clothilde Brassart. 4e: Clémence Gonçalves.

But pour Lyon : Signe Bruun 88′

Avertissements : Sakina Karchaoui 92′ pour PSG, Daniëlle van de Donk 89′ pour Lyon

PSG : 50-Sarah Bouhaddi, 12-Ashley Lawrence, 6-Oriane Jean-François (29-Manssita Traoré 83′), 5-Elisa De Almeida, 7-Sakina Karchaoui, 8-Grace Geyoro ©, 14-Kheira Hamraoui, 24-Jackie Groenen (2-Korbin Albert 69′), 21-Sandy Baltimore, 10-Ramona Bachmann, 22-Lieke Martens (18-Laurina Fazer 62′), Entr.: Gérard Prêcheur

Non utilisées : 16-Constance Picaud, 13-Amanda Ilestedt, 20-Amalie Vangsgaard, 26-Li Mengwen

Lyon : 1-Christiane Endler , 12-Ellie Carpenter, 21-Vanessa Gilles, 3-Wendie Renard ©, 5-Perle Morroni (7-Amel Majri 86′), 8-Sara Däbritz (10-Dzsenifer Marozsán 69′), 26-Lindsey Horan, 17-Daniëlle van de Donk, 20-Delphine Cascarino (27-Vicki Becho 55′), 14-Ada Hegerberg (24-Signe Bruun 68′), 4-Selma Bacha, Entr.: Sonia Bompastor

Non utilisées : 40-Emma Holmgren, 9-Eugénie Le Sommer, 18-Alice Sombath

0-1 Bruun (88′) : Renard récupère près du rond central et lance Majri* sur la gauche qui arrive dans la surface et délivre un centre aérien pour trouver la tête de Bruun au second poteau à 5 m qui reprend